Neuf militaires maliens ont été tués, lundi, au cours d’une embuscade tendue par la rébellion à dominante touareg du nord du pays, à quatre jours de la signature prévue d’un accord de paix qui paraît de plus en plus illusoire. Le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mongi Hamdi, a condamné cette nouvelle « violation du cessez-le-feu », constamment bafoué depuis deux semaines, exhortant tous les protagonistes à « démontrer leurs engagements sur le terrain dans le processus qui doit conduire à la signature d’un accord de paix le 15 mai ». « Une paix juste, durable et crédible ne peut être réalisée que par les Maliens eux-mêmes », a-t-il réaffirmé, déplorant l’attaque lancée dans la matinée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion) contre l’armée sur l’axe Tombouctou-Goundam.
Le ministère de la Défense a annoncé, dans un communiqué, que neuf militaires avaient péri et quatorze autres ont été blessés dans cette embuscade « tendue par des éléments de la CMA » à une mission de ravitaillement en provenance de Goundam, près de la localité de Tin Telout.
Le responsable d’une ONG de Tombouctou avait auparavant fait état de « huit militaires tués et plusieurs blessés ». « Deux véhicules de l’armée malienne ont été brûlés », alors que les « rebelles ont perdu un véhicule », a précisé cette source sous le couvert de l’anonymat, soulignant que les assaillants étaient repartis avec leurs éventuels blessés ou pertes. Une source militaire au sein de la Minusma à Tombouctou a affirmé à l’AFP que les rebelles, à bord de quatre véhicules, attendaient les militaires maliens qui devaient assurer la relève, expliquant qu’il s’agissait d’une « embuscade minutieusement préparée ». Tôt dans la journée, un responsable de la CMA avait affirmé à l’AFP que des rebelles de la Coordination avaient « tendu une embuscade aux militaires maliens », sans pouvoir fournir de bilan.