Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se rend à Washington, où il représentera le président Abdelaziz Bouteflika au Sommet sur la sécurité nucléaire qui s’ouvre, aujourd’hui, à Washington. « Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a chargé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de le représenter au Sommet sur la sécurité nucléaire qui aura lieu à Washington, les 31 mars et 1er avril 2016 », a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Le Premier ministre sera accompagné du ministre de l’Énergie, Salah Khebri. Sellal devrait exposer lors de ce Sommet la position de l’Algérie sur les dangers de la prolifération nucléaire, et rappeler la doctrine de notre Pays, en matière d’utilisation du nucléaire à des fins pacifiques. Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement participeront a ce Sommet centré sur la sécurité nucléaire, et visant à empêcher les groupes terroristes de s’emparer d’ armes de destruction massive. Le Sommet qui est une initiative du président américain, Barack Obama, est le quatrième du genre après ceux tenus à Washington en 2010, à Séoul en 2012 et à La Haye en 2014. Obama, qui s’approche de la fin de son deuxième mandat, souhaite inscrire cette initiative au cœur de son bilan politique dans la ligne de la fin de la Guerre froide, annoncé par Obama en 2009, dans son discours à Berlin. Mais force est de constater qu’il n’y a pas eu de mesures pour lutter efficacement contre le désarmement nucléaire, et surtout les risques de dispersion de matières fissiles, et le danger de les voir tomber entre les mains de terroristes. Le Sommet, qui va axer ses travaux sur les moyens de sécuriser efficacement les matières et les installations nucléaires, constituera aussi l’occasion pour les pays participant d’évaluer les progrès réalisés dans ce domaine, depuis la rencontre de La Haye en 2014. Selon le dernier rapport de l’organisation américaine Nuclear Threat Initiative (NTI), publié à Washington, les progrès pour sécuriser, réduire et éliminer les matières nucléaires à des fin militaires, comme l’uranium hautement enrichi et le plutonium, ont été considérablement ralentis ces deux dernières années. Le rapport apporte des éléments nouveaux sur la réalité des dangers, en précisant que 24 pays disposent d’un kilogramme, ou plus, de matières nucléaires utilisables dans la fabrication des armes de destruction massive, alors que 152 autres possèdent un kilo. En outre, à l’exception de l’Accord nucléaire scellé avec l’Iran, les cinq États nucléaires, en l’occurrence la Chine, les États-Unis, la Grande Bretagne, la France et la Russie, ont poursuivi leurs programmes de réarmement massif, imité par la Corée du Nord, l’Inde, le Pakistan et Israël. Malgré leur adhésion au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ces puissances nucléaires ne sont pas prêtes à engager des actions d’interdiction ou de limitation des armements nucléaires, mettant en péril le consensus qui s’est instauré autour du TNP. Sur le terrain, Obama n’a mis fin à aucun programme nucléaire, hérité de l’Administration Bush, mais a plutôt renforcé l’arsenal américain, en missiles balistiques dernière génération, critique Sam Nunn, un ancien sénateur américain, cité par “Le Washington Post”. Le Sommet de Washington sera sanctionné par un plan d’action pour soutenir les efforts consentis dans ce domaine par les Nations unies, l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Interpol, et l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme. Côté participation, la Russie, partie prenante dans les négociations pour le désarmement, sera le grand absent de la Rencontre, Moscou ayant décliné l’invitation des États-Unis en 2014, bien avant le Sommet de Washington.
M. B.