La crise qui a frappé de plein fouet le marché de l’automobile neuf n’a pas été sans impacter le 19ème Salon international de l’automobile d’Alger qui s’est ouvert jeudi dernier. Quelques mois avant la tenue de cette manifestation dédiée au marché de l’automobile neuf, plusieurs concessionnaires automobiles ont exprimé leur souhait de la reporter à une date ultérieure.
La raison évoquée par les concessionnaires automobiles est l’indisponibilité du produit dû au blocage par le gouvernement des importations de véhicules neufs et l’instauration des licences d’importation. Le retour à «la normale» dans le marché automobile n’est pas pour demain. L’ouverture de la 19ème édition du Salon automobile d’Algérie jeudi n’était pas au rendez-vous. La plupart des journaux ayant consacré des articles à cette manifestation se sont interrogé sur l’utilité de son maintien, et ce, en dépit des demandes incessantes des professionnels de l’automobile de son report. Les visiteurs de la 19ème édition de ce salon dédié à l’automobile neuf n’ont pas grandes choses à découvrir. La plupart des concessionnaires automobiles parlent d’une présence symbolique alors que d’autres ont préféré bouder carrément la manifestation. Frappés par la crise, les concessionnaires automobiles ont réduit d’une manière drastique leurs dépenses. Même l’animation n’était pas au rendez-vous dans leurs stands.
La particularité de cette édition est qu’elle coïncide avec l’instauration des licences d’importation des véhicules dans le but de mettre fin à l’emballement des importations et assainir le marché de l’automobile qui s’était caractérisé par de profonds dysfonctionnements et des pratiques illégales durant les années précédentes. Le contingent global des importations des véhicules a été fixé à 152.000 unités en 2016, rappelle-t-on. Plusieurs concessionnaires automobiles parlent de flou et de l’absence de visibilité.
Ils sont impatients de connaître les quotas attribués à chacun d’eux. Face à la baisse des leurs ventes, les concessionnaires automobiles se sont rabattus sur les activités industrielles. Chacun parle d’un projet de montage de véhicule en partenariat avec la maison-mère. à rappeler qu’un cahier des charges régissant les activités liées à l’industrie automobile est en cours de finalisation par le ministère de l’Industrie et des Mines.
Les principales conditions à remplir par les constructeurs portent, entre autres, sur l’obligation de procéder au montage en Algérie et de fabriquer localement un taux de pièces de rechange qui devrait, à terme, atteindre 40% d’intégration des véhicules ainsi assemblés localement, a indiqué récemment ce ministère. Le constructeur étranger devrait aussi s’engager à prendre des participations dans la société mixte à constituer à hauteur de 49% au maximum, contre une part majoritaire de 51% de ses partenaires algériens qui serait détenue par les associés publics et/ou privés algériens. L’organisation et la réglementation de l’activité de l’industrie automobile serviront non seulement les intérêts des entreprises étrangères partenaires mais aussi l’intérêt de l’Algérie qui ambitionne de relancer l’industrie mécanique, avait tenu à préciser le ministère de l’Industrie. En 2015, la facture des importations algériennes de véhicules s’est chiffrée à 3,14 milliards de dollars en 2015, contre 5,7 milliards de dollars en 2014, soit une baisse de près de 45%.
Le nombre des véhicules importés a également connu une importante baisse en s’établissant à 265.523 unités en 2015 contre 417.913 unités en 2014 (-36,5%).
Hacène Nait Amara