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Turquie : Ankara menace Washington

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Pour Ankara, Fethullah Gülen est à l’origine du putsch raté du 15 juillet dernier. Il réside actuellement aux États-Unis. La Turquie réclame son extradition.

Une mise en garde. Mardi 9 août, la Turquie a averti les États-Unis, par la voix de son ministre de la Justice, de ne pas sacrifier les relations bilatérales en raison du « terroriste » Fethullah Gülen, à l’origine, selon Ankara, du putsch avorté du 15 juillet. « Si Gülen n’est pas extradé, les États-Unis sacrifieront les relations (bilatérales) à cause de ce terroriste », a déclaré Bekir Bozdag à l’agence de presse pro-gouvernementale Anadolu, soulignant que le sentiment anti-américain au sein de la population turque avait atteint un pic en raison de ce différend entre les deux alliés de l’Otan. « Il appartient à la partie américaine d’empêcher que ce sentiment se transforme en haine », a dit le ministre. Le putsch raté, qu’Ankara accuse le prédicateur Fethullah Gülen exilé aux États-Unis depuis 1999 d’avoir ourdi, a brutalement envenimé les relations turco-américaines.

Pression sur les États-Unis
Un ministre turc n’avait pas hésité à affirmer que les États-Unis étaient « derrière la tentative de coup » tandis qu’un ancien chef d’état-major accusait la CIA d’avoir été à la manœuvre. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a accusé Washington de « nourrir » et « protéger » sa bête noire et ex-allié, a fait comprendre aux États-Unis qu’un refus d’extrader l’ex-imam aurait des conséquences sur les relations bilatérales.
Ankara a envoyé de nombreux dossiers à charge aux États-Unis pour son extradition.
Le ministre turc de la Justice a cependant indiqué que «les autorités américaines étudi(aient) avec sérieux (leur) demande d’extradition».
Mais il a également ajouté : « Désormais, Gülen a perdu son caractère de marionnette, il n’est plus utilisable par les États-Unis ni par un autre pays. Si Gülen n’est pas extradé, cela aura un impact défavorable sur les rapports » entre les deux pays.
Selon Ankara, cet opposant turc retiré en Pennsylavie (nord-est) est le cerveau du récent coup d’État avorté, qui a fait 273 morts et
2000 blessés. L’ancien imam nie, pour sa part, toute implication.

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