Malgré les efforts fournis pour augmenter la production pharmaceutique en Algérie, la facture consacrée à l’importation de médicaments reste importante. Toutes les solutions qui se sont présentées jusqu’ici se sont avérées inefficaces. Renforcement de l’investissement dans le secteur, interdiction de l’importation des médicaments produits localement, sont autant de mesures lesquelles n’ont abouti aux résultats escomptés.
L’autre problème soulevé, reste celui de l’intervention des industriels qui se limite au conditionnement. Selon les chercheurs, l’industrie pharmaceutique dans notre pays est à la dernière étape. Elle n’intervient qu’au niveau du conditionnement. L’Algérie importe l’ensemble des principes actifs, les excipients, elle ne fait que dans l’emballage, regrettent certains, estimant qu’il y a des travaux qui prouvent qu’il y a des compétences pour synthétiser les principes actifs. Selon les professionnels, il est temps de remonter cette chaîne. Il faudrait que les industriels s’investissent dans la synthèse des principes actifs ou procéder a des extractions a partir de plantes, étant donné la richesse et la diversité de la flore algérienne. Les travaux de recherche effectués par les universitaires algériens prouvent pourtant qu’ils sont en mesure de contribuer au développement de cette industrie à même de créer des sociétés de fabrication de principes actifs et d’excipients. Aussi, il est déploré que des laboratoires en Algérie ne possèdent même pas de centre de recherche, il existe des problèmes d’ordre organisationnel et juridique à prendre en charge. À l’exemple des entreprises privées qui ne disposent pas de centre de recherche pour développer les travaux en la matière. Pour d’autres, l’État devrait prendre des mesures pour qu’il y ait un redressement de la recherche au niveau de l’industrie pharmaceutique.
Il faut promulguer des lois pour encourager les sociétés à investir dans le domaine pharmaceutique, a l’instar de ce qui se fait en France, entre autres, l’exonération d’impôts pour les sociétés qui investissent dans la recherche, en proposant des facilites au niveau des Douanes pour l’importation de matériels et d’équipements de recherche.
Mais devant tout cela et à en croire le président de la Société algérienne de pharmacie (SAP), Farid Benhamdine, les dépenses algériennes en médicament sont loin de la norme internationale.
Selon lui, « la moyenne mondiale de dépenses en médicaments est de 120 dollars par habitant et par an, alors qu’en Algérie elle se situe autour de 80 dollars ». Pour rappel, la facture des importations de médicaments, qui ne cesse de progresser et qui atteint depuis quelques années des proportions incontrôlables, s’est élevée à 3 milliards de dollars en 2013, alors qu’elle était de 800 millions en 2003. Cette facture, déjà trop lourde, d’une manière ou d’une autre, paralyse en fait l’émergence d’une véritable filière de production de médicaments au niveau national.
Ines B.