Accueil ACTUALITÉ Rencontre El Ghazi/Intersyndicale demain : Entre attentes et interrogations

Rencontre El Ghazi/Intersyndicale demain : Entre attentes et interrogations

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À peine quelques jours après l’annonce de l’Intersyndicale de renouer avec la protesta, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, semble vouloir jouer la carte de l’apaisement, dès lors qu’il s’agit d’une rencontre d’«information». Si tel est le cas, les représentants du partenaire social brandissent la menace du boycott. Invitant l’Intersyndicale à une rencontre d’information, demain, au siège de son ministère, portant sur les nouvelles dispositions introduites dans le nouveau projet de loi inhérent au Code du travail, la tutelle envisage, selon certaines parties, de vouloir apaiser les tensions. Mais selon des syndicalistes, joints, hier, par téléphone, aucun ordre du jour de la réunion n’a été arrêté pour l’heure. Même si la loi sur la réforme des retraites, qui rend impossible tout versement de pension à temps plein pour les travailleurs de moins de 60 ans, a été adoptée le 30 novembre dernier au Parlement, les représentants des partenaires sociaux ne semblent point être prêts à baisser les bras. Le ministère, qui semble mesurer tout le poids de l’Intersyndicale qui s’avère non négligeable, a choisi donc de les recevoir. Ceci, au moment où les Syndicats eux-mêmes ne décolèrent pas et restent quelque peu réticents à cette initiative. Ainsi, en soutenant que «si la réunion de demain s’avérerait n’être qu’une simple journée d’information, nous n’allons pas exclure l’idée de se retirer». Ainsi, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), a jugé que «les Syndicats disposent d’assez d’informations quant à la suppression probable de la retraite anticipée». Plus loin, il dira que pour l’heure «l’ordre du jour de la rencontre n’a pas été arrêté, ce qui laisse libre court à toutes les spéculations». Plus explicite, notre interlocuteur dira que les syndicalistes vont tout de même participer à cette réunion, même si «nous voulons un vrai dialogue ou carrément des négociations», a-t-il tranché. En effet, selon lui, dans la mesure où la tutelle propose du nouveau concernant essentiellement le dossier de la retraite, «nous allons prendre part à cette réunion». Autrement, si c’est une simple journée d’information, « nous allons boycotter», a menacé Amoura. Tout en rappelant que le timing de la rencontre n’est pas adéquat, vu que la loi sur la retraite a été d’ores et déjà adoptée, le syndicaliste a cependant noté que l’Intersyndicale avait demandé à être reçue par le Premier ministre, chose qui n’a hélas pas eu lieu, a-t-il déploré.
«Nous voulons des négociations réelles, et non d’une simple journée d’information», a-t-il mis en garde. Pour sa part, Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), reste plutôt optimiste, en estimant que la réunion est le résultat, pour ne pas dire le fruit des actions de protestation menées par l’Intersyndicale. «À mon sens, c’est une réunion implicite qui sous-entend le dialogue», a affirmé ce syndicaliste en réponse à une question sur le programme prévu pour la rencontre.
D’ailleurs, il dira qu’«à chaque fois qu’il y a un mouvement social, où la situation devient explosive, les pouvoirs publics essayent de renouer avec le dialogue». En d’autres termes, pour faire face à la grogne sociale, la tutelle joue la carte d’apaisement en misant sur le dialogue. Tout en rappelant les événements ayant secoué les différentes régions du pays en ce début d’année, Idir Achour a indiqué qu’il n’est pas trop tard pour revoir la suppression de la retraite anticipée. «Même si ladite loi a été adoptée par les deux Chambres du Parlement, il y a le président de la République qui peut la rejeter et demander la révision du vote», a-t-il expliqué.
Cependant, si la réunion de demain n’aurait d’objet que celui empreint d’un aspect protocolaire, Idir Achour ne manquera pas, lui aussi, d’évoquer l’option du boycott de la rencontre par l’Intersyndicale. À rappeler que cette coalition syndicale avait entamé sa série de grèves reconductibles les 18 et 19 octobre 2016 ensuite les 24 et 25 du même mois. Une autre série a été organisée les 21, 22, 23, 27, 28, et le 29 novembre 2016.
Un rassemblement national empêché par les forces de l’ordre a, notamment, eu lieu à Alger à la place de la Grande-Poste le 27 novembre 2016. L’Intersyndicale a par la suite annoncé la tenue de quatre rassemblements régionaux dans plusieurs villes du pays, le 28 janvier prochain, ainsi qu’un rassemblement national dont la date sera fixée ultérieurement. Cette entité syndicale est actuellement composée de 13 syndicats de différents secteurs d’activités de la Fonction publique. Elle est composée du Cnapest, le S, le Satef, le SNPSP, le CLA, le Snapest, le Snaptep, le Snapep, le SNV-FAP, le Snategs, le Safap, l’Unpef, et le Syndicat national des imams. Sa plate forme de revendications se résume au maintien de la retraite anticipée, la protection du pouvoir d’achat des travailleurs, et la concertation des Syndicats autonomes dans l’élaboration du nouveau Code de travail.
Lamia Boufassa

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