Cinq centres anti-cancer viendront renforcer le secteur de la Santé, a annoncé, dimanche, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, lors de l’ouverture de la réunion de la commission nationale d’évaluation et de suivi du plan national de lutte contre le cancer 2015-2019. Leurs villes hôtes sont Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, pour le premier semestre 2016, et Laghouat, Tizi-Ouzou et Adrar, pour la fin de la même année. Ces structures ne seront que bien accueillies par la population-cible. L’objectif est d’épargner à celle-ci des éprouvants déplacements vers des centres souvent loin de leurs demeures respectives, généralement situées dans les grandes métropoles, qui, elles, demeurent plus ou moins nanties en la matière, contrairement aux villes du Grand Sud et des régions déshéritées. Cela ne fera, aussi, qu’alléger la forte pression sur les hôpitaux concernés, et partant, améliorer le rendement du personnel médical et paramédical en place, chargés de gérer l’afflux des malades et de leurs familles respectives, avec tout ce que cela provoque en altercations verbales et manuelles, et, par voie de conséquence, de démoralisation professionnelle du personnel en question. Comme elles permettront (les structures, NDLR), selon l’annonce du ministre, de généraliser la radiothérapie, “technique” et au demeurant un lourd fardeau pour les patients, surtout pour les raisons évoquées ci-dessus. Contrairement à cette dernière, la chimiothérapie se porte, de l’avis d’Abdelmalek Boudiaf, plutôt bien. La formation du corps médical et paramédical et l’ouverture de plusieurs services au niveau des hôpitaux, en sont les principales raisons de l’amélioration de la prise en charge des malades, dans le cadre de cette technique bien sûr. Il y a aussi, selon Boudiaf, la mise en œuvre du plan national de lutte contre le tabagisme, la généralisation de l’élaboration du registre du cancer dans les différents centres nationaux et l’amélioration des soins à domicile, tous ces facteurs intervenant dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de lutte contre le cancer, qui ont pu contribuer, avant les délais fixés, apporter de sensibles avancées en matière de prise en charge des indicateurs de cette pathologie. Au cours de cette manifestation scientifique, le professeur Messaoud Zitouni, chargé de l’évaluation et du suivi du plan national anti-cancer, a insisté sur l’impératif de pluridisciplinarité en vue de réussir les objectifs contenus dans le plan en question. L’urgence doit être de mise, car, durant ces dernières années, les cas de cancer ont augmenté de manière considérable passant de 80 cas pour 100 000 habitants en 1993 à 120 cas durant les années 2000. Ce nombre est appelé à croître pour égaler celui enregistré dans les pays avancés durant les cinq prochaines années. Le risque que le nombre des cancéreux doublerait à l’horizon 2030 demeure posé, surtout en ce qui concerne la population âgée de plus de 65 ans, selon le cri d’alerte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La moyenne d’âge des personnes atteintes en Algérie, selon les chiffres de l’Institut national de la santé publique (INSP), est de 52 ans ce qui démontre une prolifération de la maladie parmi les personnes âgées (7% du total de la population). C’est pour cette raison, également, que l’alerte a été donnée en ce qui concerne la prise en charge des maladies relatives en général à la gériatrie. En clôture de séance, le ministre de la Santé a honoré les professeurs Messaoud Zitouni et Fethi Merad Boudia, après leur nomination en tant que nouveaux membres de l’Académie française de chirurgie en 2016.
Zaid Zoheir