Accueil ACTUALITÉ Audition de témoins dans l’affaire Sonatrach 1 : pas de grands déballages

Audition de témoins dans l’affaire Sonatrach 1 : pas de grands déballages

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Le procès Sonatrach 1 s’est poursuivi hier avec l’audition d’une quinzaine de témoins. Ce groupe de témoins est quasiment le plus important, vu qu’il regroupe les membres du comité exécutif au sein de Sonatrach. L’affaire qui est scindée en trois : le marché de la télésurveillance, celui de la réalisation du gazoduc GK3 et le marché de réfection de l’ancien siège du ministère de l’Énergie et de Sonatrach, sis à Ghermoul, a connu, hier, la dernière ligne droite des auditions des témoins.

La première à être entendue par le juge était Ghenim Malika, directrice des ressources humaines et membre du comité exécutif. Celle-ci n’a pas tardé à être inondée de questions. Cependant, comme ça devient une tradition dans cette affaire, le témoin a assuré qu’en aucun cas elle aurait était amenée à traiter les projets cités dans l’affaire, et ce, vu qu’ils étaient d’ordre technique.
Ainsi, le témoin a insisté en disant que tout ce dont elle était au courant est le fait que des projets de grande envergure venaient d’être lancés par Sonatrach. Entre autres, selon Ghenim Malika le groupe aurait accordé une grande importance à la sécurisation des sites et à l’entretien. En dépit qu’elle soit membre du comité exécutif, le témoin n’a pas donné des détails précis quant à la consultation restreinte, à laquelle a recouru Sonatrach dans l’octroi des marchés. Elle dira, par contre, que la consultation restreinte, à laquelle a recouru Sonatrach dans l’octroi des 123 sites de télésurveillance, est une situation pour le moins étrange». Elle n’existe, précise-t-elle, «pas dans la directive A-408R15 ». Au sujet du fils du P-DG, Fawzi Meziane, qui a été promi au poste de cadre supérieur, le témoin dira que le P-DG Mohamed Meziane n’est jamais intervenu dans la procédure de graduation puis dé-graduation de son fils. Elle dira aussi, quant aux raisons de la dé-graduation du fils du P-DG, que la décision a été prise suite à des articles parus dans la presse nationale, et que la graduation de celui-ci était jugée «rapide». S’agissant de la mise en disponibilité dudit accusé, elle a indiqué que durant cette période Fawzi Meziane n’avait pas le droit d’exercer au sein de Contel.
S’agissant des prix élevés des projets liés aux marchés de la télésurveillance, et la réalisation du gazoduc GK3, Ghenim Malika a indiqué que le «comité exécutif avait toutes les prérogatives de négocier la directive A408R15 et de donner par la suite des décisions qu’on pouvait appliquer sur le terrain». En termes plus clairs, elle dira que Mohamed Meziane n’a en aucun cas imposé sa vision des choses lors des réunions du comité exécutif. Questionnée par le président du tribunal criminel sur les raisons de la non-publication dans le Bulletin des appels d’offres du secteur de l’énergie et des mines (Baosem), le témoin dira qu’il est évident que la procedure ne respecte pas la directive R15. Néanmoins, elle a précisé que ceci est une faute «de gestion» et non d’ordre «criminel».

Meziane n’imposait pas ses visions
Pour sa part, le directeur exécutif finance, Ali Rezaiguia, ne savait pas vers quel Saint se vouer. Déstabilisé, le témoin avait du mal à répondre aux questions du tribunal criminel, quant au budget de Sonatrach.
Tantôt Sonatrach est une société étatique, le témoin, visiblement pas sûr de lui, dira par la suite que Sonatrach est une société privée ! Pour se rétracter enfin, et dire que c’est une société étatique de droits privés. Cependant, reprenant le taureau par les cornes, Ali Rezaiguia a indiqué que «le groupe Sonatrach est financé par ses propres fonds, il est autonome». Il affirme que les projets sont financés par les fonds générés par les activités de Sonatrach. D’autre part, le témoin a indiqué que Mohamed Meziane ne partageait pas les bénéfices, mais c’était le rôle de l’assemblée générale. Aussi, Ali Rezaiguia a signalé que Sonatrach n’est pas soumise au contrôle de la Cour des comptes. Il a, entre autres, indiqué que l’ex-P-DG de Sonatrach n’a jamais imposé ses idées. «J’ai travaillé avec Mohamed Meziane plus de six ans. On a toujours eu des débats libres au niveau du comité exécutif», a-t-il affirmé.

Télésurveillance, GK3, Ghermoul : aucun n’est passé à l’audit
De son côté, Nour El-Houda Nabila Boughalem, directrice exécutive chargée de l’audit, n’était pas dans ses meilleurs états. À l’instar de Ali Rezaiguia, la directrice de l’audit avait du mal à répondre aux questions. Malgré cela, le témoin a fait savoir que les trois projets, qui regroupent l’affaire Sonatrach 1, n’ont jamais fait l’objet de contrôle d’audit.
Pour quelle raison ? Le témoin a expliqué que sa direction ne pouvait pas contrôler tous les projets. Aussi, elle dira que l’ex-P-DG ne s’est en aucun cas mêlé des projets qui passent à la loupe de l’audit ou pas. « Nous prenons des échantillons, selon plusieurs critères, et nous procédons à l’opération de contrôle», a-t-elle dit.
Par la suite, les réponses de Nour El-Houda Nabila Boughalem se résumait à des «je ne sais pas», «je n’ai pas vu»…. À l’heure où nous mettons cet article sous presse, le tribunal criminel a continué l’audition des témoins jusqu’à une heure tardive de la journée. Il n’en demeure pas moins que le passage des différents témoins à la barre n’a pas permis de faire toute la lumière sur cette affaire.
Lamia Boufassa

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