Accueil À LA UNE LE PRÉSIDENT TEBBOUNE, HIER, DEVANT LE PARLEMENT NATIONAL : « L’Algérie va bien »

LE PRÉSIDENT TEBBOUNE, HIER, DEVANT LE PARLEMENT NATIONAL : « L’Algérie va bien »

0

Le président Tebboune, tout en annonçant le maintien du dialogue politique initié en 2024, assure et rassure que l’État algérien ne renoncera jamais à son caractère social.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est plié, hier, au Palais des nations à Alger, à l’exercice constitutionnel qu’il avait instauré lui-même en 2023, notamment le discours sur l’état de la Nation. Un moment fort dans la tradition présidentielle au cours duquel le Président a présenté le bilan de l’année qui prend fin aujourd’hui. Devant les membres des deux chambres du Parlement national, le Président a inauguré son discours en saluant l’adoption des textes relatifs à l’amendement du Code de la nationalité et à la criminalisation de la colonisation française en Algérie. Une décision saluée en ce que cet acte revêt de nationaliste et de souverain pour répondre à des actes hostiles à l’égard du pays. Une année après l’avoir annoncé aux mêmes lieux et à l’occasion de sa prestation de serment pour le deuxième mandat, le Président relance le dialogue politique constructif en assurant qu’il tient à cette initiative qui sera lancée effectivement après l’adoption, par le Parlement, du projet d’amendement de la loi sur les partis qui a eu un quitus du Conseil des ministres de dimanche dernier. Ce geste vaut fidélité à l’engagement politique – mais pas que – pris il y a une année devant le peuple. Il s’est engagé ainsi à poursuivre les réformes démocratiques et ce en respect de la devise de l’Etat : « Par le peuple et pour le peuple ». Le même engagement est renouvelé pour la lutte sans merci contre la corruption et mobilisant plus que jamais l’appareil judiciaire.

Investissement : 19.000 projets de 61 milliards USD

Abordant le volet économique, le Président a indiqué que l’Algérie est entrée dans une ère cruciale. Il en veut pour preuve, un pays attractif qui a réussi à mobiliser, en deux ans et à travers l’Agence nationale de promotion de l’investissement (AAPI), 19 000 projets d’une valeur de 8242 milliards de dinars (61 milliards de dollars) pour 500 000 postes d’emploi à la clé. Petite pique à l’égard de ceux qui disent que l’Algérie est isolée, le Président a relevé 309 projets d’investissement appartenant à des étrangers. « L’Algérie a réussi à intégrer notre pays dans une dynamique d’investissement sans précédent », a-t-il affirmé. À ceux encore qui distillent le doute, il a martelé que « l’économie nationale est en bonne santé, ce n’est pas grâce au président de la République, mais le mérite revient à tous les hommes, parmi les travailleurs et les cadres de l’Etat, sur le terrain, qui ont réalisé des miracles ». La preuve ? La maitrise de l’inflation (ramenée à moins de 2,8 %). Sur le terrain, il y a le grand défi de la voie ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet d’une longueur de 950 kilomètres. Quant à la croissance économique, est située autour de 4% depuis 2023 et comme confirmé par les institutions financières internationales. Grâce à des secteurs performants. A commencer par l’industrie qui après une « traversée du désert » (3 % seulement), l’industrie contribue aujourd’hui avec 10 % au Produit intérieur brut (PIB). « Il faut être ingrat et envieux pour ne pas reconnaitre ces réalisations », dira-t-il à l’adresse des défaitistes, auxquels il dira : « La confusion, la surenchère, les insultes, la calomnie et la démoralisation n’atteindront pas leurs objectifs ».

80 % des besoins locaux en médicaments couverts

Autre secteur, la production pharmaceutique qui a atteint aujourd’hui une couverture des besoins nationaux de 80 % avec, en sus, l’ambition de produire des médicaments complexes comme ceux traitant les cancers. Une performance, à laquelle on rajoute la production de l’insuline, les vaccins et autres, qui vaut à l’Algérie le statut de « leader en Afrique et dans le monde arabe ». Ce qui économise au trésor public un montant de 250 millions de dollars.  

