Faculté des sciences exactes de Béjaïa : nouvelle marche des étudiants et enseignants

Des centaines d’étudiants et enseignants de la faculté des sciences exactes ont pris part, avant-hier , à une nouvelle marche à travers les rues de la ville de Béjaïa, pour exiger « l’annulation pure et simple » de la décision du rectorat de transférer et délocaliser leur structure du campus de Targa-Ouzemour (Béjaïa) vers celui d’Amizour, à 25 km du chef-lieu de wilaya. Organisés en carrés, les protestataires ont battu le pavé depuis le campus de Targa-Ouzemmour jusqu’au siège de la wilaya sur une distance de plus de trois kilomètres, avant de s’y immobiliser et y improviser une prise de parole durant laquelle les animateurs ont expliqué leurs motivations et informé des actions futures à entreprendre pour faire aboutir leur mobilisation.
« Alors que la commission d’enquête ministérielle n’a pas encore rendu ses conclusions, et que le ministère a gelé la décision de délocalisation, au rectorat on persiste à vouloir matérialiser rapidement la démarche, mettre tout le monde devant le fait accompli et accentuer le malaise », a dénoncé un intervenant qui met en cause, « l’opération de fixation des enseignes et des panneaux indicatifs sur les frontons du nouveau Campus ».
Un autre intervenant a jugé que « les conditions pédagogiques et didactiques à Amizour ne sont pas encore réunies », soulignant que « le campus, qui est toujours en chantier, n’est pas adapté aux exigences de l’enseignement des sciences exactes ».Les étudiants pour leur part qui s’nscrivent dans une même logique de refus n’ont pas manqué, a ce titre, de menacer de recourir à des actions plus fortes, notamment le blocage total de l’activité pédagogique de l’université déjà en bute à la réduction de la charge des enseignements dans les départements de mathématiques, physique, chimie, recherche opérationnelle et informatique, tous relevant de la faculté des sciences exactes, le gel de tous les examens de rattrapage et des activités inhérentes au soutien de thèses en leur sein. Le ministère de l’Enseignement supérieur, rappelle-t-on, a diffusé mardi dernier un communiqué dans lequel il a annoncé le gel de la décision de délocalisation vers Amizour et dépêché sur les lieux, une commission chargée de faire un état des lieux et proposer une solution à même d’aplanir les différends.
Le recteur, Boualem Saidani, qui en attend les conclusions, a affirmé pour sa part que les portes du dialogue restent ouvertes pour trouver une solution consensuelle et apaisante.