Accueil ACTUALITÉ Cotation en Bourse de la cimenterie d’Aïn El-Kebira Echec de l’opération

Cotation en Bourse de la cimenterie d’Aïn El-Kebira Echec de l’opération

0

Lancée le 15 mai dernier, l’opération d’introduction en Bourse de la société publique des ciments d’Aïn El-Kebira (Scaek) a été vouée à l’échec. En effet, selon des informations concordantes, ladite opération a été déclarée infructueuse. Et pour cause, les conditions d’introduction à la cote des actions de la société des ciments d’Aïn El-Kebira ne sont pas remplies. Ainsi, la souscription, qui s’est achevée mercredi dernier, n’a collecté que 5% des sommes prévues; or, le taux de souscription minimal requis pour qu’une introduction en Bourse soit validée par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) est de 20%. Cet échec vient compliquer les choses pour la Bourse d’Alger qui peine, depuis plusieurs années, à sortir de sa léthargie. Hélas, la Bourse d’Alger replonge dans l’incertitude, et ce, en dépit des espoirs suscités par le succès de l’introduction en Bourse de Biopharm.
L’annulation de l’introduction de Scaek en Bourse d’Alger peut remettre en question l’intégralité du processus de modernisation engagé par la Place d’Alger, notamment pour les introductions de la société d’assurance Caar, la banque CPA, l’entreprise Cosider Carrières, de l’entreprise Hydro-aménagement, Mobilis, ect. Il convient de rappeler que la société des ciments d’Aïn El-Kebira avait annoncé l’ouverture de la souscription à l’augmentation de son capital de 35%, par l’émission de nouvelles actions à prix fixe de 1 600 DA par action, durant la période allant de dimanche 15 mai au lundi 13 juin 2016 inclu. Cette souscription devait se faire à travers l’émission de 11,846 millions d’actions nouvelles d’un montant global de 18 953 600 000 DA. L’émission de ces actions est répartie à hauteur de 37% pour les investisseurs institutionnels tels les banques et compagnies d’assurances (4 383 020 actions), 37% pour les personnes physiques (4 383 020 actions), 25% pour les personnes morales (2 961 500 actions) et 1% pour le personnel de l’entreprise (118 460 actions).
De l’avis des spécialistes, l’échec de l’opération de souscription des actions de la société des ciments d’Aïn El-Kebira (Scaek) à la Bourse d’Alger est dû essentiellement au timing. Le qualifiant de «mauvais timing», vu qu’il coïncide avec l’opération de l’emprunt obligataire pour la croissance économique, les spécialistes affirment les souscripteurs institutionnels, à l’instar des banques et assurances, ont boudé l’opération en raison qu’ils soient sollicités pour financier en premier lieu l’emprunt obligataire. En termes plus clairs, la cimenterie aurait été victime d’une conjoncture défavorable en raison du manque des ressources de financement. Alors que l’argent public disponible a été orienté vers des placements prioritaires définis par le Gouvernement, la cimenterie encaisse les coups pour la mauvaise gestion du dossier de la redynamisation de la Place d’Alger.
D’autre part, le manque de communication a aussi joué un rôle dans cet échec. En effet, la cimenterie d’Aïn El-Kebira est une société méconnue par le grand public, ce qui s’est répercuté négativement sur l’opération.
Dans un autre sillage, il est à rappeler que la souscription à l’introduction en Bourse de Biopharm avait, au début, mal démarré. Ce qui témoigne de l’érosion de la confiance des investisseurs envers la Bourse.
Mais pour d’autres, le problème est bien plus profond. Il est le résultat du manque de volonté politique de développer un marché financier transparent. Les mesures techniques, modification du système de négociation de titres, de nombre de séances de cotations, l’ouverture de points bourses au niveau du réseau bancaire, amélioreront, peut-être, un peu la situation, mais n’influeront aucunement sur la dynamique du marché financier.
Rappelons que, en 2013, le Conseil des participations de l’État (CPE) avait donné son aval à huit entreprises publiques pour l’ouverture ou l’augmentation de leur capital social à travers la Bourse. Outre la cimenterie de Aïn El-Kebira, du Crédit populaire d’Algérie (CPA), la compagnie d’assurance Caar, de Cosider Carrières (filiale du groupe Cosider), de l’entreprise Hydro-aménagement et de Mobilis ont reçu cet aval. Mais cet échec historique replonge ces sociétés et la Place d’Alger dans un climat d’incertitude. Rien n’est certain que ces opérations réaliseront les objectifs assignés, ce qui complique les choses pour l’économie algérienne en ces temps de crise et de chute des revenus de financement.
Lamia Boufassa

Article précédentColonisation marocaine du Sahara occidental L’ONU dénonce
Article suivantPour parer à toute éventualité de fraude aux examens du bac partiel : Benghebrit bloque l’accès aux réseaux sociaux