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U23 Algériens et CAN 2015 : «espoirs» légitimes ?

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Après le Mondial 2014, les J.O 2016 ? A nos «espoirs» d’écrire l’histoire en faisant retrouver le chemin du Brésil, terre de Pelé et du football, au ballon rond algérien. Mission difficile mais pas impossible à entendre cette prometteuse cuvée, qui rallie le Sénégal avec la ferme intention de ne pas faire le déplacement en simples touristes, parler de sa ferme intention de se montrer digne des attentes populaires. Y aller pour tout simplement entrer dans l’histoire à son tour.

Par Azouaou Aghiles

Génération après génération…
Qui se souvient de Moscou 1980 ? Une autre époque. Une autre génération surtout. La seule, unique et la dernière fois où le football algérien, en plein essor, s’invitera parmi la fine fleur du sport universel par la fenêtre de son plus grand et plus prestigieux tournoi quadriennal, les Jeux Olympiques. Le rêve, le summum d’une carrière pour tout athlète qui se respecte. Une génération en pleine éclosion. Eclos définitivement un certain été espagnol, cette fois en messe mondiale du jeu à onze avec l’arrivée à maturité des Zidane, Madjer, Belloumi, Fergani, Dahleb, Assad et autres surdoués du ballon rond national frappant à la porte de la notoriété. Qui s’en iront bousculer, renverser carrément et d’entrée de tournoi, la grande et fière Allemagne, un ogre parmi les ogres, un des super favoris de l’épreuve qui verra sa course se terminer en finale alors que les Verts, éblouissants de classe et de talent, iconoclastes à notre grande joie, prendront la porte de sortie au 1er tour en raison d’une tricherie, un scandale historique. Retour en arrière inévitable et page rapidement tournée.
Exit le football algérien en petites catégories. Glissements dangereux et déculottées en série. Raison principale invoquée ; manque crucial de talents. Raison tout court, l’absence de projet. De vision à long terme. La conclusion quasi unanime (l’équipe nationale dans sa composante actuelle reposant sur des valeurs sûres venues d’autres cieux plus cléments, offertes sur un plateau par des écoles étrangères et donc aucun mérite pour nos faibles et indigestes compétitions locales portées sur le pousse-ballon et un amateurisme dans la peau, comme une seconde nature ) qu’on ne travaille pas assez ou pas du tout. Moscou 80. Trente-cinq longues années plus tard. Ou plus de trois décennies à aller dans tous les sens. Les yeux fermés. Sans garde-fous. En oubliant l’essentiel. La formation à la base. La formation dans sa large acception.

Réécrire l’histoire
Trente-cinq plus tard, une autre génération (le capitaine Belkablia, qui déclare forfait pour cause de blessure, et ses compères Ferhat, Derfellou, Chita, etc…), 21 «pousses», en besoin de grandir, s’en vont, sous la houlette du coach Suisse, Andre Pierre Shurmann, ce mercredi au Sénégal avec la ferme intention, nous promettent-ils, de réécrire l’histoire. Avec l’espoir d’emboîter le pas à leurs augustes prédécesseurs en allant décrocher un des trois sésames menant à la fête brésilienne de l’été prochain après s’en être rapprochés en compostant leur billet à une phase finale ne s’annonçant pas de tout repos. Pour ne pas dire presque impossible lorsqu’on jette un œil sur la qualité de l’adversité, le sort ayant mis sur leur chemin un trio (Egypte le 29 du mois de novembre en cours, Mali le 2 décembre et Nigeria trois jours plus tard, c’est-à-dire le 5 décembre, soit ce qui se fait de mieux actuellement dans la catégorie sur le continent) de feu. Ayant fait ses preuves à ce niveau de la compétition comme nous le rappellera sans doute la douloureuse gifle égyptienne et son armada de talents en herbe venue décrocher le titre en Algérie (U 20 à Oran) même avec, en prime, une leçon administrée à la sélection d’alors bâtie autour d’un Ferhat tardant à donner la pleine mesure de la carrière auquel les observateurs le prédestinaient. Nos U23, dans un contexte difficile (une infirmerie qui ne désemplit pas et donc des forfaits à la pelle, sans parler de problèmes de discipline récurrents nous fixant malheureusement sur l’incapacité du sélectionneur national à maîtriser son vestiaire et à s‘imposer comme le suggèrent d’ailleurs les rixes ayant opposé certains de ses éléments alors que l’équipe, qui a besoin de sérénité et de concentration maximum, se prépare à un évènement majeur dans la carrière d’une génération certes prometteuse mais en besoin de professionnalisme) vont donc prendre l’avion ce matin pour aller défendre les couleurs d’un football algérien à la croisée des chemins. En besoin de confirmer la supposée (vrai ou faux débat ?) richesse de son réservoir en talents. Mais qu’on ne voit pas confirmer, ni à s’imposer sur la durée. A se vendre tout simplement sur le marché international des transferts, les noms (à part le prodige du Paradou AC, Bensebaïni, aujourd’hui à Montpellier et qui a emboîté le pas au quatuor Halliche- Belkalem- Slimani- Soudani, de purs produits de la très fantomatique école algérienne) traversant les frontières en direction de l’Europe se faisant tellement rares. Se comptant sur les doigts d’une seule main.

