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Cinéma algérien : Sa relance est tributaire de la professionnalisation des métiers du 7e art

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La relance du cinéma algérien est tributaire de la professionnalisation des métiers en relation avec le septième art, a indiqué, jeudi à Tizi-Ouzou, le cinéaste, producteur et réalisateur, Belkacem Hadjadj.

Invité du forum hebdomadaire socioculturel de la radio locale, le producteur du film controversé « Le burnous embrasé », qui retrace le parcours de Fadhma n’Soumeur, a estimé que toute démarche visant à relancer l’activité cinématographique doit impérativement prévoir la réalisation de certaines infrastructures dont des studios postproduction, des Centres de cinéma et d’écoles de formation aux métiers du cinéma. « La régression de la production cinématographique nationale a commencé dans les années 90 avec la dissolution des entreprises publiques de production cinématographique et s’est accentuée durant la décennie noire », a observé Belkacem Hadjadj. Ce dernier a expliqué qu’après la fermeture desdites entreprises publiques de production les techniciens des métiers cinématographiques (son, image…) et les cinéastes « se sont retrouvés dans la rue » car ils n’avaient pas de studio de cinéma. La régression du cinéma algérien a été accentuée par la décennie noire vécue dans les années 1990, période durant laquelle il y a eu interruption de la production artistique, dont celle cinématographique, ce qui « a créé une profonde coupure marquée notamment par l’arrêt du processus de formation de la relève dans les métiers du septième art », a-t-il ajouté. Dans les années 2000, une fois le pays sorti de la tragédie qu’il a traversée, « la rupture était tellement profonde qu’il était impossible de revenir en arrière pour poursuivre le travail déjà fait dans le domaine cinématographique. Il fallait redémarrer à zéro » a-t-il expliqué. Les quelques techniciens de l’image et du son qui travaillaient sur l’image chimique et la bande de son magnétique, se sont retrouvés dépassés par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, suite à cette coupure, a ajouté le réalisateur d’ « El Manara », un film saisissant sur la décennie noire. L’invité du forum de la radio locale a estimé que la mise en place des moyens matériels et financiers adéquats, –dont l’ouverture d’écoles de formation aux métiers du cinéma et la réalisation de studios de poste production géré par des professionnels, à l’instar de celui qu’il a ouvert lui-même pour produire des films aux normes internationales et la contribution de l’école dans la promotion de la culture cinématographique–, participerait à relancer cet art.

Le comédien marginalisé par la société
Répondant à une question sur le choix du personnage principal du film en tamazight « Le burnous embrasé », qui a suscité une controverse suite au choix d’une comédienne libanaise qui a appris la langue kabyle pour les besoins du film, afin d’incarner le personnage de l’héroïne de la résistance algérienne contre le colonialisme français, Fadhma n’Soumeur, le réalisateur a souligné la difficulté de trouver des comédiens professionnels. Selon lui, après six mois de casting, aucun candidat n’a suscité son attention.  » Je ne veux pas une solution de facilité », a-t-il précisé pour défendre son choix », soutenant qu’il est d’autant plus difficile de trouver un acteur lorsqu’il s’agit d’un rôle féminin.
Belkacem Hadjadj a été confronté au même problème dans le film « Machaho » où, durant les castings, deux jeunes filles algéroises kabylophones qui présentaient le profil recherché par le cinéaste ont retenu son attention.  » Malheureusement leurs parents respectifs se sont strictement opposés à leur souhait de jouer dans ce film », a-t-il relevé. Selon le cinéaste, « le comédien est marginalisé dans notre société et le public ne fait pas une dissociation entre la fiction (rôle campé dans un film) et le réel ».

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