Les prix du mouton ont connu cette année à Bouira une baisse jugée « considérable » par rapport à ceux des deux dernières années, a-t-on constaté jeudi, dans plusieurs points de vente. Au niveau du marché aux bestiaux de Bouira, les prix du mouton varient entre 27 000 et 45 000 dinars et ce selon la taille et la qualité du mouton proposé. Le mouton moyen est cédé entre 29 000 et 30 000 dinars au niveau de ce principal marché. « Cette année, les prix ont baissé de 20 000 à 25 000 dinars par rapport aux deux années précédentes », a estimé un éleveur. Sur ce même marché, un mouton de grande taille avec des cornes est vendu à 47 000 dinars, alors que le même mouton a coûté plus de 56000 l’année dernière, enregistrant ainsi une baisse de plus de 10 000 dinars. « Cette baisse est due, notamment à l’abondance du mouton ainsi qu’aux craintes d’éventuelles méventes », a jugé Slimane, un éleveur de la région de Haïzer (Est de Bouira) qui proposait un troupeau d’une dizaine de moutons au niveau de ce marché. « J’ai vendu cinq moutons depuis quatre jours, et je dois écouler à tout prix tout ce nombre de bêtes avant l’arrivée du jour de l’aïd, sinon je risque de perdre », s’est-il inquiété, tout en signalant que les prix qu’il propose « sont abordables pour toutes les bourses ». À Bechloul, le marché local affichait presque les mêmes prix qui varient entre 29 000 dinars et 42 000 dinars, a-t-on constaté sur place. À trois jours seulement de l’aid, les prix sont restés stables et ils n’ont connu aucune hausse et ce malgré la forte demande enregistrée ces derniers jours au niveau de ce marché situé sur les abords de la route nationale N° 5. Face à la rude concurrence et à la cherté des aliments de bétail, les éleveurs sont obligés de baisser les prix pour vendre leurs moutons. « Nous sommes obligés de respecter la moyenne des prix sur le marché, et je pense que les prix actuels sont meilleurs par rapport aux années précédentes », a dit un autre éleveur de bétail. Le constat était le même au niveau du marché de M’Chedallah, où les prix ne connaissent pas une grande différence par rapport à ceux affichés dans les autres points de vente. Selon la direction des services agricoles (DSA) et celle du Commerce, quatorze points ont été autorisés pour la vente de moutons à travers la wilaya de Bouira, où les services vétérinaires contrôlent toute entrée de nouveaux cheptels sur les marchés autorisés.
Jusqu’à présent, aucune maladie n’a été signalée depuis le début des opérations de vente sur ces marchés. Par ailleurs, certains éleveurs et revendeurs exposent leurs moutons sur les accotements des routes nationales n° 5, 18 et 26, notamment pour fuir tout contrôle des services de wilaya. « Je préfère vendre mes bêtes ici à Ahnif (sur les abords de la RN5) en toute tranquillité et comme je veux, que d’aller sur le marché où la concurrence est rude et les risques de mévente sont gros », a estimé un citoyen éleveur de cette commune de l’extrême Est de la wilaya.
Plusieurs autres éleveurs et revendeurs ont été chassés de ces places par les services de la Gendarmerie nationale, qui les obligent à chaque fois de rejoindre les points de vente autorisés.