Il y avait beaucoup de monde au cimetière de Mazer, jeudi après-midi. Les gens étaient venus d’Igli, de Béni Abbès et de Béchar pour assister à l’enterrement du petit Mohamed Yassine Dériah juste après la prière du Asr. Le petit Mohamed Yassine Dériah a été signalé disparu le mardi 11 octobre aux environs de midi. Gendarmes et habitants de la paisible localité de Mazer dans la commune d’Igli, 180 km au sud-est de Béchar, se sont lancés à sa recherche. C’est seulement jeudi tôt le matin qu’un maçon qui s’est rendu sur les lieux d’une maison en construction a découvert un sac de farine contenant du ciment et le corps mutilé d’un enfant. Il dira que selon toute vraisemblance, le sac venait d’être posé à cet endroit depuis peu. Il ajoutera que la tête de l’enfant portait des traces de brûlure et que les deux mains étaient manquantes parmi les morceaux retrouvés dans le sac. Il s’est rendu à la brigade de la Gendarmerie nationale pour donner l’alerte. Les gendarmes ont d’abord pris soin d’encercler les lieux et avisé le procureur de la République près le tribunal de Béni Abbès. Le service de la police scientifique et la brigade cynophile relevant de la Gendarmerie nationale ont aussitôt investi les lieux et délimité un espace de recherche de preuve. Le procureur de la République près le tribunal de Béni Abbès a déclaré à la presse que des prélèvements de l’ADN des membres de la famille de Mohamed Yassine Dériah ainsi que des prélèvements effectués sur le corps retrouvé ont été envoyés pour analyse pour déterminer s’il s’agissait bien de l’enfant disparu. Les résultats ont été annoncés probants mercredi dernier. L’enterrement du petit Mohamed Yassine Dériah a été autorisé le jeudi à partir de 17heures. Selon une source bien informée, le crime a eu lieu durant la nuit du jour de l’Achoura. Il a été commis par 7 personnes. Il s’agit de 3 sœurs, de leur frère et de son épouse et du mari de l’une des sœurs et une septième personne qui se trouve en état de fuite. Ils ont tué la victime et l’ont découpée en morceaux qu’ils ont brûlés dans un four et mélangés au ciment pour faire disparaître toutes les traces. Ce crime aurait été commis pour un rituel de la sorcellerie et de la magie noire. Les mains de la victime n’ont pas été retrouvées jusqu’à présent. Seule l’arrestation du fugitif qui se trouve être le sorcier apportera un éclairage sur le lieu où se trouvent les mains manquantes.
Ahmed Messaoud