Alors que le premier jour s’était déroulé dans le calme et sans aucun problème, le deuxième jour de l’examen de baccalauréat a connu malgré le renforcement du dispositif de surveillance, quelques tentatives de fraude. Le sujet des mathématiques a fait le tour de la toile à quelques minutes du début de l’examen.
Malgré l’interdiction des téléphones portables, l’installation de détecteurs de smartphones et de brouilleurs de réseau internet 3G, certains candidats au BAC ont quand même réussi à tricher. En effet, le sujet de mathématiques a été partagé, hier, sur les réseaux sociaux par des examinés qui tentaient d’avoir des réponses aux questions. L’opération s’est faite à l’aide de smartphone et de réseau internet 3G qui devait, pourtant, être rompu à l’aide des brouilleurs.
C’est à se demander comment ces candidats ont pu arriver à leur fin malgré le renforcement du dispositif de surveillance et malgré les lourdes sanctions qu’ils risquent. L’examen de mathématique a été pourtant, selon la plupart des candidats que nous avons rencontré, abordable et à la portée de tous. Que ce soit du coté des candidats littéraires ou scientifiques, le constat était le même.
Devant le lycée Aicha à Hussein Dey, une candidate venant de sortir de sa classe exprime un ouf de soulagement. « L’examen de mathématique était celui que je redoutais le plus. Maintenant je suis très soulagée, tout s’est bien passé », nous a-t-elle confié. Idem pour son camarde Amine qui a souligné que même si le sujet était long mais cela n’a pas causé de problèmes. Chez les littéraires, c’est le même son de cloche. « Le sujet était à la portée de tout le monde », a affirmé une candidate de lettres et langues étrangères, soulignant que l’examen d’anglais programmé pour l’après-midi sera plus important puisque cela fait partie des matières essentielles de sa filière.
Par ailleurs, la ministre du secteur de l’éducation, Nouria Benghebrit, a indiqué hier à Alger que son département est en train de recenser le nombre des cas de fraude enregistrés depuis le début de l’examen, précisant à titre d’exemple que la direction de l’éducation d’Alger-ouest a enregistré un seul cas de fraude sur 23.000 candidats.
Ce qui dénote, a-t-elle dit, la baisse des cas de fraudes par rapport à l’année dernière.
La ministre a relevé, dans ce cadre, que les campagnes de sensibilisation au profit des élèves, des parents d’élèves et des encadreurs au cours de l’année scolaire ont permis de mettre un terme à certains comportements négatifs qui portent atteinte à la crédibilité de l’examen du baccalauréat et préserver ainsi le principe d’égalité des chances sur lequel est fondé le système éducatif. En donnant le coup d’envoi des épreuves du deuxième jour du BAC au centre d’examen du CEM Abderrahmane El Kaouakibi à Bir Mourad Rais, la ministre a indiqué, d’autre part, qu’un nombre réduit d’absents a été enregistré à l’examen du baccalauréat 2016 au niveau national dont la majorité sont des candidats libres.
Auparavant, Benghebrit a estimé, que la stabilité qu’a connue cette année le secteur laisse augurer d’un bon taux de réussite. « De larges espoirs existent quant à la réalisation cette année d’un bon taux de réussite, à la faveur de la stabilité qu’a connue le secteur tout au long de la saison scolaire et de la conjugaison des efforts de tous », avait-elle affirmé. Nouria Benghebrit avait rappelé également qu’entre fin avril dernier et mai courant, plus de 2 millions d’élèves ont subi les examens de fin d’année scolaire, dans les trois paliers de l’enseignement, en plus d’un million de candidats au concours de recrutement, et ce dans de bonnes conditions. Des appréhensions avaient précédé le déroulement des examens de fin de cycle primaire, liées notamment à l’accroissement du nombre de centres d’examen qui est passé de 3.000 à 13.000 structures, a-t-elle confié avant de rassurer que les examens se sont toutefois déroulés d’une bonne manière, grâce à la disponibilité de l’ensemble des institutions de l’Etat, y compris les corps constitués (Sureté nationale, Gendarmerie nationale et protection civile). Benghebrit a affirmé, par ailleurs, que des tentatives de fraude, via les réseaux sociaux en recourant à la technologie de la 3G, ont été décelées à l’examen du brevet d’enseignement moyen et les auteurs, identifiés par les services compétents, feront l’objet de poursuites judiciaires.
Pour la ministre, la conjugaison des efforts de tous est nécessaire, ainsi que l’intensification des opérations de sensibilisation, pour faire face au phénomène de tricherie, qui constitue un fléau social avant tout.
Ania Nait Chalal