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Haddad déplore une promotion de la PME à la traîne : Le financement bancaire mis à l’indexe

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Le président du FCE (Forum des chefs d’entreprise), Ali Haddad, a, dans une interview accordée au groupe britannique d’expertise économique, Oxford Business Group, publiée dans son dernier rapport sur l’Algérie, reconnu que la politique de diversification de l’économie en Algérie est «très complexe». Néanmoins, le pays peut accélérer le programme de la promotion de création des PME et des Star-up. Là encore, faut-il libérer l’accès aux financements bancaires. Tout en dressant, au cours de l’interview, une série de recommandations pour la promotion de la production nationale, le patron des patrons a reconnu que la création des PME et des Start-up constitue le talon d’Achille de l’économie nationale. Précisant que ce constat s’explique d’une part par «l’emprise du secteur des hydrocarbures sur tous les secteurs économiques, et d’autres part en raison des rouages institutionnels», le président du FCE a regretté que «tout tourne autour de l’État». Cependant, il a noté que, depuis quelques années, des acteurs nouveaux ont émergé dans notre pays. Ainsi, le patron du FCE a plaidé à mettre en place des stratégies alternatives qui, selon lui, «doivent viser la promotion de ce type d’acteurs et d’entreprises, en l’occurrence les PME et les Start-up, en les aidant à se développer pour atteindre une taille critique leur permettant de faire des économies d’échelle et d’être innovantes». «Ce n’est pas avec des TPE, qui constituent l’essentiel de la population des entreprises en Algérie (+96%) et qui activent dans les services basiques, que l’on mène une politique de diversification», a-t-il martelé dans ce sillage. Défendant l’idée de «créer un fonds d’investissement bonifié par l’État pour aider l’émergence de ces entreprises», Ali Haddad a, néanmoins, averti que «la réussite d’une telle politique est conditionnée par l’introduction de mécanismes de contractualisation pour éviter de tomber dans les comportements de prédation qui consiste à prendre les incitations publiques et disparaître». Plus explicite, quant à l’émergence des PME, le président du FCE a affirmé s’être persuadé que le développement du tissu des PME est une nécessité absolue pour la transformation de l’économie algérienne. «Nous en sommes à 800 000 PME, tout au plus, actuellement, alors que ce type d’entreprises doit être le vecteur pour un développement économique durable», a-t-il appuyé. Qualifiant les PME de «gisement important pour la croissance et la création d’emplois», Haddad s’est félicité de l’adoption de la loi d’orientation pour la promotion de la Petite et Moyenne entreprises (PME), amendant et complétant la loi 18-01 du 12 décembre 2001. «Pour réduire le taux de mortalité de ces entreprises, les gestionnaires de ces PME doivent être orientés et accompagnés jusqu’à ce qu’ils soient rôdés en matière de management et surtout de réseautage», a encore soutenu le président du FCE. Cependant, il ne manquera pas de souligner la problématique de financement qui se pose avec acuité pour les PME qui sont souvent marginalisées par les banques. Face à cette situation, Ali Haddad préconise l’élargissement de la gamme des instruments de financements. Dans ce registre, tout en rappelant que «diversification économique implique effectivement une diversification des sources de financement», le patron des patrons a abordé la question de diversification des produits bancaires avec un grand intérêt. «Aujourd’hui, le système bancaire algérien est dominé par le secteur public dans une proportion élevée (85%)», a-t-il alerté. À cet effet, il a mis en exergue l’importance d’ouvrir ce secteur au privé. S’agissant de la promotion des exportations, le patron des patrons a reconnu l’impuissance des entreprises algériennes à réaliser ce dilemme, du moins pas «toutes seules». En effet, un certain nombre de mesures qui relèvent de l’État et qui touchent aux procédures et règlements, aux aides et subventions, à l’infrastructure et à la logistique, aux pratiques bancaires et fiscales, doivent être prises. D’ailleurs, il a recommandé «l’élaboration d’une véritable stratégie dédiée au développement des exportations». Mais pour que celle-ci soit efficace, le FCE propose la «création sous l’autorité de monsieur le Premier ministre, d’un «comité de pilotage» constitué des représentants de l’administration en charge de la promotion des exportations, du FCE, des opérateurs, publics et privés» pour «diagnostiquer» l’état des lieux. Sur la base des résultats du diagnostic stratégique, il sera proposé un programme d’actions précis et opératoire, a-t-il encore conseillé. Au sujet de l’attractivité du marché algérien, le président du FCE a reconnu que «les IDE hors hydrocarbures que l’Algérie a attirés, au cours de la dernière décennie, ne comblent pas les attentes des milieux d’affaires algériens». Afin d’y remédier, il dira que son organisation patronale est engagée à trouver des solutions aux dysfonctionnements actuels. Dans cette optique, il a rappelé que la lutte contre l’informel et la contrefaçon constituent le cheval de bataille du patronat.

Lamia Boufassa

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