Le Rassemblement national démocratique a-t-il vraiment tourné définitivement la page de la crise ? La question mérite d’être posée car le «patron» de cette formation politique, Abdelkader Bensalah aborde cette question d’une manière qui laisse supposer que le «séisme organique» qui avait frappé auparavant cette dernière pourrait provoquer d’autres répliques.
Tout porte à croire en effet que le SG du RND ressent un mouvement anormal au sein de son parti. Sinon, comment explique-t-on l’attitude de ce dernier qui insiste toujours sur le fait que cette formation politique a tourné la page de la crise qui l’avait secoué après le départ de son prédécesseur, Ahmed Ouyahia en l’occurrence. Démarrant du principe qui veut que «celui qui se justifie, s’accuse», l’on serait tenté de dire que Bensalah cherche à convaincre son monde que «tout va bien» au sein du Rassemblement national démocratique. S’exprimant avant-hier à l’ouverture des travaux de la deuxième session ordinaire du conseil national du RND à Alger, le deuxième homme de l’État a salué l’unité des rangs au sein de sa formation politique, laquelle s’est-il félicité, a «pu surmonter ses difficultés». L’actuel président du Conseil de la nation donnait, pour ainsi dire, l’air de quelqu’un qui voulait clouer le bec à des «spéculateurs». La preuve en est que celui-ci ne s’est pas contenté d’une seule précision pour s’exprimer sur le sujet. Bien au contraire, Abdelkader Bensalah a appuyé son «argumentaire», en indiquant que le RND s’est réorganisé selon la volonté «commune» de son secrétariat national après avoir, a-t-il martelé, surmonté la phase difficile qu’il a connue et après la tenue de son 4e congrès et l’élection de sa direction nationale. En tout état de cause, des observateurs avertis de la scène politique soutiennent que l’élection de Bensalah comme SG du Rassemblement national démocratique lors du quatrième congrès du parti, tenu le mois de décembre dernier, était une
«solution conjoncturelle» prise pour assurer le bon déroulement de la campagne du candidat du parti, à savoir Abdelaziz Bouteflika. Il suffit juste de rappeler que plusieurs militants et cadres du parti avaient réclamé le retour de l’ancien patron du RND, lors dudit congrès. L’ombre de ce dernier avait d’ailleurs plané tout au long de cette rencontre. Il convient de rappeler aussi, pour rester toujours dans le même ordre d’idées, que la désignation d’un nombre important des pro-Ouyahia au sein du secrétariat national avait suscité l’ire et le courroux des détracteurs de l’ancien Premier ministre. Il est donc légitime de se demander si l’actuel secrétaire général du RND va réussir à garder le parti à l’abri de la contestation. D’autant plus que, selon des indiscrétions, plusieurs militants et cadres de cette formation politique regrettent le départ de Ahmed Ouyahia et comptent, de ce fait, faire le nécessaire pour permettre à ce dernier de regagner le poste duquel il a démissionné en janvier 2012 suite à un mouvement de contestation mené par Nouria Hafsi, la secrétaire générale de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA). S. D.