Comme une « punition électronique », les Algériens ont été pris, au premier jour de l’examen du Baccalauréat en otage, en raison des coupures de l’Internet. En effet, la décision de suspendre le service internet pendant la première heure de chaque épreuve tout au long du déroulement de l’examen du baccalauréat n’a pas été sans conséquences. Malgré les assurances qui émanaient du ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, qui affirmaient que les entreprises nationales publiques et privées, ne seront pas concernées par les coupures de l’Internet, ces dernières ont affirmé, hier, être lourdement pénalisées par la mesure. Outre les clients résidentiels, qui avaient des difficultés à surfer sur le Net, les entreprises ont du faire face à un réel casse- tête, au premier jour des examens du Baccalauréat. Alors que le ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, avait affirmé que les opérateurs économiques, tels que les banques et les sociétés, ne sont pas concernés par cette suspension, le constat a été tout autre. Alors que l’année dernière, seuls les réseaux sociaux étaient concernés par la coupure, cette année le département de Nouria Benghebrit a jugé utile d’élargir cette suspension à l’ensemble de la toile. À titre d’exemple, lors d’une virée au niveau de l’agence commerciale d’Air Algérie, à la Place Maurice Audin, les clients n’ont pas pu faire des réservations. Ces derniers, étaient invités, à revenir plus tard. Mais la plus importante perturbation a été ressentie au niveau de l’aéroport international d’Alger en raison du retard dans l’enregistrement des passagers. Seules les grandes institutions publiques, n’étaient pas concernées par la coupure. Tôt dans la matinée, le réseau a été coupé à tous les niveaux, pour être rétabli aux alentours de 9H30. Mais par la suite, les horaires de coupures annoncées par l’opérateur de téléphonie Algérie Télécom n’étaient plus respectés. En effet, l’opérateur a annoncé une coupure de 11H30 jusqu’à 12H30, or qu’aux alentours de 13H30 le service ADSL n’était toujours pas rétabli. Quoi qu’il en soit, les opérateurs de télécommunications privés ont eux aussi bloqué l’accès à la 3G et 4G, conformément aux orientations du gouvernement. Ainsi, reste à savoir le montant du préjudice causé par ces coupures, qui se poursuivront jusqu’au 25 juin prochain.
Le sujet de langue arabe diffusé après le retour du Net
Il convient de noter que malgré cette coupure, la ministre de l’Éducation nationale a fait savoir, hier, que le sujet de langue arabe a été diffusé juste après le retour du réseau. La ministre a fait savoir, à ce propos, qu’elle a saisi la commission sectorielle, sous l’égide du ministère de la Justice, pour ouvrir une enquête. Pourtant, quelques jours avant le début des épreuves, la ministre avait assuré que « le problème de diffusion des sujets après l’ouverture des enveloppes est résolu, à travers, l’interdiction des portables aussi bien pour les élèves que pour les encadreurs à l’intérieur des salles d’examen, l’utilisation des détecteurs de métaux à l’entrée de chaque centre d’examen et la suspension d’Internet ». Hier encore, la ministre a reconnu que cette « solution est conjoncturelle », affirmant que l’année prochaine le ministère se penchera sur une réflexion pour « assurer l’égalité des chances » parmi les candidats. Certes, la fraude, au premier jour des épreuves, a été moins importante que les années précédentes, mais reste à savoir, si la suspension du Net reste la seule solution à endiguer le fléau de la triche qu’on retrouve à tous les niveaux de la société.
Lamia Boufassa