Le ‘’ diabète et le Ramadhan’’, tel est le thème de la journée scientifique organisée dernièrement par l’association des diabétiques de Boumerdès, à laquelle ont assisté de nombreux malades diabétiques de tous les âges.
Dans son allocution d’ouverture le président de l’association M. Mokri a revendiqué une meilleure prise en charge des diabétiques dont le nombre ne cesse de prendre l’ampleur tant au niveau national que local. Il a été recensé plus de quatre millions de diabétiques au niveau national, alors qu’au niveau local le nombre de malades dépasse les 32.000 déclare le président de l’association. La vulgarisation de la maladie, le régime alimentaire, le comportement des diabétiques durant le jeûne ainsi que l’amélioration de la prise en charge des malades y ont été traités. Dans cette optique, plusieurs communications traitant de la maladie ont été développées et explicitées par des médecins et des professeurs spécialistes. Ainsi, les thèmes liés au syndrome métabolique et diabète, éducation thérapeutique, diabète et sport, les conseils diététiques ont été expliqués à l’assistance constituée en grande majorité de jeunes malades diabétiques. La diététique, l’hygiène de vie, l’activité physique, le dépistage précoce sont des sujets mis en exergue par les médecins et les spécialistes pour mieux gérer et maitriser le diabète. Devant les difficultés rencontrées en matière de prise en charge médicale, l’association réclame la priorité du scanner, des laboratoires ainsi que des examens spécialisés. Pour cela, il est plus qu’urgent d’équiper la maison des diabétiques de Boudouaou tant en matériel médical qu’en spécialistes et aussi d’ouvrir d’autres maisons des diabétiques à travers les daïras afin de répondre à la forte demande des nombreux malades a insisté le président de l’association. En plus de la vulgarisation des symptômes de la maladie, les spécialistes et les médecins ont porté aussi à la connaissance des malades les nouvelles technologies médicales en matière de traitement de cette maladie afin d’éviter le pire pouvant conduire à l’amputation de membres, les reins et la cécité. Concernant le jeûne, les praticiens ont conseillé les malades diabétiques de type 1 les hypertendus nécessitant plus d’une dose d’insuline de s’abstenir de jeûner et de suivre les consignes du médecin traitant afin d’éviter des complications graves, voire des conséquences mortelles. A cette liste s’ajoutent les femmes enceintes souffrant du diabète, les personnes malades hospitalisées et les cardiaques. Les risques d’hypoglycémie peuvent conduire au coma, préviennent les médecins qui conseillent les diabétiques jeûneurs de rompre immédiatement le jeune et prendre un verre de jus ou un morceau de sucre même à quelques minutes de la rupture du jeûne. Dans ce cas, les malades diabétiques qui font carême doivent prendre toutes les précautions adéquates pour éviter l’hypoglycémie la journée et l’hyperglycémie la nuit ont expliqué les médecins intervenants qui ont conseillé aux malades jeûneurs l’approbation au préalable du médecin traitant. Le cheikh Rabah Medahi, imam de la mosquée de Bordj Ménaiel qui a participé aux débats a approuvé les recommandations médicales développées par les médecins. Il conseillera d’ailleurs aux malades de tenir compte des conseils des médecins car l’inobservation de l’avis médical est illicite et illégale en Islam justifiera-t-il en précisant que Dieu n’est jamais contre le malade et que le rôle de la mosquée est de conseiller et d’orienter le croyant. Ainsi, la balle est dans le camp du malade diabétique qui doit se conformer à l’avis du médecin en cas de jeûne ou il est tenu de surveiller scrupuleusement son état de santé durant la journée et adopter un régime alimentaire adéquat après la rupture du jeûne afin d’éviter des complications .
B. Khider