Start-up : 13 000 entités

Sur le projet de création de 20 000 start-up d’ici la fin du deuxième mandat, le Président a fait part de 13 000 entités crées à ce jour, saluant « les jeunes « start-uppeurs » qui ont cru en leurs capacités et en celles de leur pays, qu’ils ont honoré à l’étranger. » Pour le Président, le jeune algérien d’aujourd’hui n’est pas un chercheur d’emploi, mais c’est lui-même, à travers la création de son entreprise, qui génère de l’emploi. Il rappelle, toujours à propos des statrt-up, les jeunes algériens envoyé dans des pays qui ont percé dans le domaine pour acquérir le savoir-faire et l’expérience. Sur les grands projets structurants, il a souligné en gras, et comme il fallait s’y attendre, le gisement de fer de Gara Djebilet à Tindouf. « Un mégaprojet, la troisième plus grande mine de fer au monde, devenu une réalité, précisant avoir concrétiser ce qui semblait être impossible à réaliser ». Aussi, les regards sont braqués vers la production des phosphates intégrés dans la région Bled El-Hadba à Tebessa. « Nous disons qu’il sera produit (phosphate, ndlr) et transporté en toute sécurité, et nous doublerons nos capacités de production cinq fois », s’est-il engagé évoquant une production qui atteindre à termes 10 millions de tonnes par an contre 2,5 millions actuellement. Il a aussi rappelé le projet de Oued Amizour (gisement de zinc et de plomb) à Bejaia qui n’est pas non plus des moindres vue son potentiel dans le domaine minier. Or, l’Algérie n’exploite que 20 gisements miniers actuellement, ce qui ne pourrait pas constituer une alternative aux hydrocarbures. Concernant le secteur de l’énergie, le Président a parlé surtout du renouvelables après le lancement de 25 stations photovoltaïques pour produire 3 200 mégawatts d’électricité solaire et dont l’excédent sera orienté vers des pays européens avec qui l’Algérie s’est déjà sérieusement engagée.  

Agriculture : 15 000 entreprises créées

Pour le secteur agricole, le Président s’est félicité de la création, par des agriculteurs, de 15 000 entreprises agricoles, et ce « loin du contrôle du ministère de l’Agriculture », soulignant que qu’« ils ont commencé à avoir un impact positif sur l’économie nationale. » Surtout avec l’intégration de la technologie dans ce secteur qui se professionnalise de plus en plus. « Nous avons réalisé de grands succès », a-t-il noté, déplorant toutefois l’ « échec » dans la production des viandes qui a contraint l’Etat à dépenser des millions de dollars dans l’exportation pour combler le déficit. « C’est un appel aux professionnels du secteur pour qu’ils soient jaloux de leur pays, car les fonds d’importation de viande sont d’abord destinés aux enfants de l’Algérie », a-t-il indiqué. Par ailleurs, les surfaces agricoles dédiées aux céréales s’élèvent à 30 000 hectares avec l’ambition d’atteindre 200 000 d’ici 2027 pour augmenter la production en blés, tendre et dur, maïs, ainsi que les légumes secs. « Il faut atteindre l’autosuffisance alimentaire pour se libérer totalement de la dépendance de l’étranger », a souligné le Président à ce sujet. Surtout que l’Algérie atteindra d’ici deux à trois ans une population quelques 50 millions d’âmes. « La bataille démographique doit être gagnée », a-t-il ajouté.

Abordant le secteur de la Santé, le Président a fait par de la réalisation, courant de l’année, de quelque 2 200 nouveaux lits assurant que notre système de santé est bon. Au titre de l’éducation, tout comme la santé, le Président a assuré que l’Etat restera social et que dès lors il ne renoncera pas à l’école et les soins gratuits. Pour preuve, la hausse des salaires, de l’allocation chômage, des retraites le tout selon les capacités de l’Etat. Il y a aussi, souligne le Président, la titularisation de 82 000 fonctionnaires, outre la baisse de l’âge de départ à la retraite pour les enseignants. Toujours en ce qui concerne le pouvoir d’achat, il a cité la Loi de finances 2026 qui prévoit la réduction des impôts sur les salaires (IRG).

Habitat : 1,7 million de logements depuis 2019

Autre secteur performant, le logement avec la réalisation, depuis l’entame du premier mandat présidentiel, de 1 700 000 logements, avec un engagement d’atteindre deux millions d’unités jusqu’à la fin du mandat. « Nos chiffres sont corrects et sont sous le microscope, et s’ils ne l’étaient pas, ils feraient l’objet d’attaques de la part de médias mondiaux », a souligné le Président, allusion faite aux « ennemis » qui cherchent la petite bête pour dénigrer l’Algérie. Pas que, le Président a dénoncé aussi l’accaparement de foncier dans le pays. « Parmi les secrets de l’ancien régime, j’ai imposé au défunt président Bouteflika l’annulation de toutes les attributions de terres à Sidi Abdallah (Alger) à certains, afin qu’elles reviennent au peuple à travers des projets de logement », a témoigné Tebboune à ce sujet.

Sur la sécurité hydrique, le Président a souligné les projets de stations de dessalements déjà réalisées et celles en cours, dont notamment celles prévues à Chlef, Tlemcen et Mostaganem. Par ailleurs, il a ordonné, séance tenant, deux projets de déminéralisation à Tindouf et à Tamanrasset pour répondre aux besoins de nos concitoyens dans le sud du pays.  

Soutien total à la Palestine et au Sahara occidental

Enchainant avec la politique étrangère, le Président a réitéré le soutien de l’Algérie à la cause palestinienne et sahraouis, tout en dénonçant les critiques et les attaques hostiles à l’égard de la Tunisie. Concernant, justement, la Tunisie voisine, le Président a réitéré que les deux pays sont plus que jamais proches que son homologue Kaïs Saeïd est un « nationaliste » et « patriote » qui aime son pays.
Farid Guellil

Article précédentCAN-2025/Algérie – Guinée équatoriale (aujourd’hui à 17h00) : Un dernier rendez-vous pour préparer l’essentiel