Sur les étals des marchés de la Capitale, les prix des fruits et légumes battent des records. Depuis quelques jours, ils connaissent des hausses sans précédent mettant le pouvoir d’achat des Algériens à rude épreuve. Du coup, les consommateurs ont de plus en plus de difficultés à remplir leur couffin. En effet, les prix pratiqués dans les marchés, dits pourtant «populaires », sont exorbitants, pour le moins que l’on puisse dire. Cet état de fait crée un sentiment d’appréhension chez les ménages qui se plaignent davantage de la cherté de la vie. Au cours d’une virée effectuée, hier, au marché «Réda-Houhou », appelé communément «Clauzel», à Alger, réputé pour être un espace de vente, dont les prix sont plus ou moins accessibles au consommateur, il est observé que nombreux sont les citoyens qui ont convoité ce marché pour faire leurs courses matinales, comme ce fut le cas au quotidien. L’heure affiche 9 heures, lorsqu’un père de famille, visiblement pris par la déception, n’a pas tardé à quitter les lieux. Hélas, les prix ne font pas des heureux parmi les acheteurs. En fait, l’effet des nouvelles dispositions de la loi des Finances 2017 commencent, semble-t-il, à se faire ressentir par les ménages. Preuve en est que les prix des fruits et légumes connaissent des hausses vertigineuses, près de trois mois après la mise en oeuvre des mesures d’austérité. DES ÉCARTS DE PRIX FARAMINEUX Ainsi, la tomate était cédée entre 150 et 180 DA le kilogramme (kg), alors que la pomme de terre, son prix a atteint 80 DA/kg. Quant à la salade, elle est proposée à 140 DA, les haricots verts à pas moins de 500 DA/kg, la carotte et le crambe à 60 DA/kg, tandis que l’oignon se vend à 70 DA. La courgette et les artichauts sont cédés à 100 DA/kg et les petits pois à 150 DA. Par ailleurs, pour ce qui est de l’ail, ce produit, dont le prix a connu une envolée, il était affiché à pas moins de 1 700 DA pour le produit importé et 200 DA pour la marchandise locale. Un vendeur interrogé, à cet effet, a expliqué que «la plupart des produits ne sont pas saisonniers, d’où cette flambée de prix». Quand bien même l’ail est produit localement au niveau du sud du pays, son offre reste en deça des besoins du marché. Une insuffisance qui est à l’origine, selon notre interlocuteur, de cette hausse des prix. Concernant les figues sèches, elles étaient proposées à 500 DA. De l’autre côté du marché, un groupe de femmes aux aguets investissent un marchand d’olives. Pour ce produit, le violet était affiché à 400 DA/kg, les noirs à pas moins de 350 DA, alors que les vertes, disposant d’un noyau, elles sont cédées à 450 DA. Pour la variété dite «cassée et dénoyautée», elle est vendue à 320 DA. Pour d’autres marchandises, les cornichons sont à 500 DA alors que les prix d’anchois sont situés entre 800 et 1 200 DA. LES PRIX DES FRUITS, PLUS INABORDABLES ! Sur les étals de ce marché de la Capitale très fréquenté par les Algérois, une absence notable de fruits a été observée. En effet, les pommes étaient affichées à 150 DA, les prix des oranges varient entre 180, 110 et 80 DA, selon la qualité. Les fraises se vendent entre 240 et 260 DA le kilogramme. La mandarine, quant à ce fruit, son prix est fixé à 100 DA. Pour les fruits exotiques, le kiwi, disponible seulement chez un marchand, était affiché à 1 200 DA. Pour ce qui est des dattes, un produit du Sud algérien fort de ses valeurs nutritives en rapport à sa quantité élevée de magnésium, elles étaient affichées entre 800 et 600 DA, selon leurs variétés. Concernant la banane, elle était affichée à 950 DA et disponible seulement auprès d’un marchand. Sabrina, femme au foyer, accostée sur les lieux, regrette la cherté de ce produit. «La banane, c’est seulement pour nos beaux yeux. On ne peut pas se la permettre», at- elle déploré. «Puisque notre vie dépend du marché, on n’a pas le choix que d’acheter les légumes même à des prix pharamineux », a-t-elle fait remarquer. Pour sa part, un marchand estime que «nous avons averti nos clients sur la montée des prix», s’est-il défendu, devant des clients qui s’interrogent sur cette hausse quasi générale des prix. «La majorité écrasante des consommateurs optent pour des légumes, pour leur prix, plus ou moins accessibles ». D’autre part, ce vendeur déplore «un manque important en matière des fruits importés». Une raison parmi tant d’autres, à l’origine de cette mercuriale. Devant cette situation, il convient de souligner que la baisse du pouvoir d’achat des citoyens suscite à la fois colère et réactions de leur part. Au rythme où vont les prix en effet, s’approvisionner en fruits et légumes pour le consommateur algérien est synonyme de s’offrir le luxe, semble-t-il. Ainsi, au moment où les pouvoirs publics se sont engagés à réguler le marché à même de préserver le pouvoir d’achat du citoyen, les prix des produits continuent à s’envoler au vu et au su de tout le monde. Certes, le facteur de l’offre et de la demande est primordial dans la stabilisation des prix sur le marché, mais il n’en demeure pas moins que la spéculation reste la cause numéro un dans les augmentations tous azimuts.
Djedjiga Hamitouche