L’Égypte a démenti « catégoriquement », dimanche, avoir bombardé des positions de milices islamistes libyennes engagées dans la bataille pour le contrôle de l’aéroport de Tripoli, comme ces dernières en ont accusé Le Caire. Samedi, un porte-parole de miliciens islamistes a accusé nommément l’Égypte et les Emirats arabes unis d’être responsables des raids nocturnes qui ont frappé par deux fois, cette semaine, leurs positions près de l’aéroport de la capitale libyenne. Il a affirmé que le gouvernement provisoire et le Parlement étaient complices de ces raids. « L’Égypte dément catégoriquement les informations de presse sur des bombardements par des avions de combat égyptiens de positions contrôlées par des milices islamistes armées dans la capitale libyenne Tripoli», a affirmé dans un communiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères. «Ces informations sont dénuées de tout fondement», a ajouté le communiqué. L’accusation des islamistes visant les Emirats et l’Égypte est intervenue après plusieurs jours de spéculations sur l’identité des avions qui ont attaqué les rangs islamistes. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités libyennes ne parviennent pas à contrôler les dizaines de milices formées d’ex-rebelles, dont nombre d’islamistes, qui font la loi dans le pays en l’absence d’une armée et d’une police bien structurées et entraînées. Les violences se sont intensifiées depuis la mi-juillet, notamment à Tripoli où des milices nationalistes affrontent des groupes islamistes pour le contrôle de l’aéroport. Des miliciens islamistes ont affirmé samedi avoir ravi l’aéroport de Tripoli aux nationalistes, une annonce quelque peu atténuée par l’un de leurs porte-parole qui a précisé qu’ils étaient «entrés dans l’aéroport où ils s’emploient à nettoyer des poches de résistance». Le Parlement élu le 25 juin, où les islamistes n’ont pas la majorité, a réclamé la semaine dernière une intervention étrangère pour protéger les civils. Il est, depuis, contesté dans la rue par des manifestants. Le Parlement s’est dit, dimanche, déterminé à venir à bout des groupes islamistes et jihadistes actifs en Libye. «Les groupes qui agissent sous les noms de «Fajr Libya» et d’«Ansar Asharia» sont des groupes terroristes et hors-la-loi qui se dressent contre le pouvoir légitime», a-t-il affirmé dans un communiqué, alors que l’assemblée sortante, le Conseil général national (CGN), dominée par les islamistes, a annoncé samedi son intention de reprendre ses activités. Fajr Libya est une coalition de milices islamistes venant essentiellement de Misrata, à l’est de Tripoli. Ansar Asharia, classé «terroriste» par les États-Unis, prône le jihad et contrôle quelque 80% de la ville de Benghazi (1.000 km à l’est de Tripoli).