Madame Fatoum Lakhdari, directrice du centre scientifique et technique sur les régions arides (Biskra), a été hier, l’invitée de la chaîne 3. Au cours de cette émission, il a été évoqué la conférence internationale ouverte hier à Paris pour débattre de la lutte contre le réchauffement climatique. Madame Lakhdari a expliqué que le réchauffement climatique préoccupe l’Algérie comme c’est le cas pour toute la communauté internationale. D’autre part, il est à noter que l’Algérie doit préserver ses terres contre ce phénomène qui est devenu un grand sujet d’actualité. Elle a affirmé que de par sa position géographique, l’Algérie est parmi les régions les plus vulnérables face aux phénomènes extrêmes tels que les inondations, les canicules qui frappent le pays de plein fouet. Selon l’intervenante, l’alerte sur le réchauffement climatique a été donnée depuis les années 70 quant au risque environnemental. D’autre par elle a affirmé que ce phénomène est tellement important qu’il fait agir plusieurs domaines, principalement celui de l‘environnement socio-économique.
Par ailleurs, elle a ajouté que des débats chauds ont été organisés entre les scientifiques durant les premières décennies où il a été relevé des contradictions. Toutefois, les contributions des pays, qui représentent près de 95% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ne semblent pas suffire pour atteindre l’objectif global de l’accord attendu. Selon l’intervenante, cette conférence s’est tenue dans le cadre d’un accord euro-méditerranéen dont l’Algérie prend part en présentant un programme qui met en difficulté à la fois le citoyen mais aussi les gestionnaires de l’eau, de l’énergie, de l’habitat et de l’agriculture. Elle a signalé que depuis 2011, il a été mis en place pour les régions sahariennes, un réseau de veille par les agriculteurs pour connaître justement l’impact de ces canicules et du réchauffement en général sur le pilier ou le pivot central des oasis concernant particulièrement le palmier aréquier qui constitue un repère pour évaluer la température. Face à ce phénomène, il a été évoqué une hausse de température de 2 degrés dans la conjoncture actuelle à laquelle les scientifiques sont unanimes en affirmant qu’il ne faut pas aller au-delà.
De même, il est à noter que même une petite augmentation de la température conduirait à divers problèmes socio-économiques qui entravent le développement du pays. Aussi, il a été question du Sahara qui est un milieu vivant sur toutes ses facettes quand même la population arrivait à supporter la température. À cette époque, il n’y avait pas de climatiseurs aussi bien au Sud qu’au Nord, de même que dans d’autres pays de la Méditerranée. L’intervenante a appelé route la communauté scientifique algérienne à coopérer la main dans la main pour réagir à bon escient afin de sauver le système de développement du pays. D’autre part, elle a affirmé qu’il ne faut pas oublier que l’Algérie est un pays dont le climat dominant est chaud et sec. De ce fait, l’intervenante a souligné qu’Il faut développer une stratégie d’adaptation à cette nouvelle donne climatique. Selon elle, le réchauffement est directement lié à la pollution, à la consommation d’énergie fossile et à l’émission du CO2 qui a un impact important sur le phénomène en question.
Selon elle, l’Algérie a développé une stratégie initiale contre le changement climatique.
La stratégie nationale est basée principalement sur quatre domaines : le renforcement institutionnel, l’adaptation au changement climatique, l’atténuation des émissions de GES et de renforcement des capacités humaines. Sa mise en œuvre concerne principalement les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des transports, des déchets. Pour remédier à cela, il faut arrêter l’expérimentation des énergies fossiles car cela risque d’émettre des gaz à effet de serre. Certains pays continuent toujours d’utiliser des produits hautement polluants comme le charbon pour ne pas porter atteinte à leur économie. Par conséquent, il est à rappeler que onze pays donateurs ont promis près de 250 millions de dollars aux pays les plus vulnérables de la planète, en guise de soutien à ces pays, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui a été annoncé lundi auprès du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Il est à noter que la demande pour le financement de pays en développement reste forte, d’autant plus que les sécheresses, les tempêtes violentes, l’élévation du niveau de la mer et d’autres changements climatiques les affectent déjà. Ce nouveau financement permettra au FEM de répondre aux demandes de soutien à des investissements dans des projets, notamment dans le domaine de l’agriculture.
Le FEM a rappelé que depuis 2001, dans le cadre de la lutte contre les répercussions du changement climatique, une enveloppe de 1,3 milliard de dollars a été attribuée sous forme de dons et 7 milliards de dollars ont été mobilisés provenant d’autres sources de financement pour 320 projets d’adaptation dans 129 pays, y compris les pays les moins développés.
Lazreg Aounallah