L’impératif de la mise en œuvre d’un dialogue national, regroupant les courants, nationaliste et islamiste, serait la résolution appropriée à la crise que traverse le pays.
La lutte contre la ploutocratie (pouvoir de l’argent) qui gangrène, aussi bien les médias que le Parlement, est nécessaire pour que le recul des libertés, obstacle à l’émergence d’une élite constructive, ne soit plus de mise dans un pays, récemment renforcée par la Constitution. C’est en synthèse ce qu’a déclaré le SG d’El-Binaa, Ahmed Dane, en marge de la tenue du conseil consultatif du parti, “Madjliss Echoura”, hier, en son siège à Draria. Fidèle à la ligne politique du feu Mahfoudh Nahnah, dont il est l’un des disciples les plus en vue, Dane s’attache au postulat, selon lequel l’État ne peut s’épanouir qu’à la faveur de la fin de fonction de l’unilatéralité dans la prise de décision, méthode révolue et qui a eu déjà à prouver son échec. Son parti en donne déjà l’exemple, en organisant périodiquement son “Madjliss Echoura”, organe suprême qui détermine, à lui seul, le devenir de l’organisation et élabore les stratégies qui en font son itinéraire politique. Pour lui, il n’y a aucune divergence en vue tant que la sécurité du pays ne soit pas mise en danger, et que les indices de la stabilité ne chancèlent pas. Protection de l’État à l’aune d’une opposition active et constructive, tient-il à se faire plus éclaircissant. Depuis trois ans déjà, El-Binaa, dans l’esprit certain de rendre hommage à Nahnah, se targue, par la voix de son SG, d’être le parti le plus structuré, hors ceux du système, FLN et RND en l’occurrence, car gratifié de l’appui de l’Administration et médiatique. En témoigne le fait qu’il soit présent dans les 48 wilayas du pays. Adepte de la démarche de proximité, pendant de la réforme sociale qu’il espère concrétiser en guise d’accompagnement de l’action politique, Ahmed Dane se focalise, en cette saison d’insouciance et de paresse, sur les rencontres estivales visant quatre catégories : les jeunes, les étudiants, les familles et les cadres, en organisant à leur profit des campings sur le littoral. L’Université d’été se tiendra, quant à elle, le 22 août. Abordant le cas de la Loi électorale, le SG se fait critique, estimant son amendement par le Parlement comme une dérive de plus dans le champ de recul des libertés. Tout en se considérant exempt de l’’impact négatif du quota de 4% de signatures à collecter par le parti désireux de se lancer dans les échéances électorales, Ahmed Dane y voit, quand même, une atteinte à la liberté dont auront à subir d’autres mouvements politiques moins consolidés par une base électorale de poids. «C’est un acte anticonstitutionnel !», dira-t-il en substance.
Car, de son avis, seul l’électeur a le droit de mettre hors de course un parti en lice, et non l’État, comme c’est le cas avec cette Loi. Au sujet de la ploutocratie, lui est d’avis que celle-ci doit être chassée du corps des médias, mais aussi du Parlement, dont elle mine le fonctionnement constitutionnellement admis.
Zaid Zoheir