L’Assemblée générale de l’ONU tiendra ce jeudi une réunion, à la demande de l’Algérie et du Niger, pour examiner la situation en Palestine où les bombardements israéliens ont fait plus de 200 morts, dont au moins 58 enfants.
L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, Sofiane Mimouni, président du Groupe arabe pour le mois de mai, et le représentant du Niger, Abdou Abbarry, dont le pays assure la présidence de l’Organisation de la coopération islamique, ont conjointement remis une lettre au président de l’Assemblée générale de l’ONU, Volkan Bozkir, pour demander la convocation d’une réunion sur la Palestine avant la fin de la semaine en cours. Lundi dernier , Volcan Bozkir a indiqué qu’il allait convoquer une réunion de l’AG de l’ONU pour ce jeudi à la demande de l’Algérie et du Niger pour discuter de la situation désastreuse en Palestine. La réunion de l’Assemblée générale intervient face à la paralysie du Conseil de sécurité qui n’arrive pas à se prononcer sur la situation grave qui prévaut à Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés ainsi que sur la répression à laquelle font face les Palestiniens. La réunion permettra aux pays membres de l’ONU d’exprimer leurs positions sur la situation grave qui prévaut dans les territoires palestiniens occupés, y compris à El Qods et d’appeler tous les acteurs à assumer leurs responsabilités en vue de mettre un terme aux atrocités commises contre les Palestiniens. L’Algérie a déployé d’intenses efforts, en sa qualité de président du Groupe arabe pour mobiliser la communauté internationale, notamment les Nations unies, en vue de se prononcer sur la situation en Palestine. Auparavant et au nom du Groupe arabe, l’Algérie avait demandé la convocation de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité qui s’est tenue dimanche et lors de laquelle elle a appelé à mettre un terme à la répression du peuple palestinien et à trouver une solution juste et durable à la question de la Palestine conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU. La réunion de l’Assemblée se tient alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mardi sa quatrième réunion en urgence sur la situation en Palestine depuis huit jours sans produire de déclaration commune, les États-Unis continuant de juger qu’elle n’aidait pas à une désescalade, selon des diplomates. « Nous ne pensons pas qu’une déclaration publique en ce moment contribuera à la désescalade », a déclaré lors de cette session à huis clos l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield. Selon plusieurs sources diplomatiques, les trois pays à l’origine de la réunion et de la mobilisation de l’ONU depuis plus d’une semaine, la Chine, la Tunisie et la Norvège, n’avaient pas partagé à l’avance avec leurs partenaires du Conseil un projet de nouvelle déclaration à adopter pour cette nouvelle réunion. Depuis le 10 mai, les États-Unis ont déjà refusé trois projets de texte appelant à la fin des violences rédigés par ces trois pays. La nouvelle session a duré moins d’une heure et n’a pas bénéficié comme les précédentes d’une présentation des derniers événements par l’émissaire de l’ONU au Proche-Orient, Tor Wennesland, retenu par un autre engagement. « En ce qui concerne l’action future du Conseil de sécurité, nous devons évaluer si une action ou une déclaration donnée fera progresser les perspectives de mettre fin à la violence », a réaffirmé l’ambassadrice américaine. « Notre objectif a été et continuera d’être un engagement diplomatique intensif pour mettre fin à cette violence », a aussi dit Linda Thomas-Greenfield, en rejetant les critiques portées par ses partenaires au Conseil sur le blocage américain et l’inaction de l’instance chargée de la paix dans le monde. La représentante américaine, qui a rang de ministre, a affirmé que depuis le début de la crise, l’administration démocrate avait eu « environ 60 entretiens téléphoniques de haut niveau menés par des responsables américains, incluant le président Joe Biden ». Dans une déclaration publiée après la réunion, son homologue irlandaise, Geraldine Byrne Nason, a déploré que le Conseil de sécurité n’ait toujours pas pu s’exprimer d’une seule voix. « Le conflit fait rage, ce qui a un impact humanitaire extrêmement dévastateur. Le Conseil de sécurité n’a pas encore prononcé un seul mot publiquement. Les membres du Conseil ont une responsabilité collective pour la paix et la sécurité internationales. Il est grand temps que le Conseil intervienne, brise son silence et s’exprime », a-t-elle souligné dans sa déclaration.
M. Bendib