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Prétendument au cœur d’un grand scandale : qui veut salir la BADR à Mostaganem ?

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Depuis quelques jours, la Banque de l’Agriculture et du Développement rural (BADR-Bank) défraie la chronique locale, alimentée par une vague ‘’d’on-dit’’ colportée à travers toute la région. Une véritable campagne de ‘’publicité’’ gratuite, attisée par le mutisme catégorique de la succursale locale de cet organisme financier, dont certains quotidiens de la presse régionale, en quête de sensationnel, en font ces jours-ci leurs choux gras. Suite de la page 7

À longueur d’articles de presse se dispensant de citer la moindre source, usant d’une forte teneur en conditionnel, prédisant un retour avec plus de détails sur l’affaire, il est fait état de ‘’détournements opérés par des fellahs et des fournisseurs de matériels agricoles, d’un grand scandale qui pourrait éclater dans les jours à venir à Mostaganem, de plusieurs milliards de centimes détournés, de projets d’investissement fictifs, de fellahs véreux et de vendeurs de matériels agricoles malhonnêtes, engagés dans un partenariat ‘’gagnant-gagnant’’ qui se remplissent les poches sur le dos de l’Etat, de courtiers qui useraient de connaissances exerçant au sein des banques, d’aides de l’Etat accordées à de faux promoteurs au détriment des vrais fellahs, et tittu quanti…’’ Selon une source bancaire qui requiert l’anonymat, dès lors qu’elle n’est pas habilitée à s’exprimer sans l’aval des hautes instances de son organisme, et qui tient à évacuer l’amalgame entre le bon grain et l’ivraie, la situation ne suscite pas un tel alarmisme et ne constitue aucunement un scandale. ‘’Sur un peu plus de la centaine de fellahs bénéficiaires de crédits ‘’Ettahadi’’, près de la moitié a été touchée à ce jour par le contrôle : plus des deux tiers de cet effectif ont été trouvés en possession des abri-serres et des équipements acquis. Certains, également en possession de ce matériel de production, ont confirmé son exploitation, parfois en association, sur d’autres terres, proches ou en dehors de la wilaya, alors que les bénéficiaires réellement ‘’défaillants’’ se comptent sur les doigts d’une seule main’’. A l’origine de la pure supputation, colportée de café en café et de souk en souk, qui ‘’mouille’’ agriculteurs, fournisseurs d’intrants agricoles et banquiers sans distinction, nous n’y avons découvert qu’une ‘’banale’’ opération de routine, de suivi sur le terrain, de la traçabilité des investissements financé par la BADR au profit des agriculteurs. Une opération menée habituellement en toute discrétion, mais qui, cette fois-ci, a été entreprise dans le sillage d’une autre enquête, déclenchée par les services agricoles, qui a, quant à elle, révélé un grand trafic portant sur les engrais. Une enquête qui ne concerne pas la banque, à l’issue de laquelle, de nombreux fournisseurs de fertilisants ont été sanctionnés par le retrait de leur agrément de revendeurs d’engrais. Profitant de la subvention accordée par les pouvoirs publics pour soutenir les cours des engrais, les fournisseurs indélicats se procuraient les bons d’achat délivrés par les subdivisions des services agricoles, à raison de 400 à 500 D.A/quintal, puis, sans livrer le moindre sac, vont réclamer à la DSA le soutien de l’Etat, allant de 800 à 1200 D.A/quintal, selon la formulation de l’engrais. Le trafic devenu monnaie courante, était particulièrement prisé et par les fournisseurs fraudeurs qui ‘’vendaient’’ des quantités d’engrais énormément plus importantes qu’ils n’en achetaient, et par une flopée de concessionnaires de terres agricoles absentéistes, qui, après avoir loué ou cédé leur terre, demeurent toujours en possession de la carte d’agriculteur, leur ouvrant droit aux fameux bons d’achat d’engrais, délivrés deux fois par an, par les subdivisions des services agricoles.
M. Ould Tata

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