Alan Horn, PDG de Disney, a annoncé, hier, à The Hollywood Reporter la date de sortie du cinquième film Indiana Jones : ce sera le 19 juillet 2019 aux états-Unis. Pour l’instant, on sait juste que le film sera réalisé par Steven Spielberg, produit par Frank Marshall et Kathleen Kennedy via Lucasfilm, et avec Harrison Ford dans le rôle-titre.
Voilà. Maintenant, la question qu’on se pose, évidemment : est-ce que ça va être un bon film ? On va reformuler. Est-ce qu’on a envie de voir Indiana Jones 5 ? La réponse est oui. Clairement, oui. Déjà parce qu’on aime follement la trilogie Indiana Jones, et qu’on arrive même à trouver des beautés dans Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, malgré son final en plastoc. L’idée de revoir encore notre aventurier de l’archéologie botteur de culs de nazis reste toujours surexcitante. On peut fantasmer à l’infini -sans aucune certitude- sur le pitch d’Indy 5, pour l’instant inconnu, mais qui pourrait se dérouler dans les sixties puisque indy 4 se déroulait en 1957.
En 2008, après la sortie du très rentable Royaume du crâne de cristal (786,6 millions de dollars de recettes dans le monde pour 200 millions de budget) George Lucas voulait faire un cinquième Indiana Jones, mais avec le blouson noir Mutt (Shia LaBeouf), fils d’Indy, en héros. Le projet reste coincé dans le development hell. Et George ne sera pas impliqué dans Indiana Jones 5. Spielberg l’a répété à tort et à travers : le Crâne de cristal, c’était pour faire plaisir à George Lucas, le scénario c’est George, c’est pas de ma faute, je voulais pas le faire, pour toutes réclamations adressez-vous à George, en vous remerciant, bien à vous. En décembre 2013, lorsque Disney récupère enfin de la Paramount les droits d’Indy, aucune mention de Lucas n’est faite. L’histoire se répète. Pour l’Episode 7 de Star Wars, Disney a tout fait pour éloigner le Créateur de sa Création après lui avoir racheté Lucasfilm en 2012.
Le nom de Lucas, voué aux gémonies à cause de la prélogie, n’apparaissait pas sur l’affiche du Réveil de la Force et George se contentait de commentaires glaciaux sur l’Episode 7, résumant son opinion à « je crois que c’est le film que les fans attendaient ». Alan Horn n’a pas non plus lâché un mot le concernant en annonçant la date de sortie. Alors que Lucas est celui qui a initié les Indiana Jones et créé le personnage et son univers d’aventures pulp surexcitantes au cours d’intenses séances de brainstorming, le Créateur est rayé de l’équation dès l’origine. Indy 5 sera un Spielberg/Ford/Marshall/Kennedy, et puis c’est tout. Il sera un Indiana Jones Awakens, qui tentera de faire oublier le Crâne de cristal, onze ans après sa sortie.
Au vu de ses derniers films (Cheval de guerre, Tintin, Lincoln, Le Pont des espions, la vache) Spielberg a prouvé qu’il est toujours en pleine forme et sortira deux films avant Indy 5 : cet été, Le Bon gros géant d’après Roald Dahl avec Mark Rylance (le premier teaser est superbe) puis il enchaîne avec l’aventure de science-fiction épique Ready Player One avec Tye Sheridan pour mars 2018. Comme on a toujours envie de voir un nouveau film de Spielberg, c’est plié. C’est plutôt du côté d’Harrison Ford qu’on s’inquiète : il aura 77 ans à la sortie d’Indy 5, et si Le Réveil de la Force a l’air de l’avoir requinqué (il a réussi à surmonter une fracture sur le tournage), il aura déjà été à l’affiche de Blade Runner 2 (sortie en janvier 2018) pour Denis Villeneuve comme s’il était condamné à répéter ses rôles cultes. Han Solo dans l’Episode 7 fonctionnait à la fois comme l’épilogue du story arc du personnage et comme passage à une nouvelle génération de héros -rappelons qu’on parle de Daisy Ridley pour jouer Lara Croft (Indiana Jones au féminin) dans un film Tomb Raider. Le Crâne de cristal avait loupé le passage de flambeau : l’enjeu d’Indy 5 sera de savoir si oui ou non Spielby et Ford vont se décider à profiter du film pour enterrer Henry Jones Junior. Avant l’inévitable reboot par Disney avec un autre réalisateur et un acteur jeune -voyons, ils sont bien en train de préparer un spin-off de Star Wars sur la jeunesse d’Han Solo. L’histoire se répète. Oups, on l’a déjà dit.