Le Centre hospitalo-universitaire (CHU) Frantz-Fanon de Blida, qui a propulsé la wilaya au rang de «pôle médical d’excellence», est à la «limite de la saturation», générée par le grand nombre de malades y affluant de différentes régions du pays, selon ses gestionnaires. En effet, en dépit de sa vaste superficie estimée à 33 ha, ce centre, englobant trois établissements sanitaires d’importance, à savoir un hôpital psychiatrique, un centre d’oncologie et un CHU de 22 services, n’arrive plus à faire face aux nombreux malades s’y rendant chaque jour.
La réception imminente de l’Institut national du rein, considéré comme l’unique structure du genre à l’échelle continentale, n’est pas faite pour arranger la situation, car le CHU sera le point de mire de milliers de malades et autres chercheurs, qui le solliciteront de toutes parts. Actuellement, chacun des trois établissements du centre détient une longue liste de malades en attente d’un rendez-vous, pour un examen médical, une radio ou une intervention chirurgicale. À titre indicatif, les responsables du centre anti-cancer signalent une liste d’attente de 2.390 malades, dont 2.000 en attente d’une radiothérapie ou de chimiothérapie.
«Les nombreuses extensions opérées pour élargir les capacités du centre oncologique, faites aux dépens de l’hôpital psychiatrique, n’ont pas suffi pour satisfaire la demande considérable exprimée pour ce service hospitalier», ont déploré les responsables. Selon les mêmes sources, deux blocs d’une surface totale de 18.500 m2, relevant de l’hôpital psychiatrique ont été rattachés au centre anti-cancer. Un fait qui fut d’un impact négatif sur la qualité de la prise en charge des malades souffrant de troubles psychiques, dont le traitement recommandé par la médecine moderne, et prôné par le Dr Frantz Fanon, lui-même, repose sur l’exploitation de l’espace de l’environnement naturel. Un concept difficile à appliquer à l’heure actuelle, à cause du nombre important de malades hospitalisés au niveau des six services de cette institution, qui s’étendait, par le passé, sur une superficie de 30 ha.Le constat de saturation est aussi valable pour les 22 services hospitaliers du CHU, à l’instar de ceux de l’ORL, de traumatologie, de neurologie, de néphrologie, ou de cardiologie, dont chacun compte un grand nombre de malades inscrits en liste d’attente.
Pour mesurer l’ampleur de la «saturation», il est loisible de constater les longues files de voitures, immatriculées en différentes wilayas du pays, encombrant le portail d’entrée de l’hôpital, au moment où les ambulances tentent difficilement de se frayer un chemin, pour sortir ou pour rejoindre l’un des services . Une situation décriée par de nombreux visiteurs, qui ont sollicité les responsables du CHU pour l’ouverture de nouveaux accès à cet établissement, qui ne compte actuellement qu’une «unique sortie et entrée».
L’absence de places de stationnement est l’autre problème soulevé par les visiteurs de l’hôpital, dont plusieurs sont acculés à garer leurs véhicules à l’extérieur du CHU. Pour pallier, en urgence, à cet encombrement quotidien, qui constitue une source de désagréments, tant pour les malades que pour les riverains et les employés de l’ établissement, des travaux sont en cours, en vue de son raccordement à l’autoroute Est-Ouest, par un axe routier de 3,5 km. Selon ses concepteurs, le projet évitera aux personnes désirant rallier le CHU, de passer par Blida. Le seul accès existant actuellement étant la RN1.
Une plateforme
d’atterrissage pour les hélicoptères
Le CHU Frantz Fanon, qui sera, prochainement, renforcé par le plus grand complexe des urgences médicales du pays, devrait, également, abriter une plateforme d’atterrissage pour hélicoptères, qui y évacueront les accidentés de la route et autres malades.
Le projet a été recommandé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite de travail, récemment à Blida, au cours de laquelle il avait instruit les responsables du CHU, à aménager un héliport afin de faciliter le transfert des accidentés de la route et autres, vers le complexe des urgences, doté de toutes les spécialités requises en matière médicale. L’importance de cette plateforme est, également, dictée par les encombrements «inextricables» caractérisant tout le périmètre de l’hôpital, ceci d’autant que la wilaya, qui est une zone de transit par excellence, requiert, plus que jamais, une meilleure prise en charge médicale de sa population, et de tous les citoyens y transitant.
Un nouveau CHU :
un besoin exprimé avec «insistance»
La situation actuelle du CHU est à l’origine des sollicitations de nombreux responsables de la wilaya, qui ont exprimé la nécessité d’affecter un nouveau CHU à Blida, afin de faire face au nombre considérable de malades y affluant.
Le wali, Mohamed Ouchen, avait d’ailleurs émis le vœu, dernièrement, lors d’une réunion avec les responsables de l’exécutif, d’une «dotation d’un second CHU dans la wilaya afin d’atténuer la pression existante sur l’hôpital Frantz Fanon». Pour sa part, Yahia Dehar, directeur général de l’hôpital Frantz Fanon, avait assuré que la wilaya dispose d’un «important réservoir de compétences humaines dans le cas où elle bénéficierait d’un nouveau CHU susceptible d’atténuer la pression, tant sur l’équipe médicale que sur les malades» de cet établissement hospitalier.