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Après un « souk » estival unique au monde : Ligue 1 «Mobilis», que la « fête» commence ?

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Retour très attendu aux terrains, ce vendredi, du Championnat d’Algérie avec une première affiche prestigieuse : le classico entre la JS Kabylie et le MC Alger qui allume, et comment, Tizi Ouzou et la capitale, au moment où le champion sortant, l’USM Alger, entame son parcours dans son fief fétiche de Bologhine (19h15), dont la pelouse est désormais revêtue d’une pelouse en synthétique de dernière génération flambant neuf.
Au moment où nous mettons sous presse et à l’aube de ce nouvel exercice, la 1ère question à poser concerne les forces en présence et le nom de celui qui succédera sur le trône au onze phare de Soustara, qui semble bien armé pour défendre son acquis et marquer à nouveau son territoire en trustant, comme le promettent ses dirigeants qui ont mis à nouveau le paquet, les titres. Et question pour question, les fans usmistes s’interrogent tout naturellement quant au nouveau visage que les « Rouge et Noir » présenteront. Et que valent-ils au juste après les nombreux départs enregistrés et la longue liste d’éléments recrutés à l’inter-saison. Derrière le chef de file sortant, on se demandera également quels sont les sigles en mesure de lui contester une suprématie annoncée. Si, par exemple, des formations comme le tandem JSK- MCA, qui ouvre le bal sur un duel marqué comme toujours du sceau de la rivalité sportive, de l’ES Sétif en pleine recomposition et aspirant à un retour en force en haut de la hiérarchie, du moins prétendre à une bonne place sur le podium ? De même que des formations de la trempe des surprenants Bécharis de la JS Saoura fêtant toujours leur nouveau statut de vice-Champion et le droit de disputer la champions league africaine, du CR Belouizdad qui a terminé au pied du podium et bouclé la défunte édition sur bien des regrets, du NA Hussein-Dey, finaliste malheureux de la Coupe d’Algérie et qu’on dit plus ambitieux que jamais, du MO Béjaïa concerné par des engagements éreintants sur la scène continentale et qui a le potentiel de se joindre aux favoris, de l’USM El-Harrach, en plein(s) chantier(s) mais quelque peu (voire beaucoup) freiné dans son élan par de récurrents problèmes à la tête de son administration? Interrogations légitimes pour le reste des troupes à l’instar des nouveaux promus et de tous les sigles qui viennent de passer un été des plus agités, ou sur lesquels planent des risques de sanctions. Autant de questions qui méritent des éclaircissements. Que peut donc espérer chacune des 16 sociétaires sur la ligne de départ d’une Ligue 1 n’en finissant plus, au fil des saisons, de voir sa réputation singulièrement ternie, son niveau d’ensemble chutant considérablement de l’avis des observateurs ? Qui est responsable? A l’avant-plan s’imposent bien sûr, imparablement, les problèmes financiers qui asphyxient nos clubs d’élite, la quasi-totalité allant droit, inexorablement, vers une faillite totale. Un dépôt de bilan sur lequel tout le monde s’appesantit mais fait mine de ne pas voir. Un championnat perdant de la valeur sur le marché international (voir le nombre très insignifiant de joueurs passant les frontières ou atterrissant dans des clubs européens prestigieux ou décrochant une place au soleil en Equipe nationale ou en mesure de survivre à la féroce concurrence imposée par les binationaux) et nous offrant bien des contradictions, le champion en titre usmiste, se prévalant d’une puissance financière importante et ayant toutes les cartes en main, à nouveau, pour sortir le grand jeu et dicter sa loi devant le reste de troupes souffrant de graves problèmes de trésorerie. Une riche équipe de l’USMA donc qui creuse toujours plus le fossé en termes de moyens et doit prendre la conduite d’un train fait presque sur mesure, et les pauvres constituant le reste des wagons qui rêvent de lui ravir le leadership mais (on verra en cours de saison) devraient, comme en 2015-2016, se suffire des accessits, des places de sur le podium et des places africaines (arabes avec la retour la champions league régionale à laquelle devraient prendre bientôt les « Sang et Or » du Nasria), avec peu de moyens et de bons joueurs. Que faut-il espérer alors que parmi le public, quelque chose s’est cassé depuis belle lurette ? Alors qu’en termes de spectacle pur ou de nombre de buts marqués, de la qualité médiocre du spectacle offert, le jeu ne vaut plus la chandelle? Un championnat sur le déclin qui n’a plus rien à offrir sinon ces foires d’empoigne hebdomadaires loin du rêve promis à longueur de colonnes de presse toujours aussi complaisantes. Un constat amer. Qui fait mal pour un championnat presque sans plus aucun intérêt. Demain, vendredi, aux trois coups de starter, on se dira qu’on ne perd rien (côté supporters en particulier) et on fera comme si rien ne s’est passé. On oubliera, par exemple, que si les joueurs « africains » ont été priés d’aller voir ailleurs, le bricolage reste maître incontesté de lieux où l’on ne construit plus. La page (touche surtout) africaine tournée, on soulignera que ce ne sont pas les solutions qui manquent pour tempérer les ardeurs d’une rue toujours aussi envahissante en se rabattant sur la piste « émigrés » qui rendent, au passage, bien des services.
Vendredi, on lèvera officiellement le rideau sur un nouvel exercice placé d’entrée sous le sceau de la domination usmiste, dont le classement, à mi-parcours de l’exercice 15-16, ne laissait que des miettes aux autres poursuivants. L’USMA déjà dans la peau d’un champion et endossant d’entrée de jeu le costume de patron avec un nouveau record de points, l’écart avec ses dauphins méritant d’ores et déjà le déplacement ? On peut émettre, sans manquer de respect aux 15 formations devant l’accompagner dans sa quête de défense du fauteuil de N°1, le pronostic, à charge pour ces derniers de nous démentir au fil des étapes et entretenir le suspense. Si suspense il y aura…

Par Azouaou Aghilès

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