Comment endiguer d’une manière radicale le commerce informel qui constitue à ne pas plus en douter un véritable casse-tête pour les autorités locales de la ville ?
Pour y remédier donc à cet état de fait, un plan d’urgence a été concocté il y a quelques temps pour être mis en œuvre afin d’apporter une réponse aux attentes de ces centaines de jeunes qui activent dans le marché informel. Il faut le noter, cette pratique a pratiquement envahi tous les espaces publics du centre-ville depuis déjà quelques temps. En effet, une commission constituée des représentants de l’agence foncière, de la direction du commerce, et de la mairie a été chargée d’étudier toutes les possibilités afin de légaliser l’activité de ces marchands informels dans la création de nouveaux marchés à travers les différents secteurs urbains de la ville du vieux rocher. Pour ce faire, plusieurs sites ont été retenus dans l’optique de la création de marchés qui seront ouverts à travers certaines cités telles que Ziadia, El-Guemmas, Boudraa-Salah, Boussouf, Lejdour Boussouf, Bellevue, Sidi-Rached, au niveau de la rue Tatache Belkacem, ces espaces seront aménagés avec des plateformes goudronnées et dotées de certaines commodités. Mais dans l’absolu, ce plan d’urgence pourra t-il éradiquer une fois pour toute le marché informel ? Difficile de répondre lorsqu’on sait que les engagements des autorités, face à ce phénomène ne sont que conjoncturels. Par ailleurs, il serait juste de signaler que les marchands informels ne se limitent pas au nombre recensé qui active au niveau de la rue Didouche Mourad, où celui encore du 19 juin proposant des habits bon marché et autres accessoires. Mais il y a aussi l’autre armada de marchands ambulants de fruits et légumes qui sillonnent les différentes artères des quartiers et autres cités pour vendre leurs marchandises. Or comme tout un chacun peut le constater de visu, l’anarchie qui y règne est pour le moins indescriptible, car il serait hasardeux de conclure que le commerce informel s’arrêtera sous l’effet d’une baguette magique en rapport avec ces nouvelles propositions pour régler une fois pour toutes ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, résultat d’un chômage endémique qui prend en otage des centaines de jeunes en mal d’emploi dans la ville des ponts. Toutefois, il est utile de signaler que compte tenu de certaines manifestations de jeunes qu’a connues par le passé la ville de Constantine , comme dans certaines autres régions du pays , les marchands informels ont saisi cette opportunité pour investir certaines rues de la ville et étaler leurs marchandises à même le sol, profitant pour ainsi dire d’un certaine indulgence des autorités locales qui semblent fermer les yeux et laissent faire pour semble-t-il apaiser cette grogne, en attendant de trouver des solutions à ce mécontentement.
C’est en fait cette anarchie grandissante qui a fait réagir les élus en optant pour ce plan d’urgence face à la poussée tentaculaire du commerce informel, afin de mettre un terme à ce phénomène, au détriment des commerçants légaux qui s’insurgent contre cet état de fait et crient à qui veulent les entendre que leur gagne-pain est sérieusement menacé par cette concurrence qui a élu domicile aux portes de leurs échoppes.
Par ailleurs, et nous avons pu le constater tout au long de certains axes routiers, ce sont encore des dizaines de marchands dont les camionnettes sont chargées de fruits et légumes qui sont revenus en force en proposant leurs marchandises aux abords des routes. C’est dire que les responsables locaux ont réellement du pain sur la planche, car au train où vont les choses, rien ne présage que ce phénomène disparaitra, bien au contraire il risque de tout envahir, tant que des alternatives judicieuses n’ont pas été trouvées pour le bannir à jamais.
Mâalem Abdelyakine