Des chances «entières» ?
Le 29 novembre, lorsque le très percutant centre-avant de Tadjenanet, Amokrane et ses camarades ouvriront le tournoi devant l’ogre égyptien qui fait le déplacement de la ville de Mbour, la seconde ville, avec Dakar, retenue pour accueillir les stars africaines de demain) avec la ferme intention de repartir au Caire avec le trophée, n’auront pas ou plus d’autres questions à se poser que de démentir les algéro-pessimistes (et ils sont nombreux pour les raisons, en majorité objectives, que tout le monde sait malheureusement et liées à l’état de santé général de notre sport-roi national miné par le bricolage et une violence endémique) qu’ils ont leur mot à dire dans un tournoi où leurs chances restent «entières.» Qu’ils ont, par exemple, mieux à nous offrir que ces chamailleries de mauvais gosses incapables de vivre ensemble et prêts à aller au clash public à la moindre étincelle.
A l’exemple de ces incidents à répétition (la dernière sortie amicale, préparatoire, en date en Tunisie où ils ont subi une défaite nous fixant presque sur le niveau d’ensemble, n’aura pas été un exemple de discipline à raconter aux plus jeunes, avec des comportements condamnables, des joueurs, on parle de deux défenseurs et un attaquant, désormais dans l’œil du cyclone de la FAF appelée plus que jamais à sévir, en en venant aux mains pour n’importe quel motif) rapportés par des médias et qui jettent le trouble au sein du groupe. Qui desservent un groupe mis en demeure de se ressaisir, et vite, s’il veut éviter la désillusion et jouer à fond ses chances de briller dans une compétition constituant un tournant décisif dans leur carrière. En un mot, comme on sent, les joueurs, qui se disent heureux d’être là, d’avoir la chance de disputer peut-être une compétition (les J.O, ndlr), vivre une belle aventure que beaucoup de grandes vedettes n’ont pas connue, savent ce qui les attend. A commencer par ce match inaugural contre le meilleur «ennemi», l’adversaire de toujours, l’Egypte en guise d’entame. Qui décidera, en grande partie de leur avenir dans cette joute où toute l’Algérie les regardera. Priera pour eux. N’attendra d’eux pas moins qu’une victoire.

Ils sont nés chez nous, on peut leur faire confiance
Un exploit qui rappellera l’épopée (un exemple, une source de motivation à nulle autre pareille) d’Oum Dourman, avant de s’attaquer aux deux autres durs morceaux que constituent le Mali et le Nigeria connus pour figurer dans le top 3 mondial des meilleurs en catégories jeunes (toutes tranches d’âges confondues, ce qui dénote, confirme bon an mal an, tout le sérieux de leur projet) et qui s’imposent évidemment en super favoris. Battre (les joueurs, lundi, en zone mixte au CTN de Sidi Moussa, faisaient preuve d’un réel optimisme et se disaient confiants en leurs possibilités de relever le défi) les Pharaons (ce n’est pas une mince affaire, au passage, eux qui viennent d’étriller le Cameroun sur le score sans appel de 4-0 et lancent un avertissement sérieux aux petits Verts) et voir venir. Se donner une marge et jouer le reste de la compétition sans pression, Schürmann souhaitant ainsi débuter le tournoi en force et signer une représentation positive en mesure de nous changer des «fessées» éternelles reçues au fil de saisons catastrophiques sur la scène internationale. On peut le croire. Faire confiance aux Methazem et consorts qu’on sentait décidés à briller. Le tout dans une grande ambiance à voir les images renvoyées par l’ultime entraînement dans leur lieu de regroupement du CTN. Prêts au combat. Unis et solidaires. Belles images pour, entre autres, démentir que les petites frictions des derniers jours ne seraient en fait liées qu’à la pression. A cette lourde responsabilité qui les attend avec l’objectif de nous rappeler aux bons souvenirs de Moscou 80. Et, pourquoi pas, prendre option sur la capitale russe (lire Mondial 2018) en alimentant l’équipe fanion, les «A», en éléments capables de la renforcer. En trois ans, tout reste possible. Les Boukhemassa, Draoui and Co semblent avoir saisi le message. Aussi sûrement qu’ils connaissent les attentes de l’opinion. Le sélectionneur (il insiste et c’est bon signe) exige une victoire face à l’Egypte. On veut croire qu’ils en ont la grosse envie. Et les moyens ? Pourquoi pas. Rendez-vous Dimanche prochain dans un choc arabe déjà décisif pour nos Fennecs dont on attend qu’ils méritent le qualificatif de «combattants du désert».
A. A.

Liste des 21 joueurs retenus
1. Salhi Abdelkadir (ASO Chlef)
2. Methazem Oussama (RC Arbaa)
3. Chaal Farid (USM Harrach)
4. Salah Nour Islam (ASO Chlef)
5. Rebiai Miloud (ES Sétif)
6. Abdellaoui Ayoub (USM Alger)
7. Kenniche Ryad Kamar Eddine (ES Sétif)
8. Cherifi Redouane (USMB Abbes)
9. Ferhani Houari (RC Arbaa)
10. Halamia Mohamed Reda (MC Oran)
11. Ferhat Zineddine (USM Alger)
12. Smahi Khalil (ASO Chlef)
13. Gagaa Ahmed (JS Kabylie)
14. Draoui Zakaria (CR Belouizdad)
15. Benkhemassa Mohamed (USM Alger)
16. Benguit Raouf (Paradou AC)
17. Chita Oussama (MC Alger)
18. Meziane Bentahar Abderrahmane (RC Arbaa)
19. Haddouche Zakaria (ES Sétif)
20. Amokrane Abdelhakim (DRB Tadjnant)
21. Darfalou Oussama (USM Alger)

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