Le représentant de l’Arabie saoudite au sein de l’Opep, El-Madhi, a écarté, hier, toute réunion urgente de l’Opep avant la réunion officielle prévue en juin, pour discuter de la situation actuelle des cours du pétrole.
Selon la presse saoudienne, El-Madhi estime que l’Opep est incapable de maîtriser la fluctuation des prix du pétrole, et que ce dernier dépend des politiques de l’offre et de la demande. «Est-ce que l’Opep est en mesure de contrôler les prix ? Si c’est le cas, elle l’aurait fait, il y a longtemps, et ce n’est pas dans son intérêt», a-t-il déclaré, avant de poursuivre: «L’intérêt de l’Opep est d’instaurer un équilibre sur le marché. Le prix, déterminé par le marché, est soumis à l’offre et la demande». Cette déclaration intervient au moment où l’Algérie est en train de consentir des efforts pour trouver une solution à cette situation, d’autant que la baisse des cours du pétrole brut commence à peser, sérieusement, sur la balance commerciale de l’Algérie. Selon les services des Douanes, les ventes de pétrole ont chuté de 30,31%, passant de 10,39 milliards de dollars sur les deux premiers mois de 2014 et à 7,24 milliards sur la même période de cette année (-3,15 milliards de dollars), selon les chiffres officiels. Globalement, l’Algérie a exporté pour 7,72 milliards de dollars, entre janvier et février 2015, contre 10,82 milliards à la même époque en 2014, détaille la Douane.
Le représentant saoudien au sein de l’Opep a déclaré également «qu’il est difficile aux prix du pétrole de remonter de nouveau pour atteindre 100 à 120 dollars le baril. Nous comprenons que certains pays ont besoin d’un niveau de revenus plus élevés, mais il n’y a aucune dimension politique à ce que nous faisons. Nous ne voulons faire du mal à personne». En fait, depuis le début de cette crise, l’Arabie saoudite a affiché clairement sa position, estimant que l’Opep ne réduira pas sa production. L’Algérie a exprimé son désaccord avec les ministres saoudiens et émiratis, qui ont refusé une réduction de la production de l’Opep. Les deux ministres estiment qu’une réduction de la production sera rapidement comblée par les producteurs non-Opep, dont l’industrie américaine du pétrole de schiste.
L’Algérie ne compte pas baisser les bras pour autant, en multipliant les concertations avec les pays touchés par cette situation. D’ailleurs, le 17 de ce mois, les ministres de l’Énergie, algérien, angolais, et l’ambassadeur du Nigeria en Algérie, Harna Gimsau, se sont concertés, à huis clos, à Alger, pour évaluer la situation de la forte baisse actuelle des cours du pétrole sur le marché international.
Les prix du pétrole ont nettement rebondi vendredi, bénéficiant d’un accès de faiblesse du dollar et d’achats spéculatifs, liés à l’expiration du contrat de référence à New York, dans un marché toujours inquiet d’une offre excessive. Le prix du baril de light Sweet Crude WTI) pour livraison en avril, dont le contrat expire vendredi, a pris 1,76 dollar à 45,72 dollars à la clôture sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), faisant oublier sa baisse de la veille. À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 89 cents à 55,32 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Ines B.