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Salon de l’automobile : la crise hante la 19e édition

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C’est sans doute le rendez-vous le plus important du printemps. La 19e édition du Salon international de l’automobile d’Alger (SIAA-2016) a ouvert ses portes avant-hier aux Palais des expositions des Pins maritimes, et se poursuivra jusqu’au 28 mars prochain. En ces dix jours, 34 exposants, dont quinze (15) concessionnaires, tentent, tant bien que mal, de faire face au retard accusé dans la délivrance des licences d’importation, qui a grandement pénalisé les ventes. Lors d’une virée effectuée, hier, dans les différents stands du Salon, la déception est la même. Les clients qui s’attendaient à des promotions, sont finalement restés sur leur faim. Finis les temps où les gens se bousculaient au portail de la Safex, qui abrite chaque année cette manifestation de l’automobile, dans le but de passer la commande chez un concessionnaire, et avoir son véhicule dans des délais raisonnables. C’est un Salon de l’automobile, certes, mais sans automobiles… ! Le Salon intervient cette année dans un contexte de crise et de décroissance du marché national de l’automobile, sans oublier que la question des quotas n’est toujours pas réglée par le chef de l’Exécutif, Abdelmalek Sellal. En dépit du manque de disponibilité de véhicules, en raison des importations toujours bloquées, la crise qui touche le secteur de l’automobile depuis plus d’une année assombrit ce qui est d’habitude un rendez-vous attendu de tous : les passionnés de belles caisses, les consommateurs et les professionnels. Les visiteurs rapprochés, hier, nous ont exprimé leur désarroi. «Je m’attendais au moins à trouver des voitures à des tarifs réduits. Mais, finalement, je ne peux même pas faire de commande. Je ne vois pas l’intérêt de faire un Salon alors que les voitures ne sont pas disponibles», signale Mohamed, tout en nous affirmant qu’il regrette d’être en passage au Salon. «J’ai gâché ma journée de repos pour rien», nous dira-t-il. Ismahane, quant à elle, ne mâchera guère ses mots : «C’est quoi ce carnaval ? Des voitures exposées, mais non disponibles pour la majorité, et les prix j’en parle pas. Juste exorbitants… !» Pour elle, «c’est de la perte d’argent. Je regrette d’être venue. Valait mieux allé se promener ailleurs que de perdre son temps ici». Hamza s’est, quant à lui, étonné comment certains concessionnaires vendent des voitures importées en 2014 immatriculées 2016. «Je veux acheter une voiture, mais pas qu’on m’arnaque», affirmera-t-il, tout en assurant «je suis venu par curiosité, et franchement les tarifs proposés ne sont guère intéressants. L’arnaque n’est jamais à écarter, même s’il s’agit d’un véhicule neuf». Côté concessionnaires, le scénario n’est pas meilleur. Étant au pied du mur, ils ne savent plus vers quel saint se vouer pour pouvoir sortir de cette situation critique. Rapprochés par nos soins, Sofiane Bouayad, chargé relations presse et relations extérieurs chez Peugeot, s’étalera sur les nouveautés de la marque dans cette 19e édition, sans pour autant aborder les questions qui fâchent, à savoir les licences d’importations et les quotas. Dans ce sillage, il nous a fait savoir que Peugeot Algérie lance une nouvelle série limitée «208 Eclipse» au Salon d’Alger. En effet, Peugeot Algérie a annoncé le lancement d’une nouvelle série limitée sur sa 208, baptisée «Eclipse», cette nouvelle venue reprend les mêmes équipements d’une 208 Active, avec en plus un toit panoramique Cielo, une teinte texturée Ice Silver, et de nouvelles jantes en alliage diamantées 16», côté motorisation; cette Peugeot 208 Eclipse s’anime d’un bloc diesel1. 6 HDi 92 ch.

De surcroît, Peugeot Algérie présente à l’occasion de cette édition 2016 du Salon d’Alger un tout nouveau concept d’un centre d’essai itinérant appelé Nomade. Néanmoins, dès que nous abordons la question des licences, le chargé des relations presse refusera de nous répondre. Décidément, c’est une question qui fâche chez Peugeot Algérie! Quant à elle, Amelia Ladjouze, chargée des relations publiques chez Hyundai Motor Algérie (HMA) nous a affirmé que la participation de HMA au Salon est purement publicitaire pour «préserver l’image de la marque». «Hyundai a de la chance parce que nous avons un peu de stock. On peut prendre des commandes», rassure-t-elle, tout en regrettant ne pas pouvoir «satisfaire» les demandes des clients. «Les clients sont déçus.
Ils s’attendaient à des remises, mais, hélas, avec la dévaluation du dinar, il est quasiment impossible de voir ses prix baisser», déplore-t-elle. «Dès que les quotas seront fixés, et les licences signées, il n’y aura plus de problème de disponibilité», a tenu à rassurer Mlle Ladjouze, qui affirme, cependant, que le Salon constitue un espace de communication avec les clients.
Par ailleurs, l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE) considère, elle, que la hausse des devises n’est pas proportionnelle à l’augmentation enregistrée des prix. Bon nombre de citoyens se sont rapprochés du stand de cette association pour se plaindre de la flambée des prix, et de l’indisponibilité des voitures, affichant leur «déception» quant à l’éloignement de leur pouvoir d’achat d’un véhicule neuf, par rapport aux prix proposés.
À cet égard, l’APOCE appelle les clients à faire preuve de vigilance, et lire leurs bons de commande, quant aux délais de livraison prescrits.
Lamia Boufassa

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