Accueil ACTUALITÉ Réunion de l’IEF15 à Alger : Un compromis en vue, selon Bouterfa

Réunion de l’IEF15 à Alger : Un compromis en vue, selon Bouterfa

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La rencontre informelle des pays membres de l’Opep et non-Opep se tiendra, mercredi prochain, après la clôture des travaux du 15e Forum international sur l’Énergie qu’abritera Alger, du 26 au 28 du mois courant, a annoncé, hier, le ministre de l’Énergie, Nourredine Bouterfa. Affichant son optimisme quant à l’issue de la réunion informelle des membres de l’Opep et non-Opep, le ministre a déclaré, lors de son passage, hier, à l’émission de la Radio nationale chaîne 3, que «l’Opep est une organisation apolitique et toutes les puissances rivales», allusion à l’Iran et l’Arabie saoudite, «ont surpassé leur crise et sont prêts, aujourd’hui, à collaborer ensemble», a-t-il affirmé. Pour le premier responsable du secteur de l’Énergie, l’aboutissement à un compromis entre les acteurs concernés par le conclave sur le gel de la production de l’or noir à un niveau précis et acceptable, n’est pas écarté ; pour aller sur la voie de la stabilisation du marché pétrolier mondial et le prix du baril. L’optimisme de l’invité de l’émission de la Chaîne 3 reflète, semble-t-il, la teneur et la portée des entretiens qu’a eus Bouterfa avec ses homologues de Russie, de l’Iran et du Qatar, lors de sa tournée de travail qui l’a conduit en ses pays, début du mois courant, pour discuter des mesures à prendre en vue de parvenir à des solutions consensuelles entre pays producteurs de l’or noir, en prévision de leur conclave d’Alger, mercredi prochain. Affirmant que l’Algérie est «déterminée» à faire de ce rendez-vous une réussite, par l’obtention du résultat escompté lors cette rencontre, à savoir le compromis précité, le ministre Boutera n’a pas écarté la possibilité de voir cette rencontre informelle se transformer en une extraordinaire, car, selon lui, les discussions et les tractations entre pays membres de l’Opep, dans ce sens, sont «déjà entamées». Une fois le consensus dégagé par les acteurs concernés, autour de la stabilisation de la production à un niveau de production accepté par les producteurs de l’or noir, le marché pétrolier mondial connaîtra un équilibre entre l’offre et la demande, et par conséquent freiner la chute vertigineuse du cours de l’or noir qui dure, pour rappel, depuis 2014. Si le conclave d’Alger des pays membres de l’Opep et non-Opep réussit à atteindre l’objectif qu’il s’est fixé, puis entériné par l’Opep, les répercussions, notamment sur le niveau de sa production et le prix du baril de l’or noir, ne se manifesteront qu’après l’absorption sur le marché pétrolier mondial du surplus de la production pétrolière. Mais pour y parvenir, l’ensemble des pays producteurs de l’or noir doivent se concerter et s’entendre sur un niveau précis de production, équilibré et supportable, dont les États-Unis, lequel pays a atteint un niveau de réserves considérables. D’ailleurs, c’est parmi les raisons premières du déséquilibre du marché pétrolier mondial, outre les tensions géopolitique et géostratégique marquant la scène internationale, sur fond de la course pour le contrôle des voies d’approvisionnement en énergie et des sources énergétiques. Pour les pays membres de l’Opep, dont certains se sont concertés au Venezuela, lors du Sommet des pays du Mouvement des non-alignés, qui vient de clôturer ses travaux (dimanche dernier), la stabilisation de la production pétrolière au niveau mondial à un niveau acceptable et équilibré permettra d’avoir un prix raisonnable du baril de pétrole. Le ministre, Bouterfa, a souligné, hier à ce propos, qu’«il ne peut être fixé sur la base de la moyenne de la production de l’Iran et de l’Irak» car, poursuit-il, ces deux pays «ont dépassé les 3 millions de barils par jour (b/j) de production», avant de rappeler que l’Opep «produit plus de 33 millions b/j». Et de rebondir, pour affirmer, encore une fois, que la réunion d’Alger est l’occasion pour les participants de faire fi de leurs différends en vue de se concerter sur la crise pétrolière et ses solutions. Ce qui l’amène à déclarer que «l’Opep est une organisation apolitique» que toutes les puissances rivales, dira Bouterfa, (l’Iran et l’Arabie saoudite) «ont surpassé leur crise et sont prêts à collaborer ensemble». Ne manquant pas, à cette occasion, d’appeler ces pays à aller sur des projets et des dépenses, notamment dans l’exploitation du gaz, indiquant, plus loin, que le projet d’une «Opep de production de gaz» est envisageable, dans l’avenir. Autre question abordée, par le ministre Bouterfa, est l’énergie renouvelable, dont le pays «doit miser» sur cette source, pour défaire son économie de la dépendance du secteur des hydrocarbures. Indiquant que l’Algérie importe jusqu’à 8 milliards de dinars d’énergie renouvelable », il est temps, selon Bouterfa, «de réfléchir à des solutions et chercher des ressources ailleurs». N’écartant pas la possibilité de voir le pays recourir à l’endettement extérieur, une voie «inévitable», car, selon lui, miser sur l’énergie renouvelable est un défi important nécessitant «un investissement lourd, dont la charge financière ne peut être supportée par l’Algérie», notamment en cette période de recul des recettes pétrolières du pays, en raison de la chute du prix du baril de l’or noir. Des projets dans le secteur de l’énergie renouvelable devront, selon le ministre, être «réalisés» en partenariat avec les investisseurs étrangers, tout en arguant que le retard dans l’investissement dans ce secteur est dû au manque de financement, du foncier et l’absence d’un cadre réglementaire et juridique, précisant que «d’ici à la fin de l’année : “Nous donnerons plus de visibilité sur le solaire, et c’est une question de calendrier», assure-t-il, et idem pour le développement de l’énergie nucléaire civile.

Karima Bennour

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