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Lutte contre le chômage : l’entreprenariat comme alternative

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La lutte contre le chômage est une préoccupation majeure des pouvoirs publics. C’est à cet objectif que participe, à l’évidence, la politique de l’emploi qu’ils ont initiée depuis quelques années. Une politique en constante adaptation, à en croire les déclarations faites par le directeur-général de l’Anem (Agence nationale de l’emploi), hier, lors de son passage à l’émission «L’invité de la rédaction» de la chaîne 3 de la Radio nationale.
Mohamed Tahar Challal, c’est son nom, a, en effet, annoncé que le Salon de l’entreprenariat de cette année, prévu pour se tenir du 19 au 22 du mois en cours, qui aura la particularité d’être totalement décentralisé et ce, dans le sens où il se tiendra concomitamment dans les chefs-lieux des 48 wilayas, insistera sur le nouveau vecteur autour duquel les pouvoirs publics comptent articuler, à l’avenir, leur «combat» contre le chômage ; le développement de l’esprit d’entreprenariat parmi les jeunes demandeurs d’emploi, à savoir. Notamment parmi les primo-demandeurs d’entre eux. Cette «adaptation» s’explique, à l’évidence, par les résultats probants obtenus, depuis leur lancement, par les dispositifs Ansej et Cnac : «Plus de 400 000 microentreprises lancées et 1,5 million d’emplois créés», a-t-il déclaré. Dans cette optique, le DG de l’Anem a annoncé que l’organisme qu’il préside va, dorénavant, «emprunter le même chemin» que les deux autres dispositifs de création d’emploi précités. Et d’expliquer : «Tous les demandeurs d’emplois âgés de moins de 35 ans, dépourvus d’une quelconque qualification, qui solliciteront, à l’avenir, les services de l’ANEM, seront automatiquement orientés vers les structures de formation». Une décision qu’il a expliquée par le constat établi par différents organismes nationaux, dont l’ONS (Office national des statistiques), selon lequel «55% des demandeurs d’emplois officiellement recensés sont sans qualification ou n’ont aucune formation». Cette absence de formation ou de qualification serait, a-t-il laissé entendre, une des causes à l’origine de l’insatisfaction, dont a parlé dernièrementle le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, de quelque 1,3 million de postes d’emploi disponibles dont les secteurs de l’Agriculture (500 000 postes), du Bâtiment (500 000 postes) et les Travaux publics (300 000 postes) ; les autres causes étant, a ajouté Mohamed Tahar Challal, «la pénibilité et la faiblesse des rémunérations». Toujours à propos de la lutte contre le chômage, Il a fermement défendu l’approche économique choisie par les pouvoirs publics pour réduire ce fléau. Une approche qui constitue un des supports essentiels de leur politique de l’emploi. Tout en rappelant que celle-ci est «une composante fondamentale de l’effort de développement en cours», le DG de l’Anem n’a pas manqué d’en souligner «le caractère transversal». En clair, de mettre en exergue «son caractère trans-sectoriel» : «la politique de l’Emploi concerne tous les secteurs d’activité», a-t-il, en effet, déclaré. Non sans insister, au passage et fortement, sur « ses cohérence et efficacité». Deux éléments qui ont permis, at-il ajouté, «d’augmenter, durant les quatre premiers mois de 2016, de 24% la création d’emplois, et de 23%, les offres d’emplois». Plus précis, concernant ce dernier point, Mohamed Tahar Challal a annoncé que «180 000 offres d’emplois ont été proposées durant la période précitée, contre 145 000 durant la même période de l’année 2015». Dans, notamment, «les secteurs des services, de l’industrie et du bâtiment» et, à un degré moindre, «dans celui de l’agriculture». Et ce, concernant ce dernier secteur, «grâce aux mesures décidées conjointement par les ministères du Travail et de l’Agriculture, d’assurer une couverture sociale aux agriculteurs». Toujours à propos de la création d’emplois enregistrée, le DG de l’Anem n’a pas manqué de faire part de sa satisfaction du fait que celle-ci «a été enregistrée dans des secteurs dont les produits étaient, jusqu’à récemment, importés». Se voulant réaliste, il a tenu à ajouter que «le développement économique ne signifie aucunement une absence de chômage». Et, dans la foulée, a annoncé que «le nombre de demandeurs d’emplois recensés actuellement en Algérie, s’élève à 1 040 000 individus ; dont 77% de primo-demandeurs» ; les 23% restants se partageant entre « les demandeurs ayant déjà travaillé (20%) et ceux encore actifs (3%)». Une structure des demandeurs d’emplois qui confirme, on ne peut mieux, a-t-il déclaré, que dans notre pays «le chômage affecte essentiellement la frange juvénile de sa population». Et c’est dans l’objectif permanent de l’aider à sortir des rets de ce fléau qu’est le chômage que Mohamed Tahar Challal a inscrit le programme d’innovation en cours des structures de l’agence qu’il dirige. Après avoir rappelé «le programme d’inscription à distance et en temps, «Wassit», déjà opérationnel», il a annoncé le lancement, «d’ici fin 2016, de deux autres dispositifs allant dans le sens de la modernisation des structures de l’Anem». Le premier, comme le dispositif «Wassit», «d’intermédiation», permettra, a-t-il précisé, «aux employeurs d’envoyer, à partir de leur bureau, leurs offres d’emploi et de recevoir, instamment, la liste des demandeurs ; à charge pour eux d’y choisir les profils qui les intéressent et d’en aviser, tout aussi instamment, les services de l’Anem ». Et le second, «un système d’information décisionnel qui permettra la transmission, en temps réel, à la tutelle, de toute information concernant le secteur qu’elle demandera ». Sur un plan plus concret, les services de l’Anem ont réussi à placer 180 000 de-mandes d’emplois en 2015, parmi lesquels, a-t-il précisé, «140 000 à titre définitif ; 28 000, dans le cadre du DAIP (Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle) ; et 12 000, dans celui du CTA (Contrat de travail aidé)».
Mourad Bendris

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