Blida : enfin, les premières neiges sur les monts de Chréa

Après une longue attente, les blidéens se sont enfin réveillés ce lundi matin avec un froid perçant et la joie des premières neiges sur les monts de Chréa qui surplombent la ville des roses. La pluie, qui avait fait son apparition en début de semaine était fort attendue non seulement par les agriculteurs qui ont été retardés dans leur travail, mais aussi par tous les citoyens qui étaient inquiets de la persistance de la chaleur et d’une sécheresse redoutée. Heureusement que les pendules sont remises à l’heure et, même au milieu de l’automne et avec un certain retard, ces pluies sont les bienvenues malgré les désagréments causés par les avaloirs inexistants ou bouchés, la boue qui nous collent aux souliers et le froid qui nous mord le visage et lui fait prendre une couleur vive, faite de bonheur et d’espoir. Les parapluies ont vite fait de réapparaitre aussi bien aux mains des passants que chez les vendeurs ambulants ou non et tous ont sorti leurs tricots chauds, leurs manteaux et leurs kachabias. C’est aussi le retour vers les repas chauds, les haricots blancs et les lentilles très prisés par les petits et les grands en ces temps de froid mordant. Les bottes en caoutchouc sont nécessaires pour éviter de patauger dans la gadoue et nombre de commerçants commencent à se frotter les mains en espérant des ventes assez importantes. Même les femmes au foyer se réjouissent de voir de leurs fenêtres la pluie tomber et espèrent surtout contempler, du même endroit la blancheur immaculée de la neige, en priant pour qu’elle arrive jusque dans leurs villes.
Même les oiseaux dans le ciel semblent joyeux sous la pluie battante, mêlant le gazouillis ininterrompu aux valses en groupe, comme pour accueillir dignement la pluie, synonyme de richesse et de nourriture. Bien que nous voyions çà et là des flaques bouseuses ou des trous dans la chaussée dont nous sous-estimons la profondeur, tout le monde était content de voir enfin ces ondées bénéfiques rendre le ciel clair et limpide, comme si l’eau l’avait lavé de toute la poussière et les mauvaises odeurs accumulées durant tout l’été et plus de la moitié de l’automne. Il y a malheureusement certains spectacles qui s’offrent à nos yeux et qui interpellent nos consciences et, surtout, celles des responsables : celles des SDF algériens et des millier d’immigrés africains qui ont dormi presque tout l’été à la belle étoile et qui voient toutes leurs affaires mouillées, ne trouvant même pas où s’abriter de la pluie ou du froid intense, et nous ne sommes pas encore en hiver ! Les responsables concernés devraient prendre les devants dès maintenant pour éviter que le bonheur de la pluie ne tourne au désastre pour ces pauvres malheureux, quelle que soit leur origine.
Hadj Mansour