Intervenant à l’ouverture des travaux d’un colloque national sur l’hépatite virale, tenu avant-hier, à Constantine, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale consacrée par l’OMS à la lutte contre cette (redoutable) maladie, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a, d’une certaine manière, apaisé les craintes de l’assistance, et à travers elle, celle de nombreux patients qui en sont affectés et de leurs familles, quant à sa (prévalence) et à ses conséquences.
Abdelmalek Boudiaf a, en effet, déclaré que notre pays était bien «outillé» pour remporter la bataille contre cette pathologie. Et ce, aussi bien en moyens humains qu’en moyens, disons, techniques ; en clair, en équipements et en traitements. Ce qui n’est pas un luxe quand on connaît la dangerosité de cette maladie virale, dans ses versions B et C, et pour les personnes qui en sont atteintes et pour les personnels chargés de son traitement. Une dangerosité qui a fait qu’elle soit considérée, par les pouvoirs publics, «comme un problème de santé publique majeur». Pour l’éradication de laquelle un plan national de lutte a été établi par le ministère de tutelle. S’articulant essentiellement sur la prévention, celui-ci vise, selon le ministre, «à concrétiser les objectifs que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tracés, en la matière, pour l’horizon 2030 ». A cette date, en effet, l’OMS table sur «une diminution de l’ordre de 90%, du nombre des nouvelles infections et de l’ordre de 65%, de celui des décès dus aux hépatites virales». Des objectifs que notre pays est, comme indiqué ci-dessus, à même de concrétiser. Bien mieux, qu’il doit impérativement concrétiser le plus rapidement possible. Pour les dangers que cette maladie représente pour la santé des citoyens et des personnels de santé qui sont en charge de son traitement, il y va de soi, mais également, pour les importantes dépenses que ce dernier (son traitement) occasionne au budget de l’Etat : «Deux milliards de DA», c’est, selon Abdelmalek Boudiaf, la somme que les pouvoirs publics ont dépensé l’année dernière, dans le cadre de la lutte contre l’hépatite virale. Une lourdeur dans les dépenses qui s’explique, à l’évidence, par la consistance du plan national susmentionné de lutte contre cette pathologie.
Laquelle consistance est révélée par les trois axes essentiels autour desquels il s’articule. Et dont chacun, pris à part, constitue à lui seul un véritable programme : les mesures préventives, «l’installation d’un dispositif de surveillance et de recueil de l’information permettant d’avancer des données fiables » et « la prise en charge médicale efficace » des personnes atteintes, n’étant pas, en effet, pour reprendre une expression populaire fort galvaudée, une mince affaire. Concernant le premier axe, dans son volet protection des personnels médicaux et paramédicaux en charge du traitement des formes B et C de l’hépatite virale, le ministre a cité, entre autres, «l’obligation vaccinale des professionnels de la santé exposés au risque de contamination et l’acquisition, par les établissements de soins bucco-dentaires, d’autoclaves à la place des (habituels) stérilisateurs à chaleur sèche». Tout en assurant les participants au colloque de la disponibilité, dans le pays, des médicaments utilisés dans le traitement de cette pathologie et de « l’accessibilité aux soins », Abdelmalek Boudiaf a tenu, néanmoins, à insister sur la nécessité, pour une meilleure efficacité des traitements prescrits, «de son dépistage précoce».
Une démarche qui constitue, a-t-il expliqué, l’approche choisie par son département dans la lutte contre l’hépatite virale. Notamment, en ce qui concerne «le dépistage chez les populations exposées aux risques et le dépistage systématique chez les femmes enceintes». Dans le cadre de ce colloque, d’autres aspects de cette lutte ont été débattus par les participants ; en majorité des spécialistes venus de plusieurs wilayas du pays. Notamment, les questions liées «à la prise en charge » des malades et «aux nouveaux traitementsdisponibles». De même qu’ils ont eu à prendre connaissance « du bilan de l’association SOS Hépatite » et « des témoignages de patients traités contre l’hépatite C avec des médicaments produits en Algérie ». Aussi importante qu’elle a été la participation du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière au colloque d’avant-hier sur la lutte contre l’hépatite, dans ses formes virales B et C, n’a pas été la seule activité à laquelle il a pris part lors de son passage par la « ville des Ponts suspendus ». Abdelmalek Boudiaf a, en effet, procédé à la réouverture d’une importante structure de santé de la Capitale de l’Est algérien ; une structure, le service de maternité du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Abdelhamid Benbadis, dont la fermeture, en juillet 2015, pour graves manquements aux règles élémentaires d’hygiène et dégradation manifeste des équipements s’y trouvant, avait défrayé alors la chronique. Et, partant, fait la Une de toute la presse nationale. Une réouverture qui s’est faite après d’importants travaux de réhabilitation qui ont concerné «le pavillon de gynécologie-obstétrique, le bloc opératoire, l’unité de grossesse à haut risque, les salles d’accouchement, le laboratoire, la pharmacie et les salles de consultation» ; le tout pour la rondelette somme de «400 millions de DA».
De vocation régionale, le service, réhabilité, de maternité du CHU Benbadis permettra ainsi une meilleure prise en charge des femmes enceintes de la wilaya de Constantine et même de celles des wilayas environnantes. Surtout qu’une autre enveloppe, de 200 millions de DA lui a été octroyée pour acquérir « de nouveaux équipements médicaux visant à l’amélioration des conditions de prise en charge des parturientes » qui y sont admises. Toujours à propos de la prise en charge des parturientes, mais cette fois-ci à l’échelle de la wilaya de Constantine, il est attendu qu’elle connaisse prochainement une amélioration plus sensible. Et ce, avec l’entrée en service annoncée pour bientôt du complexe mère-enfant de son chef-lieu qui sera doté d’une capacité de 120 lits et, après des travaux d’extension qui ont porté sa capacité à 75 lits, de la maternité de Sidi-Mabrouk. Avec ces deux nouvelles « acquisitions », la wilaya de Constantine disposera, pour répondre aux besoins de sa population en matière de gynécologie, d’une capacité totale, et appréciable, de 500 lits.
Mourad Bendris