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Situation politique et socioéconomique : la charge de Hanoune

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La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a dressé un tableau sombre de la situation socioéconomique et politique du pays. Pour elle, les clignotants sont au rouge. Hanoune voit les problèmes et des difficultés auxquels fait face le pays de partout.
La patronne du PT est revenue sur la lettre du président de la République adressée à la Nation, à l’occasion de la célébration du cinquante-quatrième anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie, le 5 juillet écoulé. Si la patronne du PT adhère au contenu du message du président de la République, il n’en demeure pas moins qu’elle regrette que la lettre d’Abdelaziz Bouteflika n’ait pas abordé la période post-élection présidentielle de 2014. Lors de la réunion du bureau politique de son parti, hier, au siège national du PT à Alger, Hanoune est revenue longuement sur le message du président Bouteflika adressé le 5 juillet écoulé à la Nation. Un message qu’elle dit avoir partagé entièrement le contenu et la teneur. Pour elle, personne ne peut nier les acquis sociopolitiques et les réalisations faites depuis le recouvrement de l’Indépendance du pays, le 5 juillet 1962. Hanoune a cité, entre autres, deux projets phares à Abdelaziz Bouteflika, le remboursement, par anticipation, de la dette extérieure de l’Algérie, ainsi que le projet de la Réconciliation nationale qui ont permis à l’Algérie de retrouver, à la fois, la paix et sa souveraineté. Toutefois, Hanoune a mis en garde contre les menaces qui pèsent sur ces acquis. Elle a regretté que le message du président de la République n’ait pas tranché la question du recours à l’endettement extérieur tel qu’annoncé par des responsables politiques algériens, et souhaité par les dirigeants de certaines entreprises publiques. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a émis le souhait de voir le président Bouteflika refuser, dans son message à la Nation, l’option de recourir, une nouvelle fois, à l’endettement extérieur. Une option qui risque de mettre en péril, selon elle, la souveraineté de l’Algérie. Sur ce point précis, Louisa Hanoune a rappelé les conséquences du plan d’ajustement structurel et les mesures imposées par le Fonds monétaire international (FMI) les années 90. Pour la patronne du PT, la récession économique a touché même les économies les plus performantes, y compris la Chine. Elle a critiqué les avis de certaines institutions financières internationales qui suggèrent à l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur lesquelles estiment qu’il est inéluctable de recourir à cette option pour soutenir la relance économique, comme si l’Algérie n’avait pas goûté à cette amère expérience, durant les années 90, a-t-elle rappelé. Elle s’est même réjouie de voir l’économie chinoise entrée en récession, afin que les responsables politiques algériens, a-t-elle dit, n’espèrent plus contracter des prêts auprès de ce pays à zéro intérêt. Après avoir critiqué l’option de recourir à l’endettement extérieur, Hanoune s’est positionnée sur le lancement de l’emprunt public de croissance économique. Pour elle, cette opération servira davantage les intérêts des oligarques, au détriment de ceux de l’État. En faisant l’analyse socioéconomique du pays, Hanoune a estimé que «la quantité des problèmes auxquels fait face l’Algérie s’est transformée en qualité», qualifiant cette situation de «tournant gravissime». Pour elle, le rapport élogieux du département d’État, concernant les opportunités qu’offre le marché algérien, n’augure pas de bonnes choses pour le pays. Dans sa critique de la démarche du Gouvernement, la SG du PT a mis en garde contre la remise en cause de la politique de subvention de certains produits et denrées alimentaires par l’État. Elle a également mis en garde contre la création d’une «carte de démuni», chose qu’elle a comparé au Code de l’indigénat, instauré par le système colonial français. Cette option engendrera la disparition de la classe moyenne qui garantit, selon elle, un certain équilibre social. Sur le plan politique, le tableau dressé par la SG du PT est sombre. Elle a regretté de voir que les dispositions contenues dans la nouvelle Constitution soient violées par ceux-là mêmes qui les ont votées. «Il est inconcevable que l’Assemblée populaire nationale (APN) vote cinq projets de lois, en une semaine, alors que le quorum requis n’est même pas atteint. Cela ne travaille guère la démocratie», a-t-elle regretté. Louisa Hanoune a qualifié, simplement, cette situation de «scandaleuse» qui ne reflète pas les termes de cette nouvelle Constitution qui accorde un rôle à l’opposition parlementaire. Abordant l’emprisonnement des deux responsables de la Chaîne de télévision du groupe El-Khabar (KBC), ainsi que de la directrice centrale au ministère de la Culture, Louisa Hanoune a regretté que, 54 ans après l’Indépendance, des journalistes et cadres de l’État passent la fête de l’Aïd el-Fitr en prison, loin des leurs, alors qu’ils n’ont ni trahi la Nation ni commis de crime qui méritent un tel châtiment. Avec de tels agissements, «le régime est en train de scier la branche sur laquelle il est assis», a-t-elle ajouté, avant de conclure avec cette interrogation : «Où en sommes-nous, aujourd’hui ?»
Hacène Nait Amara

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