Le président de la FAF, M. Raouraoua, vient de tourner définitivement la page du Mondial 2014 en animant une conférence de presse où il évoquera, entre autres, les prochains objectifs (plutôt priorités) qui attendent l’Equipe nationale dont la dernière tournée par le Brésil continue, dans un contexte international des plus pesants (en tête, le génocide mené par Tsahal contre le peuple de Gaza devant un silence assourdissant de la communauté internationale) alors que la saison estivale commence en retard avec la proximité du mois sacré du Ramadhan, à faire débat.
Samedi prochain, on passera à autre chose (la Supercoupe d’Algérie sous la forme d’un derby algérois toujours aussi chargé d’émotions). On n’en parlera plus. Pour dire que cette fois, on ne pouvait espérer mieux pour ouvrir solennellement la saison 2014-2015. L’exercice de tous les espoirs après la belle prestation des Verts dans le pays de Pelé. Espoirs que Brahimi et ses camarades réaliseront le meilleur parcours possible en allant, dès janvier prochain, à l’occasion de la CAN 2015 au Maroc, confirmer leur nouveau statut en postulant, au pire (on rêve tellement du titre depuis 1990, à Alger, et l’unique titre majeur remporté par la génération Madjer) à un strapontin sur le podium (au contrat du nouvel entraîneur, le Français Gourcuff, figure, et c’est le patron du football national qui l’annonce publiquement, une présence dans le carré d’as) et plus si affinités, pourquoi pas. Samedi prochain, à Tchaker- Blida, dans le nouveau jardin fétiche des Fennecs, en l’absence du temple du «5-Juillet» qui ne rouvrira ses portes, selon les pronostics les plus optimistes (c’est le DG de l’OCO qui nous rassure sur la question) qu’à la fin de 2016, les deux plus importants pôles de la capitale, l’USM Alger et le MC Alger, qui devraient nous convier, dans un sommet unique, à un match dans la tradition de la rivalité qui les oppose depuis toujours au grand plaisir de leurs publics respectifs, nous donneront-ils un aperçu sur ce que sera le visage de la grande caravane qui s’étendra dans trois semaines, avec pour mission de livrer, à l’arrivée du mois de juin de l’année prochaine, le nom du successeur justement du club de Soustara ? Samedi dernier, dans la grande salle de l’OCO, le patron du football algérien donnait un petit aperçu sur les grandes lignes du programme qui attend celui qui aura la lourde tâche de maintenir la dynamique mondialiste pour une sélection qui se sait désormais attendue au tournant. Aux responsabilités désormais plus grandes, les attentes grandissent naturellement après la superbe sortie à la défunte Coupe du monde. Une E.N qui a grandi vite et dont attend beaucoup. Suffisant pour montrer que Gourcuff, qui a eu le courage d’accepter la mission d’ouvrir un autre chantier mais dans la continuité du travail de son prédécesseur, n’aura presque déjà pas droit à l’erreur au moment où son groupe est appelé, les émotions brésiliennes pas encore totalement estompées, à redescendre (dès septembre, c’est-à-dire que le temps presse) sur les durs terrains africains où il faudra redoubler (beaucoup plus cette fois) d’efforts et de talent pour s’imposer et composter le ticket pour le Maroc. Un Gourcuff appelé donc à faire aussi bien (disons mieux) que coach Vahid (qui a échoué au 1er tour de la messe continentale de 2013 en AfSud) en s’invitant en demies finales dans le royaume chérifien et au 2e tour au Mondial de 2018 en Russie, après avoir (évidemment) assuré une place en CAN 2017 (prévue en principe dans une Libye en butte à une insécurité endémique mais qui devrait atterrir en Algérie au cas où, annonce M. Raouraoua, la CAF venait à lui retirer l’organisation) avec une réelle opportunité, dès lors, d’accrocher cette seconde étoile qui manque si cruellement au maillot vert. «Je ne vais pas trop m’étaler sur la Coupe du monde. On tourne la page.» C’est en ces termes que le boss du siège de Dely Brahim a ouvert son speech. Pour dire qu’il faut maintenant voir devant. Ouvrir une « phase nouvelle » avec un nouvel entraîneur mais la même détermination et envie de bien faire (…) l’équipe nationale se doit d’être présente dans les différentes manifestations continentale et internationale », dira-t-il notamment pour annoncer la couleur. Parler des échéances et défis futurs. Inviter, dès maintenant, le nouveau driver à mesurer la température et le poids de la mission. En le rassurant qu’il croit en lui, convaincu qu’il est d’avoir «fait le bon choix». Qu’il aura tout son soutien. En rappelant que «son profil est intéressant et va en accord avec la jeune équipe dont nous disposons (…) un grand formateur qui sait parler aux jeunes. Nous avons aussi besoin d’évoluer techniquement. C’est un fin technicien, un connaisseur. C’est aussi quelqu’un qui connait bien les joueurs algériens pour avoir travaillé avec eux par le passé et cerne leur mentalité. Il nous aidera certainement à construire une équipe qui aura du vécu et de l’expérience qui sont très importants pour partir à la conquête des titres.» Un contrat donc tourné sur le futur. Le long terme. Parce qu’il sera question des équipes de jeunes. De la sélection olympique qu’attend les éliminatoires des J.O de 2016 (heureuse coïncidence ?) au …Brésil et dont le 1er responsable technique ne devrait (il est annoncé avec insistance depuis quelques semaines) être que le Suisse Pierre-André Schürmann, auquel il sera demandé de faire réintégrer le jeu à onze algérien dans la plus prestigieuse des compétitions sportives à l’échelle universelle et dont la dernière participation remonte à l’édition 80 à Moscou. Samedi prochain, l’USMA et le MCA, dans une affiche comme toujours somptueuse, ouvriront le bal dans une compétition qui gagnerait à entrer définitivement dans les traditions. A gagner en audience. Une Super coupe comme plat d’entrée. Pas mieux pour annoncer la couleur et nous fixer sur la qualité de la cuvée 2014-2015. Un niveau d’ensemble en constante régression.
Un nouveau millésime condamné à progresser. Elever le niveau. Convaincre le nouveau sélectionneur qu’il peut compter (ah, l’éternel débat !) sur le label local quand il faudra penser E.N, les Slimani, Belkalem, Djabou ou Soudani ayant fait la preuve qu’il est capable du meilleur. On peut l’espérer. On veut s’en convaincre.
Par Azouaou Aghiles