La commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel (LFP) a pris des mesures strictes lors de sa dernière réunion, lundi, sanctionnant plusieurs clubs et joueurs suite aux incidents survenus lors de la 3e journée de Ligue 1 Mobilis.
Parmi les décisions notables, l’Entente de Sétif (ESS) se voit contrainte de disputer un match à huis clos en raison de l’utilisation répétée de fumigènes par ses supporters. Ce cas de figure soulève une question cruciale : l’efficacité des sanctions imposées par la LFP, qui semble avoir un impact limité sur le comportement des clubs et de leurs supporters. Le match à huis clos infligé à l’ESS, accompagné d’une amende de 200 000 DA, a été décidé après la troisième infraction aux articles 68 et 69 du règlement de la Fédération. D’autres clubs, tels que le MC Oran, le CR Belouizdad, l’ASO Chlef et l’USM Alger, se sont vus, également sanctionnés pour des motifs similaires. Bien que la LFP cherche à faire respecter les règles et partant garantir la sécurité dans les stades et prévenir les comportements inappropriés, elles soulèvent la question de leur efficacité, au regard des sanctions qui semblent disproportionnées par rapport aux différents incidents et selon leurs constats. L’usage , à titre d’exemple, de fumigènes dans les tribunes, lorsqu’elle n’entraîne pas de blessures ou de dommages matériels, ne devrait-elle pas être réévaluée ? La sévérité des sanctions, sans lien direct avec des risques sur la sécurité , pourrait fortement contribuer à créer un climat d’incompréhension entre les instances dirigeantes et les supporters et renforcer le ressentiment des supporters envers les instances précitées, alimentant ainsi les ingrédients d’une escalade des tensions dans les tribunes et générer des drames. Parfois, l’engouement pour la couleur et l’animation que les fumigènes apportent à un match est un reflet de la passion des fans, comme ailleurs dans le monde du football, la sanction de cet expression sans incidents majeurs, peut paraître excessif. De plus, les critiques concernant les décisions arbitrales, lorsqu’elles sont formulées de manière objective et constructive, ne devraient, pourtant pas, être pénalisées. L’article 115, stipulant l’interdiction de tenir des propos jugés inappropriés, peut être interprété, de manière restrictive, décourageant, notamment pour les acteurs du football sommer de ne pas s’exprimer sur des sujets importants ou formuler des critiques en vu de l’amélioration du sport. Les décisions arbitrales, suscitant des controverses, conduisent inéluctablement à des débats passionnés, parmi les supporters, les joueurs et les autres acteurs concernés. Plutôt que de chercher la fin des critiques, la LFP ne devrait-elle pas envisager d’encourager et de promouvoir le dialogue notamment par la revalorisation des mécanismes mis en place pour traiter ce genre de préoccupations des clubs et des joueurs, confortant ainsi même la transparence dans la gestion.
L’implication impérative de l’ensemble des maillons de la chaîne
Pour aller au-delà des simples sanctions, les clubs sont appelés à jouer amplement leur rôle, notamment dans la sensibilisation de leurs supporters respectifs aux risques encourus. La LFP pourrait se lancer dans des campagnes pérennes sur l’éducation de l’esprit sportif et festif, en impliquant des figures du ballon rond, du monde de l’art…. confortant ainsi la sécurité dans les stades et inculquer des comportements responsables aux fans, ainsi que la prise en compte, des attentes et des interrogations des supporters, le maillon vital pour tout club de foot, d’ici comme ailleurs.
Les sanctions imposées par la LFP, vise certes à maintenir une discipline stricte dont la protection de l’image du football algérien. Cependant, la promotion de cette seule voie pour y arriver se pose, au regard de ce qui se passe dans nos stades. La rigueur actuelle semble avoir peu d’impact sur les comportements des supporters et donc l’image du football continue d’être frappé. À mesure que les prochains matchs de la Ligue 1 Mobilis se joueront, tout le monde verra si les clubs et les supporters parviendront à être avant et après le match dans une ambiance sportive, festive et dans un climat de respect mutuel, ce qui garantira sans nul doute la sécurité dans le stade et partant de toute personne présente. Seule une approche équilibrée impliquant les acteurs concernés pourra apporter les réponses dans la durée aux situations de tensions qui reviennent d’une manière récurrentes dans la vie du football algérien.
Mohamed Amine Toumiat