La 9e division blindée et les milices tribales Hachd al-Achaeri avaient pris jeudi Abbas Rajab, un village contrôlé par l’EI, près de la ville antique.
Les forces irakiennes progressent vers la cité antique de Nimrod sur leur route vers Mossoul, tandis qu’une tempête de sable freine l’offensive lancée contre Raqa, le fief des djihadistes du groupe État islamique en Syrie. Située à une trentaine de kilomètres au sud de Mossoul (nord de l’Irak), la cité de Nimrod est l’un des lieux historiques que le groupe État islamique (EI) a saccagés depuis son implantation en Irak et en Syrie.
L’armée irakienne a annoncé que la 9e division blindée et les milices tribales Hachd al-Achaeri avaient pris jeudi Abbas Rajab, un village contrôlé par l’EI, situé à proximité de la ville antique.
Elle n’a pas précisé si ces forces avaient l’intention de se rendre sur le site archéologique, joyau de l’empire assyrien fondé au XIIIe siècle avant J.-C. le long du fleuve Tigre.
Au printemps dernier, des vidéos et des images satellites avaient témoigné des destructions provoquées par les djihadistes. Ils avaient également pris pour cible la cité antique de Hatra, construite au IIe ou IIIe siècle avant J.-C. et située également sur la route des forces irakiennes vers Mossoul.
Une contre-attaque de l’EI ?
Cette offensive pour reconquérir la deuxième ville du pays a ralenti sa progression ces derniers jours, les forces irakiennes consolidant les gains réalisés sur le terrain depuis le 17 octobre. Elles font face à une résistance déterminée des djihadistes.
L’ONG Amnesty International a exhorté Bagdad à enquêter sur des « allégations » selon lesquelles « des combattants en uniforme de la police fédérale irakienne ont torturé et exécuté de façon extrajudiciaire » six villageois « qu’ils avaient faits prisonniers ». À quelque 400 kilomètres à l’ouest, de l’autre côté de la frontière irako-syrienne, l’offensive des forces kurdo-arabes soutenues par Washington pour reconquérir Raqa (nord de la Syrie) est perturbée par des vents de sable.
« La situation est dangereuse aujourd’hui, car il n’y a aucune visibilité dans cette région désertique à cause de la tempête de sable », a confié un chef militaire des Forces démocratiques syriennes (FDS). « Nous craignons que Daech [acronyme arabe de l’EI] en profite, s’infiltre et lance une contre-attaque », a ajouté ce responsable présent près d’Aïn Issa, à 50 kilomètres de Raqa.
Faute d’une visibilité suffisante, l’aviation de la coalition internationale conduite par les États-Unis n’a pu mener des frappes précises sur des positions de l’EI. Depuis le début de l’offensive Colère de l’Euphrate, « nous avons pu effectuer le tiers de la distance qui nous sépare de Raqa. Notre stratégie vise à encercler l’ennemi avant de procéder à des opérations de ratissage », a expliqué Jihan Cheikh Ahmad, la porte-parole de l’opération. Elle a précisé que les FDS s’étaient emparées de 15 villages. En grande partie désertique, la province de Raqa compte 800 000 habitants, selon le géographe spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche.
Pas de trêves longues
L’administration locale est mal équipée pour faire face à un afflux de déplacés. « Nous avons besoin d’une aide internationale, car nos capacités sont limitées et il n’y a pas de camp pour les accueillir alors que l’hiver approche », a déclaré Jihan Cheikh Ahmad.
L’ONU a exprimé sa « forte préoccupation » pour les habitants de Raqa, qui, selon les informations disponibles, « ont des difficultés à assurer leurs besoins immédiats » car les accès à la ville « sont fortement limités par l’insécurité et les restrictions établies par l’EI ».
À l’est de Damas, au moins 11 personnes, dont 4 enfants, ont péri dans des bombardements aériens contre deux localités rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’armée syrienne mène depuis plusieurs semaines une offensive pour reprendre la banlieue de Damas.
De même source, dans la province méridionale de Deraa, un officier rebelle et sept membres de sa famille ont péri dans des raids. Au plan diplomatique, la Russie a rejeté comme « contre-productive » la demande des Nations unies d’introduire des trêves plus longues à Alep, pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans cette ville, la deuxième de Syrie, ravagée par les bombardements.
La Syrie et le rôle de l’Iran dans le conflit ont également été au centre d’entretiens à Jérusalem entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son homologue russe Dmitri Medvedev. « Nous sommes déterminés à empêcher l’Iran de s’installer militairement en Syrie », a déclaré M. Netanyahu à son interlocuteur, selon un communiqué.