Ce n’est ni un couvre-feu diurne ni une quelconque journée sans voiture décrétés à Alger. En ce premier jour de l’Aïd El Adha, à la mi-journée de lundi, Alger semble tenir sa promesse de ville morte. Il fallait attendre le second jour festif pour que la nature reprenne ses droits. Balade dans les rues et les places publiques importantes de la Capitale.
La veille déjà, la ville toute entière est plongée dans les préparatifs inhérents à cette fête religieuse. Les moutons bêlent partout dont les cris fusent presque de toutes les maisons. Voire même durant les jours précédents, durant lesquels la population s’apprêtait à vivre sous le rythme ambiant d’une fête qui revient chaque année. Sillonner les marchés à l’effet de subvenir aux besoins immédiats mais surtout pour le Grand jour, achat de vêtements pour faire plaisir aux enfants, et au-dessus de tout s’offrir le mouton de l’Aïd comme le veut la tradition. Telle était l’ambiance qui animait la grande cité urbaine. Du côté des autorités, il semblerait que, du moins de leur avis, tout était mis en œuvre à même de garantir le maintien du service minimum au profit des usagers.
Cependant, durant le premier jour de cette fête, hormis quelques rares boutiques, telles que les alimentations générales, les bureaux tabac et les cafétérias, qui ont notamment assuré la permanence, la ville donnait l’air d’une cité désertée par la population. De la rue Hassiba Ben Bouali en passant par le boulevard Amirouche et la place de la Grande Poste en empruntant la somptueuse et la luxueuse rue Didouche Mourad, c’est le black-out qui règne en maître aux environs de midi de cette journée. C’est le même climat qui s’observe au travers de quelques ruelles et les quartiers connus de la cité. C’est le cas de le dire, et l’exemple vient de la rue commerçante de Meissonnier. En effet, de coutume, connue pour être une véritable fourmilière où les gens convoitent les dizaines de magasins qui proposent nombreux services- d’habillement surtout et par excellence d’ailleurs- fait office en ce premier jour de fête, d’un quartier abandonné par ses visiteurs au moment où les boutiques ferment rideaux. Même pas du côté du marché de ce quartier où la population s’approvisionne, en temps normal, en toutes sortes de marchandises à usage domestique. Quelques enfants, vêtus de fringues neuves pour la circonstance, badinent dans la rue qu’ils investissent à tout va. En tout cas, ils peuvent en profiter, car la ruelle ne devra pas rester longtemps en l’état, que quelques jours du moins, avant qu’elle ne soit envahie à nouveau par les occupants. En effet, en passant par Hassiba Ben Bouali, les rares citoyens qui traînent la patte, en cette chaleur torride de la journée, n’ont point besoin de prendre le trottoir. Plus de voitures qui roulent, hormis quelques taxis et les bus de l’entreprise publique Etusa, qui assurent le transport aux voyageurs. Le cliché est le même durant tout le trajet. Au niveau de la Grande Poste, un espace pris d’assaut chaque jour par des milliers de visiteurs, de par ce que les lieux offrent en termes de détente et de loisir à ses hôtes, là encore, l’image est tellement saisissante qu’il est difficile de la reconnaître dans son aspect originel. Deux policiers en faction saluent les passants en leur souhaitant Aïd Moubarek (Bonne fête de l’Aïd, ndlr).
Depuis la grande placette en projetant le regard loin, le long de l’imposante rue Didouche, laquelle et habituellement constitue l’attraction de l’Algérois, un silence olympien prend place d’un espace grouillant de monde. Tout compte fait, il se trouve que les habitants se sont enfermés chez-soi. Il est vrai, de par la tradition, l’heure est au sacrifice du mouton de l’Aïd. C’est le grand moment attendu par les familles, parmi elles les enfants surtout. Visiblement, les mares et les ruisselets d’eau constitués sur le long de la rue renseignent sur le fait accompli. La bête est bel est bien sacrifiée au grand bonheur des bambins. Certains citoyens se mettent déjà aux travaux de nettoyage dans les cages d’escaliers jusqu’aux abords du grand boulevard. Ils sont accoudés dans la tâche par le personnel de la mairie d’Alger centre et d’autres relevant d’une entreprise d’hygiène. au niveau de la Place Audin quelques taxis garés dans les parages guettent le moindre mouvement du voyageur.
En effet, en ce jour de fête, les citoyens ont l’habitude de rendre visite à leurs proches. Mais, en général, cela se fait durant le second jour de la fiesta. Quant aux permanences de l’Aïd El Adha, telles qu’annoncées par les services du ministère du Commerce, difficile de constater, du moins à premier coup d’œil, si les commerçants retenus pour être de service durant les deux jours, ont respecté ou pas la consigne des autorités. En tout cas, rares sont les boutiques qui ont ouvert rideau. Les quelques vendeurs de produits de première nécessité et les bureaux tabac sont les commerces qui étaient de service. D’ailleurs, au deuxième jour de la fête, soit hier mardi, les citoyens ont pris d’assaut les boulangeries.
Farid Guellil