La protection et la promotion des droits humains sont inscrites dans la Charte des Nations unies sur les droits de l’Homme et, partant, il «appartient, donc, à l’ONU de mettre ces règles en pratique, en étendant sa Mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance du respect des droits de l’Homme».
C’est l’appel lancé par le juriste international, Eric David, lors de son intervention, au Séminaire international à Bruxelles, sur «les résolutions des conflits territoriaux» à l’initiative du Comité belge de soutien au peule sahraoui.
C’est à partir de Bruxelles, capitale des Institutions de l’Union européenne (UE), que le système politique colonial marocain au Sahara occidental a été mis à nu, au cœur de l’UE, par les nombreux participants au Séminaire international sur «les résolutions des conflits territoriaux» à l’initiative du Comité belge de soutien au combat du peuple saharoui pour son indépendance. Juristes, avocats, députés européens et locaux, ainsi que des experts et universitaires ont plaidé pour le respect des droits légitimes du peuple sahraoui, violés «au quotidien et systématiquement» par l’occupant marocain, conforté par ses soutiens occidentaux, notamment Paris et Madrid, au sein des Institutions de l’UE.
Ne cessant d’être pointé du doigt, dans des rapports d’ONGs internationales en charge des questions des droits de l’Homme, Rabat ne cesse également d’être lister dans son refus de se plier et se conformer au Droit international, au même rang du colonisateur israélien, l’Entité sioniste, en l’occurrence.
Pour le professeur du Droit international à l’université de Bruxelles, Eric David, l’Institution onusienne «a manqué à ses obligations», en étant, a-t-il poursuivi, dans son intervention «à la fois, silencieuse et passive par rapport aux obligations qui sont les siennes», a-t-il déclaré.
L’ONU peine, en effet à ce jour, à faire valoir la primauté de la force du Droit international, par l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, sur le droit de la force et la réalpolitik dont usent les lobbies, notamment sionistes, dans les couloirs de l’ONU et les alliés, principalement la France, du Maroc dans son occupation du Sahara occidental. Des pratiques dénoncées par les participants à ce Séminaire international de Bruxelles, lesquelles sont à l’origine du non-parachèvement à ce jour de la dernière question de décolonisation en Afrique, générant une situation de «blocage» lequel, pour l’eurodéputé Paloma Lopez, «est inadmissible». Quant à l’ancienne directrice du bureau des Affaires juridiques auprès de la Minurso, Katlyn Thomas, l’intransigeance de Rabat à refuser de se conformer à la Légalité internationale engage sa responsabilité entière dans le non-règlement du conflit, opposant le Maroc au Front Polisario, seul et légitime représentant du peuple sahraoui, reconnu par l’ONU.
Affirmant que le référendum d’autodétermination au Sahara occidental «n’a pu avoir lieu» en raison, a-t-elle précisé, «de l’absence de volonté politique du Maroc». Absence de volonté politique de Rabat, mais aussi de ses alliés, notamment la France, ne cessant de peser de son poids de membre permanent et détenteur de droit de Veto au sein du Conseil de sécurité, pour retarder l’application du Droit international au Sahara occidental, par l’organisation du référendum. À cela s’ajoute également le rôle de Paris dans son voilement politico-médiatique des violations par Rabat des droits des Sahraouis dans les territoires encore sous occupation marocaine. Affirmant plus loin qu’«il n’y a jamais eu de problèmes techniques» qui auraient contraint l’ONU à reporter «indéfiniment» ce référendum, Katlyn Thomas assure que celui-ci peut être organisé, en l’espace de quelques jours pour peu, a-t-elle souligné, que «le Maroc fasse preuve de volonté politique», a déclaré Katlyn.
«Parler de violations des droits de l’Homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara occidental», indique le juriste Eric David, c’est presque «un pléonasme», a-t-il ironisé, estimant que l’approche politique du Conseil de sécurité de l’ONU d’ignorer les inquiétudes exprimées et les rapports des Organisations de défense des droits de l’Homme sur les violations marocaines des droits des Sahraouis, constitue une «carence dans le Droit international» a-t-il affirmé.
Ce qui a été au cœur de l’intervention de l’eurodéputée Paloma Lopez, qui a dénoncé, de son côté, «la persécution systématique par le Maroc des défenseurs de droits de l’Hommedes Sahraouis», ainsi que, a-t-elle poursuivi, «la détention arbitraire, la torture et autres mauvais traitements des prisonniers politiques sahraouis», citant, notamment, le refus des autorités coloniales marocaines «d’assurer les soins médicaux aux prisonniers sahraouis» Et de rappeler, plus loin, que ces dernières années les observateurs internationaux et Associations de défense des droits de l’Homme n’ont de cesse «mis en évidence de graves violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés, commises de manière permanente et systématique». L’eurodéputé, dont son pays assure la présidence du Conseil de sécurité, le mois courant, n’ a pas manqué de souligner, selon ses propos, «la nécessité d’exiger du Maroc la présence d’observateurs internationaux dans les prisons et postes de police, où sont détenus des Sahraouis».
Karima Bennour
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