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Réforme de l’éducation : Hanoune soutient à fond Benghebrit

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Point de répit chez le Parti des travailleurs et sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, en cette période des grandes vacances. La responsable politique est intervenue, hier, en conférence de presse, pour parler de la prochaine rentrée sociale.

Elle n’a pas éludé non plus les questions se rapportant à l’actualité politique et diplomatique. En dehors d’une rentrée sociale aux relents, que tout le monde s’en accorde à dire, qu’ils sont porteurs de germes de la grogne, la cheftaine du PT s’est surtout intéressée à la polémique née dans le secteur de l’Éducation. Même si le contexte social n’a pas pour autant échappé à son constat du jour, comme elle ne s’est pas arrêtée d’en tirer la sonnette d’alarme depuis au moins une année, faut-il le rappeler. En effet, Hanoune a réaffirmé son soutien à l’endroit de Benghebrit qui fait face à un front hostile à son projet de réforme. Il s’agit précisément de la proposition faite par la ministre qui a trait à l’enseignement des matières scientifiques en langue française, et laquelle question a accueilli une réaction fleuve de part et d’autre. En effet, la classe politique parmi les partisans de cette idée et ceux qui lui opposent un rejet ont décliné leur position respective, à tel point que le débat enfle au fur et à mesure que la prochaine rentrée scolaire s’approche. Les partis et les acteurs d’obédience islamiste n’ont pas tardé à réagir, ce qui n’est pas une première, pour s’attaquer à la ministre, qu’ils accusent de mener des réformes «qui remettent en cause l’identité nationale». En revanche, le courant des modernistes a renouvelé son soutien et a encouragé la démarche de Benghebrit. D’ailleurs, il a fallu que cette dernière intervienne pour tarder les ardeurs et mettre les points sur les «i». Elle a expliqué», en effet, qu’il est question dans sa proposition d’introduire la terminologie scientifique, en langues française et anglaise, dans les manuels et les glossaires scolaires. Ceci, avant d’assurer que la langue arabe sera maintenue dans l’enseignement de filières scientifiques, en réponse à ses détracteurs. Il faut dire que la première dame du PT a toujours été d’un soutien sans faille envers sa protégée, qui fait l’objet de critiques acerbes de la part des défenseurs de la langue arabe. «Ces attaques sont d’ordre idéologique», dira Hanoune, qui fait allusion aux partis, d’abord islamistes, et puis les personnalités qui ne partagent pas l’idée qui prônel’enseignement des matières scientifiques en langues étrangères. La première responsable du PT a tenu à défendre les réformes de Benghebrit tant dans la forme que dans le fond. «Les réformes de l’Éducation visent à faire sortir le secteur du marasme et de l’anarchie dont lesquels il est entraîné. Ceci permettra à l’École d’être un vecteur du Savoir et d’être ouverte sur l’universalité», a-t-elle estimé. Et à la même responsable de charger les adversaires de Benghebrit, en indiquant que le débat autour de l’École doit s’inscrire en dehors de toute idéologie. Pour elle, les opposants au projet de réforme véhiculé par la ministre du secteur veulent, en quelque sorte, imposer un modèle éducatif qu’elle dit importé d’ailleurs. «Il faut éloigner l’École des manœuvres idéologiques. Il ne s’agit pas d’une idéologie importée du Yémen ou du Qatar», a-t-elle fait remarquer, avant d’assurer Benghebrit du soutien de son parti. Quant au débat autour de la question, quand bien même il est légitime et s’inscrit dans l’ordre des choses, mais, faut-il encore qu’il soit mené de manière responsable, «avec sérénité et loin de l’insulte et l’invective», a mis en garde la conférencière. En évoquant la question du recrutement dans le secteur, Hanoune a attiré l’attention du gouvernement au sujet des déficits enregistrés en la matière. Pour elle, les mesures d’austérité ne doivent pas toucher l’Éducation, dans la mesure où «la précarité de l’emploi entraîne la précarité de l’École», a-t-elle estimé.

Hanoune dénonce «les allégations» de l’occident
L’autre question sur laquelle s’est attardée la responsable politique du parti a concerné les rapports émanant du département d’État américain, et les campagnes «hostiles» à notre pays. «Notre position est claire, on n’accepte aucune intrusion étrangère dans notre pays», a affirmé Hanoune, qui a mis en garde contre les soubassements et les arrières-pensées de telles visées inavouées. Elle a rappelé l’exemple de l’appréciation faite par Washington sur la question de la traite des personnes en Algérie. Même si elle a salué la réaction de la diplomatie nationale et celle du ministre de la Justice à ce sujet, il n’en demeure pas moins, pour elle, que les autorités compétentes doivent passer à l’offensive. À ce titre, elle s’est interrogée sur le «pourquoi le gouvernement ne dénonce pas l’assassinat des Noirs américains aux États-Unis ? C’est, pourtant, du pur racisme. Pourquoi aussi on ne dénonce pas les atteintes contre les musulmans algériens un peu partout ?». Par ailleurs, la dame de fer a déploré l’existence de contradictions dans le discours, en précisant que, contrairement au démenti de Louh, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles a, selon elle, pris acte du rapport américain. Or, pour elle, ce ne sont que des allégations qui en disent long sur les intentions des puissances occidentales. «La souveraineté nationale est sacrée. Nous ne sommes ni la Libye, ni le Yémen, ni l’Égypte…», a rappelé Hanoune. L’Algérie n’est pas non plus le Haïti, ou autre pays, dont les présidents «sont désignés», a-t-elle ajouté. Le même réquisitoire dressé a ciblé tout aussi «les allégations de l’Union européenne», qui, selon Hanoune, ne cesse de provoquer l’Algérie.
Farid Guellil 

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