Au moins 33 personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées samedi dans un attentat suicide perpétré devant une banque à Jalalabad, grande ville de l’est de l’Afghanistan, près de la frontière pakistanaise, ont annoncé les autorités locales. L’explosion est survenue au moment où des fonctionnaires étaient venus toucher leur salaire mensuel, a indiqué à l’AFP Fazal Ahmad Shirzad, le chef de la police de la province de Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale. Les corps de 33 personnes et plus de 100 blessés ont été amenés à l’hôpital, a indiqué à l’AFP le Dr Najeebullah Kamawal, chef de l’hôpital provincial, actualisant un précédent bilan faisant état de 22 morts et une cinquantaine de blessés. Les talibans afghans du mollah Omar, qui ont tendance à ne pas revendiquer les attentats faisant des victimes civiles, ont nié toute responsabilité dans cette attaque qui survient au début de la saison des combats, marquée par le redoux printannier. Or les forces afghanes sont pour la première fois cette année sur la ligne de front pour le début de la saison des combats car la mission de l’Otan dans le pays (Isaf) a mis fin à ses opérations en décembre dernier. L’Otan maintient néanmoins une force résiduelle de 12.500 soldats, dont 9.800 Américains, cantonnée principalement dans un rôle de formation des forces afghanes. La semaine dernière, au moins 15 civils afghans ont été tués dans deux attaques à la bombe, dont un attentat suicide visant un convoi de l’Otan revendiqué par les rebelles talibans. Et 18 soldats afghans avaient été tués, dont certains décapités, au cours d’une autre attaque des talibans dans le district de Jurm de la province du Badakhshan, une région reculée du nord-est de l’Afghanistan. Ces nouveaux affrontements interviennent au moment où le président afghan Ashraf Ghani tente de convaincre les talibans du mollah Omar de s’engager dans un processus de paix afin de stabiliser un pays endeuillé par plus de 35 années de conflits. Mais les insurgés refusent officiellement pour l’heure de participer à de tels pourparlers, exigeant au préalable le retrait des forces étrangères encore déployées dans ce pays et dont le mandat arrive à échéance à la fin 2016.