Selon une source de la DSP de la wilaya d’Adrar, quelques 1850 cas d’envenimation scorpionique ont été enregistrés depuis le début de l’année en cours à Bordj Badji Mokhtar, dans l’extrême Sud.
Elle ajoutera que 9 décès sont à déplorer. Le pic a été atteint en juillet-août, période de grandes chaleurs dans cette zone limitrophe avec le Mali. Certains cas enregistrés en zone pastorale du Tanezrouft n’ont pas été déclarés en milieu sanitaire. Ces cas de décès par envenimation scorpionique dans les terres de pâturage situées dans le désert du Tanezrouft sont imputés au manque de disponibilité suffisante du sérum antivénéneux. Les établissements hospitaliers de Bordj Badji Mokhtar et de Timiaouine n’ont reçu cette année que 250 doses de sérum antivénéneux de fabrication locale et 150 doses de fabrication étrangère. Il faut noter que dans les zones enclavées de cette région à vocation agropastorale, le recours aux méthodes traditionnelles continue d’être le seul remède pour faire face aux cas de piqûres de scorpion parmi la population nomade souvent éloignée des deux agglomérations urbaines de Bordj Badji Mokhtar et de Timiaouine. La plupart du temps, une incision pratiquée à l’aide d’une lame de rasage sur le lieu de la piqûre et une succion du sang que le guérisseur recrache aussitôt, arrive plus ou moins à sauver la personne. Cette méthode quoique décriée par les médecins est le plus souvent le seul palliatif aux soins manquants dans les zones de parcours des éleveurs à la recherche de pâturage. Il serait souhaitable que les recommandations faites par le ministre de la santé, de la population et des réformes hospitalières lors de sa dernière visite dans la wilaya soient appliquées à la lettre. En effet, Abdelmalek Boudiaf a insisté sur la nécessité d’inculquer une formation paramédicale aux jeunes des zones enclavées et sur la disponibilité du sérum antivénéneux. La formation des secouristes quant à la pratique des injections en cas d’envenimation scorpionique est vitale. Les envenimations scorpioniques en milieu urbain, ajoutera notre source, sont dues à l’absence de campagnes périodiques de traitement chimique pour lutter contre la prolifération d’arachnides d’une part et à la dégradation de l’environnement ajoutée à l’absence d’éclairage public dans un milieu où la population a pour habitude de veiller tard dehors pour bénéficier de la fraîcheur de la nuit.
Messaoud Ahmed