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Ali benflis se projette dans l’après-17 avril

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BenflisLe candidat Ali Benflis, principal rival de Bouteflika à l’élection présidentielle du 17 avril prochain a brusquement haussé le ton devant le président du Conseil constitutionnel, Mourad Médelci, lors des formalités officielles du dépôt de sa candidature. L’ex-Premier ministre a été jusqu’alors assez lisse dans ses déclarations alors que les conditions d’une reconduction du président Bouteflika se mettaient en place. Benflis est sorti de sa réserve apparemment excédé par le nombre faramineux des signatures recueillies en faveur de la candidature du président Bouteflika en des délais très courts et qui vont de 4 à 5 millions. Ce dernier chiffre annoncé en direct lors d’un débat houleux d’une chaîne TV française par un membre du BP du FLN. En haussant le ton, celui qui apparaît comme le candidat le plus crédible, dénonce sans les désigner nommément, des pratiques «basses, sordides et lâches», émanant de ceux qui veulent «détourner la voix du peuple». On peut y voir une volonté de passer à l’offensive après l’officialisation de la candidature de Bouteflika que certains de ses partisans, contre toute évidence, ont mise en doute. Même après «l’historique» annonce faite par Sellal à partir d’Oran. En transformant le moment très solennel de la remise de son dossier au président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, en tribune politico-médiatique pour prendre à témoin les Algériens, Benflis lance plusieurs messages. Il prend date pour l’après-17 avril et annonce par avance qu’il n’a pas l’intention de se laisser faire ou de se taire devant le zèle débordant de certains partisans du quatrième mandat, mus pour beaucoup par des positions opportunistes et l’intérêt personnel que par la défense de la candidature de Bouteflika. Contrairement à la “prestation” du candidat Bouteflika où les journalistes et les photographes étaient tenus loin du salon d’accueil, Benflis a emmené avec lui une armada de reporters pour précisément faire passer ses messages.
L’exercice peu habituel a quelque peu gêné Medelci qui est resté cependant imperturbable. Dans le fonds, Ali Benflis qui a maintenu sa candidature contre vents et marées, a adressé une sérieuse mise en garde contre ceux qui seraient tentés de fausser la compétition. Il a carrément appelé le “peuple algérien à protéger sa voix et son choix souverain et à ne pas céder au chantage ni aux intimidations”. Prononcée dans un moment aussi solennel et en un lieu hautement symbolique, la déclaration peut être comprise comme une mise en garde quant aux implications d’une éventuelle fraude au profit du candidat Abdelaziz Bouteflika. C’est la première fois que Benflis tient un discours de grande fermeté, sachant qu’il tente sa dernière chance pour conquérir la présidence de la République , après son échec de 2004 et sa longue retraite politique de dix années. Mourad Medelci qui a été formellement interpellé en tant que président du Conseil constitutionnel l’a rassuré que son institution “appliquera la loi dans sa stricte rigueur‘’. La sortie musclée de Ali Benflis laisse prévoir une campagne offensive et soutenue et qui s’appuiera sur les réseaux sociaux des chaînes de TV et une Web TV. Selon son staff, il compte se déplacer beaucoup à l’intérieur du pays et aurait dénoncé en privé les blocages de la compagnie nationale Air Algérie qui n’aurait pas donné suite à la location d’un Boeing et aurait proposé à la place un ATR. Benflis qui compte plusieurs comités de soutien en Europe, au Canada et aux États-Unis, mènera également campagne dans plusieurs capitales européennes et des villes françaises à forte densité d’émigration nationale.
M. B.

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