Les marins pêcheurs de la wilaya d’Aïn Témouchent ont répondu présent ce samedi 07 juin 2014, lors d’une journée consacrée par le ministère de tutelle à la campagne «ports bleus» à travers l’ensemble du littoral algérien.
D’un grand impact sur le plan de l’environnement marin et écologique notamment, cette opération a été initiée par Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques pour laquelle il a donné des instructions claires et fermes à l’ensemble des directeurs de wilaya pour la réussir. Il attend d’eux des résultats concrets. Et cela ne peut se concrétiser qu’avec la participation effective des partenaires sociaux, de la chambre professionnelle, des ONG et des marins pêcheurs. Le département de l’environnement, la Protection civile, les garde-côtes et autres invités de marque participeront au déroulement de l’opération ports bleus à Aïn Témouchent. Il été laissé le soin à la direction de la pêche de driver cette action d’intérêt communautaire, à tel point que les professionnels de la pêche répartissent moyens et effectifs entre les deux ports de pêche Béni-Saf et Bouzedjar. Il faut revenir brièvement à la première édition du 07 juin 2013 et tirer les enseignements nécessaires afin d’éviter les mêmes remarques faites. Sur le plan de l’information et de la sensibilisation, la direction de la pêche de la wilaya d’Aïn Témouchent avait tenu plusieurs réunions de travail pour tout d’abord rappeler à la profession et autres partenaires sociaux l’importance de cette campagne et ce qu’elle revêt pour le ministère. En sus, il était question de savoir quels sont les moyens à mobiliser et les effectifs qui vont participer ici et là. L’édition 2014 qui aura pour slogan «Valorisation des activités et des ressources halieutiques au service d’une économie productive et durable» s’inscrit, selon des responsables de la wilaya d’Ain Témouchent, «dans le cadre du développement d’une pêche responsable et d’une culture des ressources halieutiques durables». Comment développer ces campagnes «un but visant à consolider et promouvoir les activités et des initiatives publiques et privées allant dans la direction de la stratégie développée par le gouvernement dans le domaine de la pêche est la thématique soulevée par Ferroukhi en marge d’un atelier sur le réseau des analyses du milieu et des produits halieutiques, organisé à Bou Ismail. Dans la même voie, pensent les professionnels, à Aïn Témouchent, il est temps « de mieux valoriser et intégrer les ports et l’ensemble des activités de pêche et d’élevage de ressources halieutiques dans un cadre organisationnel de développement socioéconomique au niveau local.» La dernière initiative prise à l’échelle de la wilaya d’Aïn Témouchent quant à la distribution de tricycles isothermiques est à prendre en considération, notamment quand il s’agit d’organiser la commercialisation du poisson selon les normes d’hygiène publique. Cependant ces petits engins ont fait coulé beaucoup d’encre avant et après leur acquisition. Que signifient 15 tricycles pour une wilaya qui dispose de deux ports de pêche et dont la production annuelle est de l’ordre de 50% de la quantité produite à l’échelle nationale ? À titre de rappel, il est à prendre en moyenne 10 marchands ambulants de poissons par commune. Cela suppose qu’il existe 280 vendeurs recensés et connus par les collectivités locales et les services du commerce. La problématique à poser doit commencer par là. L’on ne peut parler d’une opération réussie que lorsque la plupart des vendeurs de poissons seront dotés de tricycles étant donné que les raisons évoquées sont de nature à préserver la santé publique et respecter la réglementation en vigueur. L’idée quand elle a émergé avait pour terre d’ensemencement le ministère de la Pêche. C’est bien et l’on applaudit cela, mais ce qui ne va pas dans cette histoire est le peu d’intérêt accordé quant à la généralisation de cette nouvelle option car le vrai problème demeure et n’a pas été évacué. Il ne faut pas cacher le soleil par le tamis dit le proverbe de chez nous. Le plus important à retenir dans ce qui est convenu d’appeler «ports bleus» est l’idée de promouvoir les belles initiatives et les traduire en actions concrètes visant à prendre les mesures organiques et organisationnelles pour lutter contre la pollution aux niveau des ports et des zones de pêche. Au fait, la participation des gens de mer vise à faire dégager des ports et des bassins d’accostage de Béni-Saf et de Bouzedjar les déchets toutes natures rejetés par les bateaux.
Boualem Belhadri