La ministre de l’éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit a donné, hier à partir de Blida, le coup d’envoi d’une journée d’études sur la ‘Remédiation pédagogique’ à laquelle ont assisté des cadres du ministère et les représentants de 9 wilayas pilotes qui ont servi de base pour les études menées dans ce cadre. Lors de son allocution, la ministre a mis l’accent sur l’importance de la remédiation pour éviter la déperdition scolaire qui touche un nombre très important d’élèves. « Doubler une ou deux années d’études constitue une perte énorme aussi bien pour l’élève que pour la société qui doit essayer de le récupérer et qui peut perdre des capacités avérées à cause de cela » a-t-elle tenu à préciser. L’une des causes essentielles de la déperdition scolaire revient à la qualité de l’enseignement prodigué et aux erreurs commises par les élèves au moment des examens. Afin de trouver une solution adéquate et remédier à cette situation, des études ont été menées par une équipe d’experts composée d’inspecteurs généraux, d’universitaires et d’enseignants qui ont relevé, pour 9 wilayas plus de 460 000 erreurs sur près de 4 millions de copies d’examen, pour les deux paliers, primaire et moyen. Les erreurs récurrentes dans les matières essentielles (arabe, français et mathématiques) ont été classées et répertoriées sur une grille qui permettra de trouver les solutions à même d’emmener l’élève à ne plus les commettre : « le but de cette étude est de connaître les erreurs récurrentes afin que l’enseignant, dans sa classe, puisse leur accorder l’importance requise et attirer l’attention de ses élèves pour qu’ils les évitent à l’avenir » a aussi affirmé la ministre, lors de son point de presse tenu en marge de la rencontre. Une base de données des erreurs a donc fait l’objet d’un traitement informatique. Cette opération vise donc à la mise sur pied d’une stratégie nationale de remédiation pédagogique sur les langages fondamentaux avec pour objectifs principaux de réduire le taux de dédoublement et de déperdition, diminuer les effets des difficultés d’adaptation constatées en 1ère AM et 1ère AS, d’évaluer les résultats des examens terminaux nationaux de 5ème, BEM.
Questionnée au sujet des conséquences des deux jours de la grève sur l’enseignement, la ministre a rappelé que les enseignants sont assez conscients pour rattraper les retards et éviter un chamboulement pour les élèves. Pour ce qui est de la retraite proportionnelle, Mme Benghebrit estime que c’est un sujet national qui sera débattu par l’APN mais les portes du dialogue restent toujours ouvertes avec le partenaire social car : « le secteur de l’enseignement est particulier et certains enseignants ne peuvent pas aller au-delà d’un certain nombre d’années, surtout ceux du primaire qui doivent faire face à une surcharge des classes, mais nous pouvons toujours utiliser les plus anciens, donc les plus expérimentés comme tuteurs pour les nouveaux qui bénéficieront donc d’un savoir et d’une aide supplémentaires » a ajouté la ministre.
Hadj Mansour