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Six candidats sur la dernière ligne droite

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Le scrutin du 17 avril prochain a fini par mettre un terme au dernier de ses suspenses, en nous livrant les noms des six finalistes sur la douzaine de candidats qui avaient déposé leurs dossiers au niveau du Conseil constitutionnel. Il s’agit des mêmes que notre journal avait annoncé il y a quelques jours de cela. Finalement, le président sortant, définitivement assuré de rempiler pour un quatrième mandat, aura en face de lui cinq autres adversaires. Le Conseil constitutionnel, dans un communiqué rendu public ce jeudi, et devant incessamment être publié sur le Journal Officiel, en a décidé ainsi. Il s’agit de Belaïd Abdelaziz, Benflis Ali, Touati Moussa, Hanoune Louisa et Rebaïne Fawzi. Pas d’outsiders, ni de grosses surprises, en somme. Finalement, l’élection présidentielle du 17 avril prochain ne nous réserve presque aucune surprise. La confirmation de la candidature de Bouteflika donne l’air, en effet, d’avoir tétanisé toute la classe politique. Comment pourrait-il en être autrement, d’ailleurs, lorsque l’on constate que les formidables machines électorales que sont le FLN d’Amar Saâdani, le RND d’Abdelkader Bensalah, et dans une moindre mesure le MPA d’Amara Benyounes et le TAJ d’Amar Ghoul, ont réussi en l’espace d’une semaine ou deux à récolter la bagatelle de quatre millions de signatures. Il ne fait dès lors plus aucun doute que Bouteflika va très largement rafler la mise. Peut-être même améliorer son score de 2009 qui, déjà à cette époque flirtait avec la barre des 90%, ce qui n’est certes pas peu dire pour une démocratie pluraliste digne de ce nom.
C’est donc à peine si le concurrent direct (et potentiellement dangereux) pourrait-il espérer améliorer quelque peu son médiocre score de 2004. Il s’agit d’Ali Benflis. Ce dernier, à cette époque, jouissait pourtant de meilleurs atouts, pour avoir été à la tête du FLN, mais aussi d’avoir été chef de gouvernement. Benflis, qui avait voulu jouer à fond la carte de la sérénité et de la maturité, lors de l’annonce de sa candidature, donne en effet l’air d’avoir compris ces évidences. Benflis, qui voulait éviter les chemins sinueux et incertains de l’invective et des insinuations nauséabondes, a donné l’air de perdre patience lors de la procédure de dépôt de son dossier de candidature. Il avait, en effet, mis à profit cette courte cérémonie pour persifler perfidement que ses signatures à lui étaient «halal». Comprenne qui voudra. À côté de ces deux finalistes, quatre autres candidats espèrent ne pas se contenter de ne faire que de la figuration. Parmi eux, Louisa Hanoune. La secrétaire générale du PT est celle qui, sans doute, se fait le moins de soucis. À la tête d’un parti qui a su se faire une belle place au soleil, elle n’a jamais raté un seul rendez-vous présidentiel depuis 1999. Sa formation politique, en effet, dispose très largement des capacités lui permettant de récolter des centaines de milliers de signatures un peu partout dans le pays, et même auprès de la diaspora algérienne. En revanche, elle ne se fait pas d’illusion quant à l’issue de son duel final avec des «mastodontes» comme Bouteflika et Benflis, cela même si elle évoque régulièrement la fraude et la partialité de l’administration. Elle s’étonne par exemple que l’annonce officielle de la candidature de Bouteflika ait été faite par le président de la Commission de supervision de cette élection. Vient ensuite un Moussa Touati qui, en dépit d’une carrière politique qui évolue en dents de scie, n’en a pas moins gardé constamment sa tête au-dessus de l’eau. Il faut dire que, lui aussi, dispose à son service d’un solide réseau de militants chevronnés hérités de la Cnec (Coordination nationale des enfants de chouhada), dont il avait présidé aux destinés pendant des années. Ali-Fawzi Rebaïne, le président d’Ahd 54 avait, quant à lui, été l’invité surprise des finalistes de 2004, avant de se voir «éjecter» du groupe de ces heureux «élus» cinq années plus tard, et même de récolter, il y a une dizaine d’années de cela, 60 000 voix à peine, alors qu’à la même époque la loi exigeait du candidat qu’il présentât la bagatelle de 75 000 signatures dûment légalisées et authentifiées, ce qui semble tout bonnement surréaliste au regard du bon sens, lui-même. Abdelaziz Belaïd, et contrairement à ce que pourraient le croire certains, n’est pas du tout un invité surprise. C’est même une «grosse pointure» de la politique en Algérie. Il s’agit d’un apparatchik, ancien secrétaire général de la puissante Unja (Union nationale de la jeunesse algérienne), qui avait même mené campagne, en 2004, en faveur de Benflis, avant de «s’établir à son propre compte», en créant son parti politique, le Front El-Moustakbal.
Pour ceux qui pourraient s’étonner, voire s’indigner, que cette élection va se dérouler sans la présence d’un seul candidat islamiste, force serait de leur rappeler que la Constitution a officiellement prohibé l’instrumentatlisation de la religion à des fins politiques. Aucun parti islamiste n’est censé exister en Algérie. Mais est-ce réellement le cas ? Là réside peut-être la vraie question. Une parmi d’autres…
Ali Oussi

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