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Jackie : Natalie Portman frappée par son destin

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L’actrice a séduit la Mostra avec son interprétation de Jacqueline Kennedy, campant le personnage les jours suivant l’assassinat de son mari et président des États-Unis. Un film du réalisateur chilien Pablo Larraín.

L’image de Jackie Kennedy devant le cercueil de son mari et président des États-Unis assassiné, John Fitzgerald Kennedy, entourée de ses deux enfants, a fait le tour de la planète et ému tout un peuple. Devant les caméras du cinéaste chilien Pablo Larraín, c’est l’actrice Natalie Portman qui se charge de traduire la force intérieure de la jeune veuve, la plus célèbre du monde.
Alors que son ventre rond sur les tapis vénitiens suggère un deuxième enfant attendu avec son époux, le chorégraphe français Benjamin Millepied (une information confirmée par US Weekly), les premières images du film démontrent la ressemblance frappante avec Jacqueline. Outre le travail de production, les deux femmes semblent dégager la même élégance, la même beauté froide.

Un deuil intime et public
Jackie, en compétition à la Mostra, imagine les quatre jours traversés par la Première Dame entre la tragédie de Dallas, le 22 novembre 1963, et les funérailles de John Kennedy, le 25 novembre. Une construction en puzzle multiplie les approches, selon les lieux et les moments, passe des situations officielles à la douleur intime, des souvenirs de l’arrivée à la Maison-Blanche à la rupture brutale avec ce monde qu’il faut quitter.
«Les choses sont arrivées de façon si violente, si traumatisante, dit Natalie Portman. Il fallait rendre ces sentiments extrêmement mélangés, et j’y suis arrivée en envisageant des aspects divers. Par exemple, elle était différente en public, plus timide, plus nerveuse, parlant avec une petite voix.
«C’est un des rôles les plus dangereux que j’ai joués, parce qu’il fallait recréer de l’intérieur quelqu’un d’unique. On ne peut le faire qu’en y mettant ses propres pensées, ses propres émotions»
«Sa personnalité réelle est très inspirante. Mais c’est un des rôles les plus dangereux que j’ai joués, parce qu’il fallait recréer de l’intérieur quelqu’un d’unique. On ne peut le faire qu’en y mettant ses propres pensées, ses propres émotions, tout en rendant le personnage acceptable pour le spectateur».
Sa contribution la plus personnelle, dit l’actrice, a été la dimension spirituelle apportée dans ses conversations avec un prêtre: «On sait qu’elles ont eu lieu, mais on n’en connaît pas la teneur. Et on continuait à discuter entre les prises de ces questions sur la foi». «Je voulais que la caméra soit toujours très proche de Natalie, commente Pablo Larrain. Je voulais qu’on la sente respirer, prise dans le fait d’exister. Je voulais capter une humanité en danger».
C’est Darren Aronofsky, producteur du film, qui a proposé au réalisateur d’El Club et de Neruda ce sujet étranger à son cinéma puissant, à l’ironie sombre, jusqu’ici principalement latino-américain. «J’y ai vu l’occasion de faire le contraire d’un biopic, entrer dans le mystère d’une inconnue trop connue, dans les paradoxes d’une reine – on peut dire ce mot – au sommet de tout, et qui perd tout. Le cinéma peut avoir cette puissance d’illusion, c’est sa nature même».

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